Mondial 2008 : A la croisée des chemins

Pourtant largement vilipendée ces derniers mois, l'automobile attire encore les foules. L'édition 2008 du Mondial a ainsi battu un nouveau record symbolique de fréquentation. N'en déplaise à certains ayatollahs de la doctrine "Voiture, no future", on n'a pas encore trouvé d'alternative à l'automobile pour garantir la mobilité individuelle. Cette hausse du nombre de visiteurs n'est donc pas si anodine que cela. Surtout en période de crise, avec un marché européen une nouvelle fois en retrait en septembre (- 8,3 % des ventes à 1 284 757 unités), ce qui établit le recul à 4,4 % depuis le début de l'année. Une crise qui a pris une nouvelle ampleur avec l'effondrement des marchés et l'immédiate fragilisation du secteur bancaire. Dans ce contexte difficile, on a vu plusieurs manifestations sur le Salon, des salariés qui luttent pour sauver leur job, "leur" usine. Dans ce contexte, le président de la République a fait mieux que de venir couper un petit ruban, marquant les esprits en tenant une conférence de presse pour annoncer 400 millions d'aide aux constructeurs pour promouvoir les solutions à faibles émissions nocives. Un Etat interventionniste, ça nous renvoie à des manuels qu'on croyait oubliés… Dans ce contexte, les visiteurs se sont rués sur les 90 nouveautés dévoilées à Paris. Deux tendances s'imposent : le downsizing sur l'offre actuellement disponible et l'accélération des programmes d'hybridation pour les années futures. Le mode de consommation automobile va changer, c'est indubitable, mais dans ce contexte, il est rassurant de constater que l'objet et le concept automobiles dialoguent toujours fortement et affectivement avec les clients.