Moins vite, moins haut, moins fort
Le secteur automobile va continuer à souffrir pendant au moins dix-huit mois d'après un rapport publié récemment par l'agence de notation Fitch Ratings. Toutes les entreprises ne souffriront pourtant pas dans les mêmes proportions....
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Les constructeurs européens ne sont pas prêts d'adopter la célèbre formule du baron Pierre de Courbertin (Plus vite, plus haut, plus fort). Ils risquent même de devoir en adopter une qui serait son exact contraire, et ce, pendant près de deux ans. Fitch Ratings en est en tout cas convaincu, le titre de son dernier rapport se voulant à la fois très clair et plutôt pessimiste : "European Auto Manufacturers : Slower, Lower, Weaker". Tous les constructeurs devront relever les mêmes défis, explique Fitch Ratings. Ils devront d'abord faire face au ralentissement économique et subir le durcissement du marché du crédit à la consommation, ce dernier point étant directement lié aux faibles ventes de véhicules. Pire. Les constructeurs devront aussi envisager de ne pas retrouver quelques couleurs avant 2011, l'agence de notation estimant que l'arrêt des aides étatiques se fera sentir plutôt en 2010 (cet arrêt s'accompagnerait en outre d'une déflation et d'une détérioration du mix produits, toutes les aides mises en place ayant impacté le prix moyen des véhicules vendus). "Les ventes pourraient à nouveau baisser en 2010", souligne d'ailleurs Fitch Ratings, les marques premium devant bien sûr moins souffrir que les autres de l'arrêt des aides d'Etats. Et les marchés émergents ne semblent rien pouvoir y changer : l'agence préfère ne pas faire de prévisions quant à l'évolution du marché brésilien et elle n'est pas sûre que les marchés russes et argentins repartiront en 2010 (elle estime que la baisse des ventes sera de deux points en Russie et en Argentine en 2009). Logiquement, les constructeurs risquent donc à nouveau de se retrouver confrontés à des problèmes de surproduction, l'agence de notation estimant que les niveaux d'utilisation des appareils de production seront de seulement 50 % en France en 2009 (55 % en Italie, 65 % en Belgique et 80 % en Allemagne).
Les constructeurs européens ne sont pas prêts d'adopter la célèbre formule du baron Pierre de Courbertin (Plus vite, plus haut, plus fort). Ils risquent même de devoir en adopter une qui serait son exact contraire, et ce, pendant près de deux ans. Fitch Ratings en est en tout cas convaincu, le titre de son dernier rapport se voulant à la fois très clair et plutôt pessimiste : "European Auto Manufacturers : Slower, Lower, Weaker". Tous les constructeurs devront relever les mêmes défis, explique Fitch Ratings. Ils devront d'abord faire face au ralentissement économique et subir le durcissement du marché du crédit à la consommation, ce dernier point étant directement lié aux faibles ventes de véhicules. Pire. Les constructeurs devront aussi envisager de ne pas retrouver quelques couleurs avant 2011, l'agence de notation estimant que l'arrêt des aides étatiques se fera sentir plutôt en 2010 (cet arrêt s'accompagnerait en outre d'une déflation et d'une détérioration du mix produits, toutes les aides mises en place ayant impacté le prix moyen des véhicules vendus). "Les ventes pourraient à nouveau baisser en 2010", souligne d'ailleurs Fitch Ratings, les marques premium devant bien sûr moins souffrir que les autres de l'arrêt des aides d'Etats. Et les marchés émergents ne semblent rien pouvoir y changer : l'agence préfère ne pas faire de prévisions quant à l'évolution du marché brésilien et elle n'est pas sûre que les marchés russes et argentins repartiront en 2010 (elle estime que la baisse des ventes sera de deux points en Russie et en Argentine en 2009). Logiquement, les constructeurs risquent donc à nouveau de se retrouver confrontés à des problèmes de surproduction, l'agence de notation estimant que les niveaux d'utilisation des appareils de production seront de seulement 50 % en France en 2009 (55 % en Italie, 65 % en Belgique et 80 % en Allemagne).
Des restructurations et rationalisations coûteuses
Des restructurations et rationalisations d'appareils productifs sont donc envisageables sur le moyen-long terme. "Elles seront coûteuses", prévient Fitch Ratings, l'agence de notation s'attendant aussi à ce que la crise du crédit continue d'impacter à la fois les captives de constructeurs et les fournisseurs. Dans le pire des scénarios, les ventes des constructeurs seraient même menacées dans une fourchette allant de 20 à 30 % si leurs captives ne parvenaient pas à se refinancer, que ce soit au travers des banques, des marchés financiers ou via leurs niveaux de cash-flows. "Les taux de pénétration des captives oscillent généralement dans une fourchette allant de 20 à 30 %", rappelle Fitch Ratings. Côté fournisseurs, nombre de disparitions devraient encore avoir lieu avec les effets conjugués de la crise du crédit et de la baisse de production, ce qui ne sera pas non plus sans incidence sur l'efficacité de la supply chain. Tous les acteurs de la filière auto ne sont pas condamnés à disparaître pour autant. En effet, Fitch Ratings estime que les entreprises qui s'en sortiront le mieux seront celles qui auront su à la fois diversifier leur offre, conquérir de nouveaux marchés et entamer des chasses aux coûts. "Les notations tiennent compte à la fois des gammes de produits, de la diversité des implantations géographiques, des évolutions de parts de marché, des positionnements produits et des profils financiers des entreprises", note Emmanuel Bulle, directeur senior du département entreprises chez Fitch Ratings. Certains facteurs sont donc suivis de très près.
Volkswagen illustre la dilution des coûts
"Amortir les coûts fixes sur une grande variété de véhicules est vital pour assurer une profitabilité maximale", indique ainsi l'agence de notation, cette dernière estimant aussi que les fusions, acquisitions, participations croisées et autres partenariats permettent de maximiser les économies d'échelles en augmentant le nombre de véhicules assemblé sur chaque plate-forme. "Volkswagen illustre parfaitement cette dilution des coûts, poursuit Fitch Ratings. Une seule et même plate-forme est exploitée pour la Volkswagen Golf, la Skoda Octavia, la Seat Leon et l'Audi A3. Volkswagen a en outre l'une des meilleures connaissances du marché, les marques de ce groupe allant de l'entrée de gamme au luxe." Côté partenariats et participations croisées, l'agence estime que les exemples à suivre sont ceux de PSA avec Fiat et de Renault avec Nissan. La marque au losange n'a-t-elle pas récemment fait savoir qu'elle allait chercher à accroître les synergies avec son partenaire pour un montant de 1,5 milliard d'euros ? "BMW et PSA sont de relatifs petits acteurs sur le plan global et relativement isolés en Europe, indique aussi Fitch Ratings. Leurs structures capitalistiques, avec les familles Quandt et Peugeot qui détiennent respectivement 40 % et 31 % de BMW et de PSA, ne facilitent pas d'éventuelles fusions." L'agence de notation estime au final que les marges opérationnelles de Renault et PSA seront négatives en 2009, le point mort devant être atteint chez Daimler et BMW et des marges opérationnelles positives uniquement dégagées chez Volkswagen et Fiat. Fitch Ratings s'attend aussi à voir les captives participer un peu moins aux revenus des constructeurs dans les prochaines années. La chute des valeurs résiduelles passera par là.
Photo : Emmanuel Bulle, directeur senior du département entreprises chez Fitch Ratings.
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