Essai Mercedes-Benz eSprinter Châssis : le terrain de jeu des carrossiers

Best-seller de Mercedes-Benz Vans, le Sprinter s’est écoulé à plus de cinq millions d'exemplaires dans le monde depuis son lancement il y a 30 ans, dont plus de 300 000 en France. Un succès qu’il doit à sa robustesse et à sa fiabilité, faisant du modèle l’une des icônes de son segment.
En 2020, alors que les premiers utilitaires à batterie commencent à voir le jour, Mercedes-Benz Vans fait le choix d’équiper pour la première fois son Sprinter d’une motorisation 100 % électrique. Peu convaincante, cette version du fourgon étoilé sera mise à jour dès 2024, permettant ainsi à l'eSprinter d’offrir de meilleures prestations.
Un an plus tard, le constructeur allemand revoit une nouvelle fois sa copie en déclinant son eSprinter en version châssis-cabine. Cette dernière offre de nombreuses possibilités de carrossage et d’équipements, le positionnant de fait comme un modèle polyvalent, prêt à répondre aux usages d’une bien plus grande variété de professionnels.
Ce cru 2025 du Mercedes-Benz eSprinter n’a désormais plus grand-chose à envier à son équivalent thermique. Et sa nouvelle version châssis-cabine pourrait donc bel et bien convaincre certains professionnels de franchir le cap de l’électrique, alors que le diesel domine encore fortement le segment des utilitaires.
Notre essai du eSprinter châssis-cabine
Sans surprise, la cabine de cette nouvelle version châssis du eSprinter reste bien équipée. Parmi les équipements disponibles, on trouve en outre le système MBUX avec un écran de 10,25 pouces, le volant chauffant, le rétroviseur intérieur numérique ainsi qu’un combiné d’instruments numériques. Le véhicule propose également la climatisation et la banquette deux places de série.

Sous le capot de cette version châssis, Mercedes-Benz garde également les trois variantes de batteries, déjà visibles sur le fourgon mis à jour en 2024. Le client a donc toujours le choix entre des accus de 56, 81 ou 113 kWh sur ce eSprinter, ainsi que des puissances de 136 ou 204 ch. Selon la taille de l’empattement et la capacité de la batterie choisies, l’autonomie en cycle mixte WLTP oscille entre 209 et 414 km. Cependant, celle-ci peut largement fluctuer en fonction du type d’équipement ou de carrossage.
Côté recharge, l'eSprinter embarque de série le chargeur 11 kW, tandis que celui de 22 kW est proposé en option. Pour la charge rapide, l’utilitaire propose 50 kW de série ou 115 kW en option, ce qui permet par exemple à la version 113 kWh de se recharger de 10 à 80 % en 42 minutes environ.
Une fois au volant, l'eSprinter dispose de cinq niveaux de récupération qui permettent de commander le degré de décélération du véhicule lorsque la pédale d'accélérateur est relâchée. Entre autres, nous avons pu tester le niveau "D Auto" qui permet au véhicule de s'adapter à la situation de conduite actuelle de manière intelligente et automatique. Non seulement la distance par rapport au véhicule qui précède est mesurée pour la régulation de la récupération, mais les données fournies par la navigation et la caméra sont également prises en compte. En parallèle, trois modes de conduite, C (Comfort), E (Economic) et MR (MaxRange), peuvent également être choisis.
Enfin, l'eSprinter châssis-cabine se décline en deux longueurs, de 5,9 m ou 6,7 m, et quatre PTAC, de 3,5 t, 3,95 t, 4,15 t et 4,25 t. À noter que toutes ses versions peuvent être conduites avec le permis B, mais celles de plus de 3,5 t sont en revanche limitées à 90 km/h. En effet, la réglementation fait que le poids de la batterie peut être déduit (456,8 kg pour la 56 kWh, 650 kg pour la 81 kWh et 870,9 kg pour la 113 kWh), une opération qui permet de basculer toutes les propositions sous les 3,5 tonnes. En option existe aussi la possibilité de choisir entre un dispositif d'attelage à boule fixe ou amovible, pour une charge remorquée maximale de 2 t.
Comme tous les utilitaires électriques de Mercedes-Benz, l’eSprinter châssis est vendu avec quatre services de maintenance inclus dans le prix du véhicule. Le montant comprend un certificat de batterie garantissant une capacité minimale de 70 % pendant huit ans ou 160 000 km (option jusqu’à 300 000 km). Disponible en deux finitions, Pro et Select, il affiche un ticket d'entrée fixé à 55 490 euros HT pour la version de base.
Exemples d'eSprinter carrossés
Mercedes-Benz travaille aujourd’hui avec plus de 40 partenaires carrossiers. Pour l'eSprinter châssis, le constructeur à l’étoile certifie que les prédispositions usine et les fixations sont identiques à celles des modèles thermiques. Il n’y a donc pas de changement à opérer pour les carrossiers. Lors de nos essais, cinq carrosseries ont été retenues : Corsin, Laloyeau, Labbé by Gruau, Trouillet et JPM.
Le tout premier eSprinter est donc sorti fin mars des ateliers Corsin, basés à Maintenon (28). Le carrossier l’a doté d’une caisse fourgon autoportante pensée pour les professionnels du textile, de la blanchisserie ou du linge. Le plancher aluminium autoportant (faux châssis intégré) permet un seuil de chargement abaissé. Les panneaux latéraux en mousse PET rendent la carrosserie plus légère, ce qui augmente la charge utile, et sont lavables et imputrescibles, pour un transport hygiénique. D’une hauteur inférieure à 3 m, cet eSprinter caisse-fourgon dispose d’une belle facilité d’accès.
Ensuite, début avril, la carrosserie Laloyeau, basée à Étampes (91), a terminé sa version du eSprinter châssis en l’équipant d’une carrosserie adaptée au transport, à la messagerie et à la distribution. Sur mesure, la carrosserie est pensée pour les professionnels exigeants de la logistique urbaine et périurbaine à la recherche d’un véhicule alliant praticité, sécurité, confort et zéro émission locale. Elle se base sur l’eSprinter châssis 113 kWh afin d’offrir une autonomie optimisée pour les tournées. La carrosserie fourgon allégée optimise à la fois charge utile et consommation. Une porte latérale avec marchepied escamotable permet un accès rapide et ergonomique. Enfin, une prédisposition est disponible pour faciliter le montage d’un hayon quatre vérins de 750 kg robuste mais léger, idéal pour les chargements intensifs.
Avec le Mercedes-Benz eSprinter, la carrosserie Labbé by Gruau propose des aménagements conçus pour maximiser la charge utile tout en préservant l’autonomie et la simplicité d’usage. Quant au carrossier Trouillet, il a fait le choix d’équiper l’eSprinter châssis de sa caisse Primelight, une version allégée et écoresponsable de la célèbre caisse Primebox, lui permettant d'optimiser la charge utile du véhicule.
Enfin, les bennes JPM, robustes et fiables, s’installent sur l’eSprinter tout tonnage. La benne aluminium s’adapte particulièrement au PTC de 3,5 t car sa légèreté compense le surpoids des batteries. Et la benne acier reste un carrossage pertinent sur les autres tonnages. La Triva JPM, à la fois barre anti-encastrement et traverse d’attelage, est compatible avec l’eSprinter, permettant l’installation du crochet mixte qui permet de rehausser les feux sous la benne, donc loin du sol et d’éventuelles projections. Un système plébiscité par les clients utilisateurs.
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.
