Le palmarès en 6 dimensions
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On peut noter que les résultats des GPMA viennent corroborer ceux du Podium de la Relation Clients. Il y a un phénomène évident de convergence.
L'indice moyen du marché en 2010 s'établit à 79, soit une grande stabilité par rapport à l'an passé (80 et 79 en 2008). "Il convient par ailleurs de souligner que c'est un bon résultat, surtout au regard de l'évolution du mix, dans la mesure où il est toujours plus délicat d'enregistrer de bonnes performances avec un mix tiré vers le bas". L'industrie automobile confirme donc qu'elle sait créer de l'attachement avec ses clients.
Si l'indice moyen demeure élevé, en revanche, les écarts se creusent entre les marques du haut de classement et celles de la queue de peloton. Quand les meilleures continuent à progresser, en gagnant entre 2 et 3 points, les plus en difficultés décrochent, de - 2 à - 13 points !
Parmi les généralistes, la baisse moyenne constatée s'explique toutefois aussi à l'aune de la baisse du mix. Tous les généralistes affichent un recul cette année, à l'exception de Citroën qui progresse de deux points. Concernant le cas particulier de Toyota, d'ordinaire habituée du podium et des prix, on constate que "l'affaire" des rappels a eu un impact négatif sur l'image de la marque et par ricochet, cette dégradation de l'image a nui à la satisfaction globale des clients. Un des fondamentaux de la marque, la qualité, a été mis à mal et avec l'amplification de la large médiatisation, cela a créé une crise. C'est somme toute un scénario assez classique. "Néanmoins, si l'épisode n'a donc pas été indolore, la marque a les ressources pour se redresser rapidement et la récente reprise de ses résultats commerciaux dans plusieurs régions du monde en témoigne".
Classements par catégories :
Sur les "Compactes", Audi reprend la 1re place à Honda et l'A3 reste la référence indiscutable sur ce marché.
Enfin, dans la catégorie "Supérieures", Mercedes conserve son leadership, mais se voit désormais talonnée par Audi. Avec une régularité de métronome, Skoda se maintient en 3e position.
"En fait, le respect de la promesse de la marque génère de l'attachement. Les consommateurs, plus éclairés aujourd'hui, qui choisissent une marque en connaissance de cause et trouvent ce qu'ils attendent, sont satisfaits. Bref, c'est là un mécanisme fondamental et le respect de la promesse est plus que jamais capital. Dès lors, le travail sur l'image se révèle aussi essentiel. Certaines marques l'ont bien compris, comme Audi, Mercedes et Dacia dans son registre particulier. D'une manière générale, les constructeurs qui font valoir un réel point fort l'exploitent bien. C'est le cas d'Audi sur la qualité ou la technologie par exemple. Après quelques turbulences, Mercedes a parfaitement rectifié le tir et récupéré ses forces traditionnelles. Par contre, pour des marques avec un positionnement moins bien déterminé, parfois aussi par manque de notoriété sur un marché français largement dominé par les constructeurs domestiques, il est plus difficile de sortir du rang et de s'imposer. Cela n'est pas réductible à une seule problématique de budget de communication et de pertinence des messages de communication, car Dacia a démontré qu'on pouvait s'imposer sans faire beaucoup de communication".
Un autre enseignement de l'étude révèle qu'à l'heure où la qualité de tous les produits progresse et où les écarts se resserrent d'une manière générale, la qualité perçue prend de plus en plus d'importance. Ce qui ne veut pas dire que la qualité réelle n'importe pas, mais il faut savoir la doubler d'une qualité perçue.
Dimensions :
Satisfaction à l'achat :
Satisfaction après-vente :
Agrément et Design :
Qualité du produit :
Coûts d'utilisation :
Analyse de l'importance des dimensions aux yeux des clients :
La dimension "Qualité", globalement bien notée, perd donc en impact sur l'attachement à la marque, parce qu'elle devient in fine quelque chose d'acquis. "Même si elle reste la chose la plus importante pour les clients en déclaratif, elle devient moins discriminante sur l'attachement. C'est relatif, bien entendu. Et cela joue fortement en négatif : en cas de problème, la sanction est immédiate et brutale". Dans la dimension "Qualité", l'intérieur du véhicule prend de l'importance aux yeux des clients et les constructeurs l'ont bien compris car on voit que les clients sont largement satisfaits sur cet item.
