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Constructeurs

Et Anne Hidalgo répond à Carlos Tavares sans ménagement

Publié le 21 avril 2015

Par Alexandre Guillet
2 min de lecture
Dans une lettre, Anne Hidalgo interpelle Carlos Tavares en lui demandant s'il veut être un dirigeant du passé ou de l'avenir. Ou comment revisiter une querelle entre anciens et modernes à propos du Diesel.

"Selon l’Agence européenne de l’environnement, la pollution de l’air était responsable en 2011 de 430000 morts prématurées dans les pays de l’Union européenne. La même année, une étude coordonnée par l’Institut de veille sanitaire évaluait à six mois l’espérance de vie perdue par les Franciliens en raison des affections provoquées par cette pollution.
 
En Ile-de-France, le trafic routier est une source prépondérante de la pollution atmosphérique. Le parc automobile français, l’un des plus diésélisés au monde, est l’un des principaux émetteurs de particules fines, pour partie déclarées 'cancérogènes certains' par l’OMS. A Paris, où cohabitent 2 millions de résidents et plusieurs millions de visiteurs, et où ont lieu 28 millions de déplacements quotidiens, cet enjeu de santé publique revêt un caractère d’urgence.
 
C’est pourquoi, dès le début de mon mandat, j’ai fait acte de responsabilité et décidé d’agir en mettant en œuvre un plan pluriannuel. Ce plan n’a pas été construit sur l’affrontement, mais sur le rassemblement. Il repose sur un équilibre précis, entre des mesures incitatives pour les particuliers et les professionnels, et des restrictions progressives de circulation. Il a en cela obtenu un soutien unanime des groupes politiques du Conseil de Paris et une très large adhésion de l’opinion publique.
 
Les seuls camps qu’il oppose sont celui du passé contre celui de l’avenir. Je le dis à Carlos Tavares : quel dirigeant voulez-vous être ? Celui qui persiste dans un modèle obsolète ou celui qui développe les véhicules de demain ? Celui qui s’accroche à un marché voué à disparaître, ou celui qui conquiert ceux en devenir, créateurs de richesses et d’emplois ?
 
Car développer des véhicules respectueux de l’environnement et protecteurs de la santé des citoyens est non seulement nécessaire, mais aussi dans l’intérêt des industriels. Beaucoup l’ont déjà compris, à l’image du Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA), qui a salué dès le mois de février ce plan comme "une réponse appropriée aux enjeux de qualité de l’air (…) favorisant le renouvellement du parc".
 
Je ne doute pas que Carlos Tavares finira par faire le bon choix."

 
Anne Hidalgo
Maire de Paris

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