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Le Spider d' Alfa Romeo : Le poids de la tradition

Publié le 1 septembre 2006

Par Christophe Jaussaud
7 min de lecture
Les Spider ont jalonné l'histoire d'Alfa Romeo et même construit son image. Quoi de plus normal que de perpétuer cette tradition. Très proche du coupé Brera, notamment dans ses traits, le Spider fait une entrée remarquée qu'Alfa Romeo souhaite remarquable aussi dans les ventes. Avec...

...le retour d'un Spider dans la gamme, Alfa Romeo renoue enfin avec la tradition. En effet, de l'Alfa 24hp en 1910 à la Giulietta Spider des années 50 en passant par le Duetto, le constructeur milanais a de tout temps joué la carte de la séduction cheveux au vent. Et le charme semble encore opérer puisque le Spider cuvée 2006 a déjà été élue "Cabriolet de l'Année" lors du dernier Salon de Genève. Une nouvelle récompense pour Alfa après que le coupé Brera, dont le Spider est très proche, ait été élue plus belle voiture de l'année lors du 21e Festival Automobile en janvier dernier. Le retour des belles italiennes est confirmé ! Le groupe Fiat en général et Alfa Romeo en particulier reviennent sérieusement aux affaires. Le style est fort, la qualité est en hausse comme les ventes d'ailleurs. Avec le lancement de 4 nouveaux modèles en 9 mois (159, Brera, 159 SW et Spider) Alfa progresse et son retour aux Etats-Unis semble aujourd'hui imminent. Sinon, pourquoi le Spider aurait-il passé tous les tests nécessaires à son entrée sur le territoire américain ? En attendant, restons en Europe, en Sicile pour être plus précis, aux alentours de Trapani, pour prendre le volant de ce nouveau Spider. 

Le V6 est uniquement disponible avec la transmission Q4

L'installation à bord est rapide car peu dépaysante. En effet, le Spider reprend les éléments déjà bien connus de la 159 et du Brera. Après 25 secondes, le changement est radical. Une fois la capote en toile disparue plus rien n'arrête le soleil. Une sensation que l'on n'avait plus connue chez Alfa Romeo depuis 2002 et la fin du Spider GTV. Une génération précédente (1995-2004), tant en Coupé qu'en Spider, qui n'a pas réellement marqué son temps malgré les 90 000 unités vendues à travers le monde. Celle d'aujourd'hui le devra et le constructeur a d'ores et déjà prévu une production annuelle de 20 000 unités dans l'usine Pininfarina de San Giorgio Canavese dans la banlieue turinoise. Le designer italien, en plus d'avoir dessiné le nouvel arrière et intégré la capote, est également "producteur" de ce véhicule. Rappelons toutefois que le Brera, l'inspirateur, avait été




FOCUS

  • Date de lancement :
    Septembre

  • Segment de marché :
    Coupés et Roadsters sportifs : 54 706 (- 11 %) en 2005
  • Objectif de ventes :
    200 unités en 2006. 450 à 500 en 2007.
  • Les principales concurrentes :
    - Nissan 350 Z Roadster Pack 3.5 V6 300 ch : 41 800 €
    - BMW Z4 Roadster 3.0si 265 ch : 42 200 €
    - Mercedes SLK 350 272 ch : 47 800 €
  • Les prix :
    36 500 € 2.2 JTS 185 ch Distinctive;
    38 600 € 2.2 JTS 185 ch Selective ;
    43 800 € 3.2 V6 JTS Q4 260 ch Distinctive;
    45 900 € 3.2 V6 JTS Q4 260 ch Selective
  • dessiné par Giugiaro. Voici les présentations faites. Place à la route. Dès les premiers tours de roues, le plaisir est indiscutable mais pas total. En effet, si le Spider se montre convaincant dans quasiment tous les domaines que ce soit son confort, son comportement ou ses mécaniques, un point assombrit le tableau : son poids. Accusant 1 530 et 1 690 kg sur la balance, les Spider 2.2 JTS et 3.2 V6 voient fort logiquement leur cavalerie (respectivement 185 et 260 chevaux) ne pas offrir le rendement attendu. Pour ne prendre que le Spider V6 3.2, face à lui, un SLK 350 (272 ch), qui possède pourtant un toit escamotable en dur, affiche près de 200 kg de moins et ce différentiel peut même grimper à près de 300 kg avec le Z4 Roadster 3,0 l (265 ch). Pourquoi un tel écart ? Déjà le Spider utilise une majorité de pièces des 159 et Brera qui ne sont pas non plus des modèles de légèreté. De plus, Alfa a ajouté les renforts nécessaires afin de retrouver une rigidité suffisante. Une rigidité en progression (25 % par rapport au GTV Spider) mais qui n'apparaît pas comme un point fort. De plus, concernant le poids, la version V6 est uniquement disponible avec la transmission Q4 qui bénéficie ici de la dernière évolution du Torsen C. Dorénavant la répartition classique privilégie l'arrière avec 57 % puis, selon les conditions d'adhérence, la répartition du couple peut varier jusqu'à 72 % à l'avant ou 78 % à l'arrière. Presque une propulsion ! Mais ce n'en est pas une.

