Le GNV toujours tiré par les poids lourds
Au lendemain des annonces gouvernementales largement en faveur de la filière électrique, la conférence de début d'année de l'AFGNV (association française du GNV) prenait un tour particulier. Dans l'ombre médiatique du VE, la filière poursuit sa croissance et son développement. Au cours de l'année 2018, les constructeurs ont notamment immatriculé 7 034 véhicules lourds dans l'Hexagone, soit 23 % de plus que l'année précédente.
La croissance a été tirée par les poids lourds. L'AFGNV rapporte une progression de 78 %, à 2 282 unités. La catégorie des bennes à ordures ménagères a gagné 12 %, en cumulant 1 553 unités au terme de l'exercice. Plus timide dans sa progression, la vente de bus au GNV a enregistré 4,4 % de hausse, à 3 199 unités, selon les chiffres de l'association. "Le segment des véhicules lourds croît depuis 2013, car il y une équation économique viable pour les transporteurs, relèvent les cadres de l'association, mais nous restons sur des volumes modestes".
Et la confidentialité est d'autant plus prononcée dans la catégorie des VL et VUL. Les 350 véhicules légers au GNV immatriculés l'an passé, font reculer les rythmes de ventes de 37 %, dans l'Hexagone. La France qui s'illustre en étant la seule nation d'Europe de l'Ouest a accusé un repli. L'Allemagne gagne 190 % (10 800 exemplaires en 2018), l'Espagne bondit de 140 % (4 800 ex.), la Belgique prend 60 % (4 500 ex.), l'Italie grimpe de 14 % (37 500 ex.) et la Suisse grapille 7 % (1 000 ex.). Pour les représentants de l'AFGNV, cela est en partie dû à l'absence d'offres dans les catalogues des constructeurs nationaux et un lourd passif que l'association peine à gommer.
Un parc roulant de 1,8 million de VL en 2035
Du côté des infrastructures, les chantiers vont bon train. Alors que le gouvernement de l'époque tablait sur un réseau de 80 points de recharge à l'horizon 2020, l'AFGNV annonce que l'année 2018 s'est achevée avec un total de 123 stations réparties sur le territoire et qu'à la fin 2019, elle devrait en dénombrer 195 en France métropolitaine pour le gaz naturel comprimé et liquéfié (GNC et GNL). Un maillage qui parfois tire profit de rapprochements entre les syndicats d'énergie, comme en Bretagne, où les quatre acteurs en présence viennent de s'accorder sur un plan de déploiement de 18 stations. Idem en Vendée où 7 structures vont être érigées.
Dans un rapport tout juste bouclé, dévoilé lors de la conférence, il apparait que la PFA Filière automobile se projette sur un volume d'immatriculations de 154 000 VL et 30 000 VUL au GNV, en 2030 en France. La courbe de croissance se stabilise à partir de 2035, à près de 170 000 VP et 40 000 VUL. Au cumul des années de commercialisation, le parc roulant atteindra 821 000 VP et 126 000 VUL en 2030, puis 1,56 million de VP et 302 000 VUL en 2035.
Pour approvisionner 2 millions de véhicules sur les routes françaises, l'AFGNV recommande de disposer d'une infrastructure de 1 700 stations. Ce réseau de ravitaillement a été chiffré à 1,2 milliard d'euros d'investissement. Toutefois, selon des experts du sujet, la facture pourrait en réalité s'approcher des 6 milliards d'euros en additionnant tous les éléments adjacents.
En 2018, 5 % du gaz consommé en France l'était par le transport. La montée en charge du parc sera compensée par les gains d'efficience du secteur de l'immobilier. De fait, à terme, la balance pourrait pencher en faveur de la France qui diminuera ses importations, selon les pré-estimations des experts.
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