Entretien avec PATRICK GOURVENNEC, directeur commercial d’Automobiles Hyundai France

Journal de l'Automobile. Hyundai a été particulièrement à la peine l'an dernier. Comment jugez-vous vos performances sur 2008 ?
Patrick Gourvennec. Nous terminons 2008 en baisse par rapport à ce que nous avions imaginé. Comme tous les constructeurs qui ont des SUV dans leur gamme, nous avons subi fortement le retournement du marché. Nous finissons en effet à -31 %. Il est sûr que nous n'allons pas applaudir ces résultats. Néanmoins, nous pouvons dire qu'ils sont en demi-teinte. Car au fond, pour nous, le plus important était le changement de culture vers le généraliste. Et cette transformation est plus profonde qu'il n'y paraît. Au global, nous n'avons donc pas mal fait notre travail, surtout sur les petits véhicules. L'I10 est arrivée au bon moment, tout comme l'I30 qui, pour sa première année pleine, a rempli ses objectifs.

JA. La mutation de la gamme arrive plutôt à propos… Comment votre mix évolue-t-il ?
PG. L'an dernier, nous avions prévu d'immatriculer 10 000 SUV sur un objectif global de 28 000 unités. Ce qui représentait environ un tiers de nos ventes. Un objectif que nous n'avons pas rempli mais qui a finalement aidé à la transition. En 2009, cette part devrait se situer entre 15 et 20 %.

JA. On évoque des milliers de Santa Fe sur parc et de gros soucis de stock. Quelle est aujourd'hui votre situation à ce sujet ?
PG. Notre situation n'a rien d'alarmant. Nous terminons 2008 avec environ 3 mois et demi de stock et, il est vrai, un peu de surstock sur les SUV. Mais nous avons mis en place des opérations commerciales au mois de novembre qui vont porter leurs fruits et permettre de réduire ces chiffres.

JA. Comment voyez-vous évoluer le marché en 2009 et la place de Hyundai sur celui-ci ?
PG. Je vois le marché 2 009 entre 1,8 et 1,9 million d'unités. Ce qui correspond à la tendance de ces derniers mois en termes de prises de commandes. En clair, nous allons finir entre - 7 et - 10 % en prises de commandes. Pour notre part, Hyundai sera à 21 800 immatriculations VP+VU.

JA. Comment entendez-vous réaliser ces objectifs ?
PG. La politique commerciale 2 009 va s'axer davantage sur les véhicules à faibles émissions. Ce qui est tout à fait opportun. L'I20, qui arrive début avril, est plutôt bien placée en la matière. Mais nous ne pourrons compter que sur trois trimestres de commercialisation. Nous devrions donc en vendre 4 600 à 5 000 unités sur l'année. Sur l'I10, nous sommes à plus de 3 % de pénétration. Nous allons lancer des motorisations de plus en plus écologiques sur ce modèle qui vont nous permettre de poursuivre dans cette voie. De manière générale, notre ambition est de peser 1 % du marché sur les segments A, B et C. Ce qui est tout à fait légitime pour le couple I20 + Getz.

JA. Qu'attendez-vous de l'Ix55 ?
PG. L'Ix55, a été lancée en décembre dernier. Je n'attends pas de volumes exceptionnels pour ce véhicule. Nous devrions en écouler 240 sur 2 009. Nous avons un parc roulant de SUV ou 4x4 de 70 000 clients. Certains ont attendu de voir comment évoluait le marché. J'ai donc bon espoir de tirer un peu plus que prévu sur ce produit.

JA. Quelles sont vos priorités pour 2009 ?
PG. Nous allons surtout travailler au renforcement de la qualité de représentation (emplacements, locaux, équipes…). Nous avons aujourd'hui des clients qui sont, en effet, plus exigeants. Le véhicule d'occasion est un autre axe de développement. Notamment par le biais du label que nous déployons en ce moment chez nos distributeurs. L'objectif est d'avoir 60 % du réseau avec ce label VO d'ici 2010. D'ailleurs, à ce niveau, nous disposons de 240 points de vente et service pour 170 contrats. L'objectif 2 009 est de maintenir ce chiffre, pas de le faire croître. Je veux essayer d'avoir un réseau qui gagne de l'argent. Cela passe par une définition de zones de chalandise cohérentes. Le but de ces manœuvres est d'accompagner le réseau vers la croissance, car je suis persuadé qu'avec le plan produit qui arrive, il y a un vrai potentiel de développement. La vraie place de la marque en France est à 30 000 VN, voire plus. Or, je pense que nous avons tout pour revenir à des volumes normaux en 2010.