    Le design reste l'élément prépondérant

    Alfa a fait le choix de systématiser les quatre roues motrices au-dessus d'un certain niveau de puissance pour des raisons de sécurité mais aussi économique. En effet, il faut revenir sur le développement de la plate-forme de la 159 pour expliquer ce choix car cette dernière a été développée (en partie avec GM, qui finalement ne l'utilisera pas) pour accueillir des tractions et des quatre roues motrices. Il était donc hors de question pour le constructeur italien de redévelopper une plate-forme propulsion pour une si petite série. De plus, cette transmission Q4, inaugurée en 2002 sur l'Alfa Crosswagon, a demandé près de 50 millions d'euros d'investissement et demande aujourd'hui du volume. Mais cette phase d'amortissement devrait s'accélérer avec le Kamal, le futur SUV de la marque.
    Revenons au Spider qui, en dépit de son poids, est loin d'être avare en sensations. Même si le V6 vient d'Australie, de chez Holden (une marque de GM), ce que les alfistes regrettent profondément, cette mécanique développant 260 chevaux et un couple de 322 Nm à 4 500 tr/mn autorise une vitesse de pointe de 235 km/h et permet de franchir la barre des 100 km/h en 7 secondes. Le 2.2 JTS de 185 chevaux permet lui d'atteindre 217 km/h et 8,8 secondes de 0 à 100 km/h. Certes, il existe des roadsters plus performants mais ce n'est évidemment pas l'unique critère dans la décision d'achat. Le design reste l'élément prépondérant dans un achat passion comme ici. Alors des passionnés français, Alfa Romeo espère en séduire 200 dès cette année. En 2007, le Spider pourrait voir ses immatriculations osciller entre 400 et 500 unités. Mais il ne doit pas être pris comme un produit vivant seul dans la gamme puisqu'il vient s'inscrire aux côtés des coupés GT et Brera. Ainsi, Alfa Romeo France compte totaliser avec ces trois modèles pas moins de 3 000 unités. Bien que la France constitue encore le premier marché d'exportation pour la marque, le Spider, lui, devrait réaliser ses meilleures performances en Allemagne et en Angleterre. Qui a dit qu'il pleuvait tout le temps en Angleterre ?


    Christophe Jaussaud






    FOCUS

    Le Brera Diesel


    Il aura fallu moins d'un an au Brera pour céder au chant du Diesel ! Mais pas n'importe quel Diesel. En effet, Alfa Romeo a choisi pour son coupé le 5 cylindres 2,4 l Multijet développant 200 chevaux. Cette mécanique déjà bien connue permet au Brera d'atteindre une vitesse de pointe de 228 km/h et de passer de 0 à 100 en 8,1 secondes en consommant seulement 6,8 litres en cycle mixte selon les données du constructeur. Reprenant la définition de la gamme essence, le Brera JTDm est disponible, depuis le mois de mai, en 3 finitions dont les prix varient de 36 000 à 38 100 euros. L'arrivée de cette mécanique a eu un effet positif sur les ventes et sa domination dans le mix devrait atteindre 70 %.

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