Golf : Un retour aux sources ?
...et des générations, la Golf GTi était devenue un "décaféiné", une simple finition plus qu'un véritable dérivé sportif de la Golf. Aujourd'hui, avec cette 5e génération, c'est un véritable retour aux sources", affirme Jörn Hinrichs, directeur marketing de Volkswagen. Le retour d'un mythe au destin sans pareil. Effectivement, si aujourd'hui une GTi ne choque absolument pas dans la gamme, il n'en était pas de même en 1973, tant et si bien que le projet fut quasiment développé en secret par une poignée d'ingénieurs de la marque (voir encadré). Entre 1973 et 1975, le projet ira bon train et deviendra une réalité le 11 septembre 1975. En effet, "la Volkswagen la plus rapide de tous les temps" - le slogan de l'époque - a été présentée, dans une livrée rouge, au Salon de Francfort de cette année 1975. L'histoire s'est donc répétée, puisque c'est sur ce même Salon, en 2003, et parée d'une même couleur rouge, que le concept GTi a été présenté au public pour la première fois. Cette nouvelle génération n'a logiquement pas eu l'effet de surprise de l'époque, mais elle était attendue. Il aurait été dommage pour Volkswagen de se priver d'un tel vecteur d'image, surtout en ce moment. En effet, le sigle GTi est devenu un incontournable : 93,2 % des Européens et même 98,5 % des Allemands connaissent ces trois lettres et les associent à la Golf.
Un parfum de sportivité vient agrémenter une sobriété toute germanique, mais très fonctionnelle
Si le Salon de Francfort s'est révélé être un formidable écrin pour mettre en valeur le concept GTi, le circuit Paul Ricard, lui, a été parfait pour juger des qualités dynamiques de ce modèle commercialisé début décembre en France. En effet, c'est sur le circuit varois et les routes de l'arrière-pays que le constructeur de Wolfsburg a choisi de mettre à l'épreuve sa nouvelle GTi. Dès le premier coup d'œil, cette Golf accroche le regard. La petite cure d'exclusivité qu'a demandée le blason GTi redonne presque au modèle une aura disparue. Avec de petites touches, comme la nouvelle interprétation de la calandre en nid d'abeille avec le traditionnel liseré rouge, la double sortie d'échappement ou des jantes en 17 ou 18 pouces, sa personnalité y gagne incontestablement. Le constat est le même à l'intérieur : un parfum de sportivité vient agrémenter une sobriété toute germanique, mais très fonctionnelle. Trouver sa position de conduite devient un jeu d'enfant grâce aux nombreux réglages des nouveaux sièges sport et du volant. Tout est donc OK pour découvrir ou redécouvrir un mythe sur le non moins mythique circuit du Castellet.
La boîte DSG brille en usage routier
Comparer la GTi de 1976 et celle d'aujourd'hui est un peu comme mettre en parallèle le Paul Ricard des débuts et le HTTT (High Tech Test Track) d'aujourd'hui. Les deux ont évolué, ils n'ont même plus rien à voir, mais ils ont su garder l'essentiel : le plaisir. En effet, dès les premiers tours de roues et les premiers virages, aussi bien la GTi que le HTTT vous mettent en confiance. Les 200 ch du 2.0 FSi turbo respire la santé, sans débordement. Chaque accélération reste linéaire. La barre des 100 km/h est ainsi franchie en 7,2 secondes avec la boîte 6 manuelle et en 6,9 secondes avec la DSG. Un choix de transmission qui ne se serait même pas posé il y a quelques années où l'on associait toujours une boîte manuelle à la sportivité. Eh bien, les choses changent ! Si, sur circuit, la boîte manuelle conserve une petite longueur d'avance, notamment à cause des rétrogradages récalcitrants de la DSG, cette dernière brille lors de la montée des rapports et dans un usage routier où la performance n'est pas forcément recherchée à chaque instant. Côté châssis, cette 5e génération offre un comportement routier sans réelle surprise, efficace, confirmant ainsi les progrès déjà réalisés en la matière sur la Golf normale apparue l'automne dernier. Le châssis sport a été revu avec des combinés ressorts/amortisseurs plus fermes permettant également d'abaisser l'auto de 15 mm. De plus, la barre stabilisatrice arrière a vu sa rigidité augmenter de 20 %. Toujours au chapitre des modifications, la GTi inaugure une direction assistée électromécanique à programmation cartographique sportive qui donne plus de relief, plus de forces, pour un meilleur ressenti. Ce nouvel ensemble est très homogène, offrant de belles sensations, que l'électronique vient parfois modérer.
A 27 000 euros, la nouvelle GTi est compétitive
Cette 5e génération est bel et bien une GTi, son aïeule peut être fière. Si elle ne peut être comparée, en termes de technologie et de prestations, aux deux premières générations, dans l'esprit, c'est pourtant de ces deux dernières qu'elle se rapproche le plus tant les 3e et 4e générations de 1991 et 1998 semblaient taillées davantage pour le marketing que pour la sportivité. Même du point de vue tarifaire, les 13 000 deutsche Mark de 1976 (6 500 euros d'aujourd'hui) sont bien loin, mais cette GTI cuvée 2004, avec un prix voisin des 27 000 euros pour la 3 portes, se montre plutôt compétitive face à ses concurrentes. Les objectifs de Volkswagen France sont d'atteindre un volume de 2 à 3 % de la gamme Golf, soit un gros millier d'unités. Ce volume sera-t-il aidé par une version GTi TDi ? Si effectivement, comme le dit une publicité de Volkswagen, rouler avec un Diesel dans les années 70 était quasiment une honte, il y a bien longtemps que le gazole a changé de statut. Même la Golf GTi "herself" a cédé aux chants des sirènes Diesel en 1996 avec une version GTi TDi 110 ch. Alors qu'en sera-t-il pour cette 5e génération ? Officiellement, rien ne semble prévu, mais il y a toujours un mais ! En revanche, la transmission 4Motion ne devrait pas être de la partie, il faudra plutôt regarder du côté de la future R32 qui est déjà dans les tuyaux.
Christophe Jaussaud
FOCUSLa Saga GTi en 11 dates |
ZOOMLa naissance controversée d'un mythe |
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