Par ailleurs, l'impact de l'image de marque et le respect du contenu de cette image sont déterminants. Dans le périmètre de l'image, on voit une progression des demandes des clients sur les mutations en cours en l'automobile. On retrouve ainsi l'innovation en lien avec les énergies alternatives. Le souci environnemental fait aussi son apparition, même s'il demeure peu influent sur l'achat en tant que tel, et on constate que les clients ne notent pas généreusement les constructeurs qui ont donc des progrès à faire dans ce domaine. "En fait, les clients estiment qu'il est de la responsabilité des constructeurs de répondre aux enjeux environnementaux et sociétaux et ils se limitent à un rôle d'acheteur et d'arbitre des propositions". Ils jugent majoritairement que les choses n'évoluent pas assez vite, ce qui est sans doute une conséquence de l'effet miroir déformant des jeux de communication et de la couverture médiatique. "Par contre, la demande est très forte pour les véhicules électriques et les hybrides. Dans certaines notes d'opinion récentes, on voit des progressions de 15 points, ce qui est rarissime ! Cela ne signifie pas qu'il y aura une répercussion immédiate sur les ventes et le marché, entendons-nous bien, mais le discours ambiant a bel et bien créé attente et curiosité".
Au chapitre de l'après-vente, la dimension interpersonnelle gagne du terrain. Par exemple, l'item "Explications sur les réparations effectuées" a un impact de plus en plus important. Il faut passer du temps à expliquer au client ce qui a été fait sur sa voiture et en justifier le prix, car cela conditionne de façon névralgique la satisfaction clients.
Sur le pendant de la satisfaction lors de l'achat, on retrouve aussi une forte attente des clients sur l'item "Qualité des explications et qualité de la livraison", ce qui renvoie à l'importance du rôle du vendeur. Au-delà de la connaissance du produit et de la compétence technique, le rôle de conseil devient central. C'est désormais capital pour la qualité de la relation avec la marque. "L'humain reste plus que jamais incontournable". Dans un autre registre, la capacité à accepter et à mener une négociation tarifaire est aussi à prendre sérieusement en compte, malgré les importantes remises déjà consenties par les constructeurs dès le départ.
Enfin, dans la dimension des coûts d'utilisation, le panorama évolue peu. "Un point peut être néanmoins souligné : le coût de l'entretien courant est suivi de près par les clients. Mais on sait que ce coût a augmenté ces derniers temps, plus fortement que l'inflation, et cela n'a pas échappé aux consommateurs". D'où la dégradation de la note sur cet item, car au niveau de cette dimension, les sanctions sont immédiates.
ZOOMLe développement des supports digitaux : Cet item apparaît désormais dans la dimension de l'image, par le biais de l'évaluation des sites Internet constructeurs. En importance déclarée, cela reste assez faible et la note moyenne n'est pas très bonne, ce qui tend à prouver que les consommateurs ne sont pas nécessairement satisfaits par l'existant et qu'ils ne trouvent pas tout ce qu'ils veulent sur les sites institutionnels. D'une manière générale, on sait toutefois que cette problématique devient significative et une donnée en témoigne : la baisse du nombre de sites physiques visités avant l'achat (passage de plus de 3 à moins de 2 en moyenne en l'espace de quelques années). A nouveau, cela renvoie aussi au rôle du vendeur qui ne peut plus se limiter à ce qu'il faisait auparavant et doit faire valoir des compétences plus précises et une propension à gérer la relation beaucoup plus affûtée, notamment pour finaliser une transaction commerciale. Quel effet crise ? : Il ne s'est pas manifesté dans les volumes et hormis dans l'évolution du mix, la crise a peu d'impact sur les résultats de cette étude. Une étude qui porte de surcroît sur les acheteurs de VN, donc sur une population qui n'est pas durement frappée par la crise, même si la prime à la casse a pu faire bouger un peu les lignes. En revanche, il apparaît, globalement et pas uniquement sur le VN, que la valeur d'usage gagne progressivement sur la valeur patrimoniale. Mais là, on sort du cadre de cette étude. Des constructeurs généralistes à la peine : Ils subissent la baisse du mix et par conséquent, leur indice d'attachement recule. Seuls Citroën, en progression, et Volkswagen, qui se maintient, tirent leur épingle du jeu. Cependant, les indices ne sont pas forcément mauvais, même si certains constructeurs décrochent dangereusement. |
Photo : Vincent Dupray, directeur du département Automobile de TNS.
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