Essai Maxus eTerron9 : un pick-up 100 % électrique, 100 % muscle
Exception faite de Ford avec le Ranger, de Toyota avec le Hilux et d’Isuzu avec le D-Max, tous les constructeurs (Volkswagen, Mercedes-Benz, Renault, Nissan…) ont jeté l’éponge sur le segment des pick-up en France.
La raison ? Une fiscalité de plus en plus contraignante, qui pénalise particulièrement les versions double cabine et les modèles à quatre ou cinq places. Résultat, seulement 7 237 immatriculations ont été recensées sur le segment en 2024, en l’occurrence 2 680 pour le Ranger, 2 529 pour le Hilux et 2 028 pour le D-Max.
La parade électrique
Pour contourner la taxation liée au CO₂ et au poids, une seule solution s’impose, l’électrification. Ford a déjà tenté l’approche avec une version hybride rechargeable du Ranger, mais son autonomie électrique plafonne à 45 km.
Maxus a décidé de pousser la logique plus loin avec du 100 % électrique. Tout d’abord avec le T90, un produit dont le seul mérite était celui d’exister, puis à présent avec l’eTerron9. Cette nouvelle proposition est sans commune mesure avec son prédécesseur.
Certes, l’eTerron9 est de fabrication chinoise, un frein potentiel pour certaines entreprises. Mais ses caractéristiques sont uniques. À commencer par ses dimensions : 5 500 mm de long, 2 267 mm de large, 3 300 mm d’empattement et jusqu’à 1 874 mm de haut.
Un gabarit peu maniable en milieu urbain, privilégiez les grands espaces car l’eTerron9 a tous les attributs du baroudeur, de la bête de somme. Il bénéficie d’une transmission intégrale constituée d’un moteur de 170 ch sur l’essieu avant et d’un autre de 272 ch sur l’essieu arrière. Soit une puissance cumulée de 442 ch (700 Nm de couple). De quoi réaliser, pour l’anecdote, le 0 à 100 km/h en 5,8 s et le 0 à 50 km/h en 3 s.
Vrai baroudeur
Maxus nous a donné un aperçu de ses aptitudes off road sur routes enneigées. Une formalité pour ce mastodonte de 2 880 kg pouvant accueillir cinq passagers. Il suffit de sélectionner les bons paramètres de la suspension pneumatique (quatre roues indépendantes) et le mode de conduite adéquat pour s’affranchir des différents obstacles.
Il peut, à titre d’exemple, passer des gués de 625 mm grâce à des angles d’attaque et de fuite très confortables (29° à l’avant et 25° à l’arrière en suspension standard) et une garde au sol élevée (305 mm minimum). L’eTerron9 peut donc évoluer sur tous les terrains.
En revanche, son poids très élevé limite sa charge utile à 620 kg (PTAC de 3 500 kg) mais il se rattrape avec une capacité de remorquage de 3 500 kg. La benne, autre point clé d’un bon pick-up, est plutôt de bonne facture avec une longueur de 1 561 mm, une largeur de 1 500 mm et une hauteur de 535 mm.
Maxus sera bientôt en mesure de faire mieux à ce niveau, puisque les modèles vendus à compter d’avril disposeront d’une cloison de séparation mobile entre les sièges arrière et la benne. De quoi offrir 1 600 l de volume de chargement (1 200 l en standard) et une longueur utile de 2 400 mm. Notons par ailleurs qu’un coffre avant de 236 l, sous le capot, vient en complément.
430 km d'autonomie
L’autre interrogation est évidemment l’autonomie. Sur le papier, l’eTerron9 peut parcourir jusqu’à 430 km entre deux recharges, avec une pointe à 566 km en cycle urbain WLTP. Sur les routes escarpées de notre essai, la consommation avoisinait les 30 kWh/100 km, pour une donnée d’homologation à 26,7 kWh/100 km. Un écart logique.
Cette autonomie, plutôt raisonnable au regard du poids et du gabarit du véhicule, est procurée par une batterie LFP de 102,2 kWh fournie par CATL. Comptez 36 minutes pour faire le plein à 80 % en charge rapide (115 kW), ou 30 minutes pour récupérer 250 km. Pour compléter le tout, Maxus propose trois prises de 2,2 kW pour alimenter les outils et autres ustensiles de camping.
L’eTerron9, c’est enfin un véhicule qui ne manque de rien à bord. La liste des équipements est très complète, tant en matière d’infodivertissement, de confort que d’aide à la conduite. La présentation se veut assez qualitative et n’a guère à envier à la concurrence.
Les tarifs s’élèvent à 72 900 euros TTC, sans tenir compte des aides à l’achat, qui passent désormais par les certificats d’économie d’énergie (CEE). Maxus se montre mesuré avec un volume espéré d’environ 200 exemplaires en 2025.
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