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Essai Leapmotor B10 : le trouble-fête

Publié le 20 octobre 2025

Par Christophe Jaussaud
6 min de lecture
En attendant de s'attaquer au segment B en 2026, Leapmotor déboule sur le segment C-SUV avec le B10 dans sa version 100 % électrique. Richement doté et disponible à partir de 29 900 euros, avec une autonomie annoncée de 434 km, ce modèle compte bien jouer les trouble-fêtes.
Essai Leapmotor B10
La gamme du Leapmotor B10 débute à 29 900 euros en France avec toutefois une offre spéciale de lancement à 28 400 euros. ©Leapmotor

En 2025, Leapmotor devrait écouler 600 000 véhicules dans le monde. Un volume qui peut paraître faible à l'échelle planétaire, mais qui reste conséquent compte tenu de la jeune histoire du constructeur chinois.

 

En effet, il faut avoir en tête que la start-up Leapmotor n'avait vendu que 1 037 véhicules en 2019. L'accord avec Stellantis, qui s'occupe de la distribution de la marque hors de Chine, explique en partie cette ascension, avec notamment l'ouverture de 30 nouveaux marchés ces derniers mois.

 

 

En France aussi Leapmotor décolle, même si les volumes restent mesurés pour l'heure avec 2 257 modèles immatriculés à fin septembre. Mais Raphaëlle Holderith, directrice de la marque dans l'Hexagone, précise "qu'il y a une vraie accélération depuis septembre."

 

Logiquement, les choses devraient encore prendre de l'ampleur avec l'arrivée du B10. Ce C-SUV 100 % électrique débarque sur un segment porteur, en Europe et en France, avec de sérieux atouts. Mais aussi quelques faiblesses.

 

Deux batteries LFP au programme

 

Équipé de batteries LFP, le B10 offre 361 km d'autonomie WLTP avec la petite de 56,2 kWh (fournie par CALB) et l'offre supérieure, avec un accu de 67,1 kWh (fourni par CATL), propose un rayon d'action de 434 km. Pour un véhicule familial, pouvant être le seul du foyer, cette autonomie n'est pas un point fort.

 

D'autant que la puissance de charge rapide DC ne se démarque pas de la concurrence avec 168 kW pour la grosse batterie et 140 kW pour la petite. Le constructeur annonce 20 minutes pour passer de 30 à 80 %. En AC, le modèle accepte 11 kW et demande entre 2h30 et 3h de branchement.

 

Dans les deux cas, le B10 accueille un moteur de 160 kW (218 ch) sur le train arrière. Suffisant pour le gabarit du modèle et son poids voisin de 1 900 kg, bien que le couple soit relativement faible avec seulement 240 Nm. La machine électrique, bien isolée, participe au très bon silence de fonctionnement.

 

 

Derrière le volant, le B10 se montre confortable et doux en ville ou sur autoroute, et plus généralement sur les bons revêtements. Mais malgré un passage dans les centres d'essais et de mises au point italiens de Stellantis, les choses sont moins claires lorsque le rythme augmente et que le parcours devient sinueux et plus bosselé. Un comportement et une direction pas aidés non plus par des pneus du manufacturier chinois Linglong qui eux aussi montrent leur limite assez vite.

 

Malgré cette réserve, le B10 séduira dans un usage de "bon père de famille", d'autant qu'il offre un bel espace aux occupants avec sa longueur de 4,51 m et son empattement de 2,73 m. La liste des équipements est également bien fournie.

 

Des Adas à peaufiner

 

Quant aux Adas, qui sont au nombre de 17, une fois de plus pourrait-on dire pour un constructeur chinois, la calibration des systèmes est encore loin de donner satisfaction. Ainsi, l'avertisseur de franchissement de ligne se déclenche sans cesse bien que la ligne blanche soit encore bien loin des roues.

 

Même constat, récurrent également, pour l'interface et les divers réglages via l'écran central de 14,6 pouces. Le système d'exploitation n'est pas en cause, il est réactif et fluide, mais comprendre sa logique et trouver ce que l'on recherche dans des menus, sous-menus et une multitude de paramètres est relativement compliqué. Surtout quand il faut le faire en roulant et donc quitter la route des yeux. Certains raccourcis existent mais cela manque globalement de simplicité.

 

©Leapmotor

 

Même gérer la climatisation n'est pas simple. Autant de choses qui pourront éventuellement être modifiées par une mise à jour du système d'exploitation annoncée pour la fin d'année. Cette dernière amènera notamment la fonction one pedal.

 

Il faut dire que le B10, avec son architecture électrique et électronique centralisée baptisée Leap3.5, ouvre de nombreuses possibilités en la matière.

 

Bientôt produit en Espagne

 

Naturellement, un élément important de ce nouvel entrant est le prix. La gamme du B10 débute à 29 900 euros avec la petite batterie en finition Life Pro. L'offre avec l'autonomie maximale, Life ProMax avec la batterie de 67,1 kWh, est facturée 31 900 euros et la version haute, Design ProMax, demande 32 900 euros.

 

Des tarifs compétitifs, mais qui ne pourront pas être revus à la baisse grâce aux diverses aides et incitations fiscales. En effet, certains modèles fabriqués en Europe seront finalement à un tarif assez proche. Le prix ne sera donc pas l'argument massue en faveur du Leapmotor.

 

 

En revanche, il pourra le redevenir dans le courant de l'année 2026, car le B10 va être produit en Espagne, dans l'usine Stellantis de Saragosse. Et là, il aura accès aux aides et retrouvera une attractivité bien réelle.

 

Par ailleurs, cette production européenne du SUV chinois pourrait aussi profiter à Opel. En effet, selon Les Échos, la marque allemande serait en passe de rebadger le B10 pour le faire entrer dans sa gamme.

 

Une riche année 2026

 

La montée en puissance de Leapmotor est bien réelle et va se poursuivre car l'année 2026 sera riche en lancements. Au printemps, le B10 gagnera une version REEV puis arrivera la berline B05 qui a été dévoilée lors du dernier salon de Munich. D'ici la fin de l'exercice, une berline (A05) et un SUV (A10) du segment B sont également annoncés.

 

De quoi réjouir le réseau qui compte aujourd'hui 125 points de vente et qui va encore se renforcer. Mais pour la première fois, Leapmotor France devrait bientôt nommer un distributeur qui ne fait pas partie des investisseurs Stellantis.

 

Raphaëlle Holderith compte aussi sur le développement des ventes sur le marché BtoB avec la nomination, le 1er novembre 2026, d'un responsable de cette activité. La directrice escompte qu'à l'avenir 20 à 30 % de ses ventes viendront de ce canal.

Les plus
Habitabilité
Tarifs / Équipements
Silence à bord
Les moins
Calibrage des Adas
Interface
Monte pneumatique (Linglong)
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