Le taux de recyclage

...rentre progressivement dans les préoccupations de la population. Il n'est donc pas étonnant de voir aujourd'hui les constructeurs communiquer sur le sujet, que ce soit sur la baisse des émissions de gaz polluants et à effet de serre, sur une action environnementale ou sur le recyclage des matériaux d'un véhicule. Sur ce dernier point, le véhicule hors d'usage (VHU) est un sujet de plus en plus souvent présenté au public, sans que celui-ci ne comprenne vraiment le détail de l'opération. Il convient donc d'apporter des informations claires et utiles.

Depuis le 1er janvier 2006, 85 % du poids des VHU doit pouvoir être recyclé. Ce recyclage peut être réalisé de plusieurs manières :
• le réemploi des pièces, principalement par le service d'échange standard d'un constructeur ou par la vente directe chez un démolisseur,
• le recyclage des métaux et plastiques pour la fabrication d'une nouvelle pièce,
• et l'utilisation de la matière récupérée comme source énergétique, qui concerne surtout les pneumatiques pour le moment.

Un minimum de 80 % du poids du véhicule doit être apporté par les deux premiers types de recyclage. Certains constructeurs n'hésitent pas à aller au-delà du minimum requis, par exemple d'atteindre un taux de 95 % sur des modèles récents, alors que ce niveau de recyclabilité ne sera pas obligatoire en Europe avant 2015.

Comment fonctionne-t-il ?

La chaîne du recyclage des matériaux met en œuvre plusieurs acteurs à différents niveaux. Elle débute par la récupération du véhicule, souvent réalisée par un garage. Ensuite, un démolisseur agréé prend en charge le démontage du VHU. Il doit assurer sa mise en sécurité (déploiement des airbags) et sa dépollution (carburant, huile, fluides de refroidissement ou frigorigène, batterie…). Les pièces sont ensuite triées en fonction de leur destination : réemploi, recyclage ou matière énergétique. La part non récupérable est placée dans des centres d'enfouissement technique. Pour fermer la boucle du recyclage, les constructeurs se doivent de faciliter le travail des démolisseurs. Cela passe par la traçabilité des pièces - apposition d'un marquage normalisé - la facilitation du démontage, la possibilité de vidanger complètement et rapidement les réservoirs et la constitution d'une documentation technique.

Exemple récent de recyclage, la moitié du poids de la planche de bord de la Renault Modus, soit 4 kg, est fabriquée avec de la matière recyclée. Au total, ce véhicule intègre près de 18 kg de matière plastique recyclée dans différents éléments du véhicule, comme les écrans de passage de roue, le ski sous moteur, les carénages de train arrière et de roue de secours. Autres exemples, le réemploi permet de donner une seconde vie à travers un nouvel usage. A titre d'exemple : le plomb des batteries est réutilisé pour la fabrication de nouvelles batteries, les huiles de vidange sont retraitées pour servir de combustible, le caoutchouc des pneus peut entrer dans la construction de murs anti-bruit ou servir de source d'énergie, le verre peut être reconverti en fibres de verre, l'acier est réutilisé pour des usages industriels ou dans les activités de construction, l'aluminium sert à fabriquer de nouvelles jantes et moteurs.

Des matériaux issus de la nature pourraient aussi contribuer à faire monter le taux de recyclabilité. Mercedes utilise par exemple la fibre de plantes d'abaca, une variété de la banane, pour la fabrication de la protection extérieure du compartiment de la roue de secours de sa Classe A. Textiles, tapis de sol et autres matériaux pourraient ainsi être fabriqués à base d'ingrédients renouvelables et durables, tels que le chanvre, le jute, le colza ou le soja.

Yvonnick Gazeau

Voir aussi :

• Environnement