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Constructeurs

Les dirigeants automobiles pronostiquent une restructuration majeure de leur secteur

Publié le 25 mai 2007

Par Alexandre Guillet
4 min de lecture
Tout en se montrant moins pessimistes que l'an passé, les dirigeants de l'industrie automobile interrogés par KPMG dans le cadre de son étude mondiale annuelle estiment que les cinq prochaines années seront marquées par une forte restructuration. Une restructuration propice à la concentration,...
Tout en se montrant moins pessimistes que l'an passé, les dirigeants de l'industrie automobile interrogés par KPMG dans le cadre de son étude mondiale annuelle estiment que les cinq prochaines années seront marquées par une forte restructuration. Une restructuration propice à la concentration,...

...aux alliances et aux dépôts de bilan "stratégiques".


L'édition 2006 de l'enquête annuelle réalisée par KPMG auprès des acteurs de l'industrie automobile révèle qu'une grande majorité des dirigeants du secteur s'attend à "la formation de nouvelles alliances et à un certain nombre d'opérations de fusions-acquisitions entre constructeurs et équipementiers de 1er, 2nd et 3e rang au cours des cinq prochaines années". Ils sont 81 % à faire cette prévision en Asie, 58 % en Amérique du Nord et 56 % en Europe de l'Est. Les responsables d'Europe de l'Ouest sont plus circonspects en n'étant que 32 % à abonder dans ce sens. "Face à des surcapacités évaluées entre 11 et 20 %, la majorité des acteurs de l'industrie automobile estiment que le problème devra être traité par le biais d'alliances, de fusions et d'acquisitions", indique Laurent des Places, associé responsable du secteur automobile chez KPMG en France, avant de poursuivre : "Ce mouvement de concentration prévisible résulte de la nécessité d'abaisser les coûts, combinée à des opportunités de croissance externe". Cependant, plus de la moitié d'entre eux pensent que les alliances seront privilégiées au dispositif souvent délicat à gérer des fusions-acquisitions. D'une manière générale, ces décideurs pronostiquent aussi une concentration de l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement : "59 % prévoient une augmentation du nombre des partenariats et regroupements entre constructeurs et équipementiers de rang 1 ; 61 % étendent cette prévision aux fournisseurs de rang 2 et 3 ; 41 % estiment que cette concentration sectorielle touchera également les concessionnaires". A une proportion grosso




FOCUS

Gros plan sur la zone Asie pour les 5 ans à venir


  • 96 % des dirigeants estiment que les capacités de production asiatiques augmenteront
  • 75 % affirment que constructeurs et équipementiers continueront à investir massivement en Chine
  • 38 % estiment que la Chine est le pays le mieux placé pour bénéficier de la croissance de la demande chinoise d'automobiles quand 29 % pensent que le Japon est le pays le mieux positionné pour en bénéficier
  • 73 % citent l'Inde comme la prochaine région de croissance après la Chine
  • modo égale, ils pensent que ces rapprochements seront motivés "soit par des synergies produits potentielles, soit par l'accès à de nouveaux marchés et clients".

    Le dépôt de bilan comme arme de protection…

    Dans la droite ligne de ces anticipations, 87 % des décideurs sont convaincus que le nombre des dépôts de bilan augmentera ou restera à son niveau actuel dans les cinq ans à venir. "Face à la contraction de leurs parts de marché et à diverses pressions comme la nécessité de réduire leurs coûts, certains constructeurs et équipementiers américains en difficulté sont tentés de se restructurer en déposant leur bilan, afin de rester à l'abri de leurs créanciers le temps de mettre de l'ordre dans leurs affaires", explique Laurent des Places, avant d'ajouter : "Cela ne signifie pas nécessairement qu'ils disparaîtront, mais plutôt qu'ils poursuivront une restructuration stratégique. Le dépôt de bilan leur donne le répit nécessaire pour satisfaire à leurs engagements". En moyenne, près de la moitié des sondés affirment que ces dépôts de bilan seront motivés par une volonté d'améliorer la structure des coûts, mais des spécificités de marché apparaissent : en Amérique du Nord, ils sont 28 % à évoquer la nécessité de juguler les dépenses de santé et les avantages sociaux, tandis qu'en Asie, ils sont 17 % à envisager le dépôt de bilan comme un résultat d'un surendettement.

    Des dirigeants moins pessimistes qu'avant sur l'évolution de leurs résultats

    Sous un angle financier, 42 % des dirigeants tablent sur une stabilité, voire une légère augmentation, du résultat net des entreprises du secteur au cours des cinq années à venir. C'est en Europe et en Asie que l'on trouve les pronostics les plus optimistes (respectivement 45 et 43 %), alors que les responsables nord-américains sont volontiers plus frileux (38 %). Par activités, ce sont les constructeurs qui semblent les plus confiants, avec les équipementiers de rang 2 et 3 (54 et 41 %). Les équipementiers de rang 1 ne sont, en revanche, que 37 % à partager cet avis. "Les anticipations d'évolution du résultat étaient particulièrement pessimistes l'an dernier, à cause des incertitudes liées aux catastrophes naturelles et à la hausse des coûts énergétiques. Mais l'environnement est aujourd'hui moins défavorable, donc constructeurs et équipementiers adaptent leurs stratégies pour faire face à la demande et à ses besoins spécifiques", souligne Laurent des Places.


    Alexandre Guillet

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