Edito : Sens de l’orientation
Pourtant intrinsèquement caractérisé par une précision scientifique, le champ lexical de l’horlogerie recèle aussi quelques pépites poétiques. Ainsi en est-il de la magnifique expression “le chemin perdu”. L’ancre parcourt le chemin perdu, formé par un angle précis, souvent formalisé en Béta ; il s’agit d’une sécurité pour le bon fonctionnement de l’échappement. En clair, entre le tic et le tac, entre le repos et la chute. Cet entre-deux est donc appelé le chemin perdu.
A certains égards, c’est dans cet intervalle suspendu que se retrouve l’automobile face aux vertigineux défis de la connectivité. Longtemps arc-boutée sur son statut de bulle, l’automobile est entrée dans une phase de rattrapage et d’effervescence et s’aventure désormais vers de nouveaux horizons. C’est valable pour le véhicule en tant que tel, comme pour l’ensemble de son écosystème, y compris ses relations aux usagers et plus prosaïquement, la relation clients. Ce n’est pas une errance, mais une recherche, complexe car agrégative. Et si la journée de conférences que nous avons organisée sur l’automobile connectée n’a pas tracé un chemin strictement déterminé, elle a ouvert des voies, nous rappelant avec à-propos la distinction qu’Elmar Mock opère entre innovation et rénovation, entre brainmaking et brainstorming.
Et quant à évoquer l’horlogerie, comment ne pas oser une métaphore avec Norbert Reithofer, élu Homme de l’Année par notre jury ! Artisan du plan Number One, il a permis au groupe BMW de changer de dimension, avec un nouveau record commercial en 2014, et d’amorcer de grandes mutations sans diluer la force de l’identité historique de ses marques, BMW en tête. Avec rigueur, méticulosité, mais aussi, ne l’oublions pas, audace. Il pourrait faire sienne cette maxime de Nikolaus Harnoncourt (tiens, un chef d’orchestre, comme par hasard…) : “Le brillant sans contenu me rebute”. Un chemin bien tracé.
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