GM porté par ses SUV et pick-ups
Durant le troisième trimestre 2020, GM a nettement profité de la demande aux Etats-Unis pour ses SUV et ses pick-ups. Son bénéfice net a bondi de 72 %, à 4 milliards de dollars (soit environ 3,36 milliards d'euros). Un bon résultat après une perte au deuxième trimestre sur fond de crise sanitaire qui avait entrainé la fermeture de ses usines au printemps. Mais la demande s'est depuis redressée : par peur des transports en commun, pour s'évader de centres urbains où les activités se sont fortement réduites, de nombreux Américains ont décidé d'acheter une voiture, neuve ou d'occasion.
Le nombre de véhicules vendus par GM aux Etats-Unis s'affichait encore en baisse de 10 % au troisième trimestre par rapport à la même période en 2019. Mais la demande a concerné principalement les SUV et les pick-ups. Le groupe a d'ailleurs prévu d'augmenter ses capacités de production de pick-up en investissant plus d'un milliard de dollars canadiens dans une usine au Canada. Les ventes du groupe ont aussi progressé de 12 % en Chine, un marché important pour General Motors, avec un intérêt particulier pour les marques Buick et Cadillac.
Son chiffre d'affaires s'est stabilisé à 35,48 milliards de dollars entre juillet et septembre 2020. Dans le même temps, le groupe a continué à mettre en œuvre des mesures d'économie, plus de 200 millions de dollars sur le trimestre. Sur l'argent emprunté en urgence au printemps pour faire face à la pandémie, GM a pu rembourser 5,2 milliards de dollars au troisième trimestre et 3,9 milliards en octobre. Le groupe, qui avait suspendu en avril les versements de dividendes pour préserver sa trésorerie, prévoit de les reprendre "mi-2021", a indiqué la patronne du groupe Mary Barra, lors d'une conférence téléphonique.
Face à beaucoup d'inconnues
Ce troisième trimestre a aussi été marqué par l'annonce, début septembre, d'un partenariat d'ampleur avec le fabricant de camions électriques et à hydrogène Nikola. Mais des doutes ont rapidement émergé sur la réalité des activités de la jeune start-up et GM a décidé de renégocier les termes de l'accord. Ces discussions sont "encore en cours", a souligné Mary Barra sans donner plus de détails.
Alors que les ventes sont généralement moins fortes au quatrième trimestre, le groupe rencontrera en plus, cette année, des événements inhabituels pour les mois à venir. Le fait que le dépouillement des élections prenne plusieurs jours "était prévu", a souligné Mary Barra. "Je ne sais pas si cela ressemblera à la situation que nous avons eue en 2000", quand les Américains avaient dû patienter 36 jours avant la désignation du républicain George W. Bush comme vainqueur face au démocrate Al Gore, a relevé la dirigeante. Cet épisode avait à l'époque pesé sur leur consommation. La résurgence de la pandémie est également à surveiller car cela pourrait avoir des conséquences dans les usines et sur la demande. "On ne sait pas non plus ce qui va se passer avec le plan de soutien à l'économie" alors que les républicains semblaient en bonne position pour conserver leur majorité au Sénat, tandis que les démocrates étaient en passe de garder leur avance à la Chambre des représentants, a ajouté Mme Barra. "Il y a beaucoup d'éléments mouvants en ce moment", a-t-elle conclu. (avec AFP)
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