Le 11e commandement
...au rang de nouvelle divinité au siècle dernier, les constructeurs américains, voient leurs statues comme leurs statuts vaciller dangereusement. General Motors a manqué le virage du XXIe siècle, englué qu'il est dans les dettes d'un autre monde, celui de l'opulence, de l'état de grâce des débuts. Où l'on pouvait promettre de prendre en charge les retraites et de payer les charges sociales des salariés avec largesse. General Motors peut-il se désengager d'un tel endettement que rend plus critique encore sa taille de géant ? Sans apport financier extérieur et désintéressé, il semblerait que non. A moins que. A moins que sa nationalité ne le couvre grâce à la technique du Chapter 11, chère aux grosses entreprises américaines que guette la faillite. En se plaçant sous cette protection, General Motors pourrait se débarrasser du problème insoluble des dettes sociales et revenir, lavé, propre et tout neuf sur le terrain de jeu mondial des constructeurs d'automobiles. La morale ne serait pas sauve, la libre concurrence perdrait sa raison d'être mais l'un des fleurons de l'industrie américaine ne salirait pas le drapeau étoilé d'une impériale impéritie. Les filiales ayant montré le chemin, l'hypothèse mérite le détour et, malgré tout, pour quelques dizaines de milliers de salariés, la sauvegarde de leur emploi vaudrait bien une messe... d'absolution.
H.D.
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