Lear revoit à la baisse ses résultats

...américaines, confirmant ainsi les rumeurs qui avaient fait chuter son titre les semaines prétendantes. La hausse du prix des matières premières et la baisse des commandes de ses plus gros clients, eux aussi confrontés à la crise, ont donc eu raison du groupe qui rejoint ainsi le même destin que son confrère Delphi. La direction a ainsi expliqué ce recours à la protection du Chapitre 11 par une détérioration financière générale du secteur et par une impossibilité d'obtenir une extension de ses découverts. L'équipementier a toutefois obtenu de la part de plusieurs banques américaines un financement de plus de 1,5 milliard afin de se restructurer.
C'est pour éviter le même sort que General Motors a décidé de céder sa participation dans le capital du constructeur japonais Suzuki (dont le cours est au plus haut). Cette cession devrait rapporter plus de 2 milliards de dollars au constructeur américain qui vend ainsi 17,4 % du capital. L'opération, réalisée notamment sous la pression de l'actionnaire milliardaire Kirk Kerkorian, permet au titre GM de gagner plus de 8,40 % sur les deux dernières semaines.
BMW a présenté pour sa part ses résultats pour l'année 2005. La compagnie a connu un bénéfice imposable en baisse de 8,3 % en 2005 à 3,29 milliards d'euros contre 3,58 milliards en 2004. Ce bénéfice qui s'inscrit dans un contexte particulièrement morose pour l'industrie automobile est supérieur aux attentes de la plupart des analystes. Le cours est donc à la hausse, d'autant que le groupe se montre optimiste pour l'année 2006.
Volkswagen vient de passer deux semaines très mouvementées après la publication de ses résultats annuels. Ceux-ci sont repassés dans le vert mais n'ont pas convaincu les investisseurs qui s'attendaient à une augmentation plus forte du résultat opérationnel. Le groupe s'est pourtant montré optimiste quand au futur en tablant sur une hausse de ses ventes et de son chiffre d'affaires pour le nouvel exercice 2006. Le constructeur a aussi confirmé son intention de supprimer plus de 20 000 emplois d'ici trois ans, toujours dans un souci d'accroissement de la productivité.
Cet accueil frileux des marchés peut aussi s'expliquer par les analyses des cabinets financiers qui restent sur leur faim, à l'image de Goldman Sachs qui reste à "performance en ligne" sur le titre, malgré un certain optimisme concernant la situation financière de la compagnie. Il faudra en fait attendre l'annonce de la cession de sa filiale de location de voiture Europcar pour voir le cours de l'action se redresser. Volkswagen s'engage ainsi dans une stratégie de cession d'activités qui permettra d'améliorer sa rentabilité.
Enfin la compagnie Lear a connu une chute spectaculaire à la Bourse de New York (- 15 % sur les deux semaines) après avoir revu à la baisse ses résultats pour le dernier trimestre 2005, avec une perte de 6 millions de dollars. Cette soudaine baisse est due à un conflit qui l'oppose à l'un de ses clients qui refuse de le payer. Cette situation ne fait que confirmer la situation de plus en plus tendue qui s'est installée ces dernières années entre constructeurs et équipementiers sur fond de crise économique du secteur.

Clem Chambers,
directeur général d'ADVFN