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Constructeurs

Edito : Sancta celeritas

Publié le 16 juillet 2013

Par Alexandre Guillet
2 min de lecture
"La vitesse est la forme d’extase dont la révolution technique a fait cadeau à l’homme", Milan Kundera.

Sébastien Loeb, que notre jury avait élu Homme de l’Année dès 2005, pressentant un supplément d’âme à la précocité du talent, vient d’écrire une nouvelle ligne de sa légende. Une ligne ondulant au gré de 156 virages et culminant à 4 300 mètres d’altitude pour un exceptionnel record dans l’ascension de Pikes Peak dans le Colorado : le temps de 8’13"878 venant énergiquement gommer des tablettes l’ancienne référence de 9’46"164 !

Saluer la fulgurante performance de Sébastien Loeb peut aussi servir de prétexte pour s’adonner à quelques digressions. Tout d’abord, à l’heure où la sécurité routière est devenue une priorité nationale, et c’est heureux, avec un nouvel objectif de 2 000 morts par an, il convient de clarifier les choses autour de la notion de vitesse. En effet, lors des 20es rencontres parlementaires de la sécurité routière, par ailleurs très fécondes d’une manière générale, plusieurs dérapages ont été constatés, amalgamant vitesse et mauvaise conduite ou fâcheuse inconscience. Or il ne faut pas confondre une vitesse excessive sur les routes et la vitesse dans l’absolu. Surtout à notre époque. Ainsi, le TGV porte bien son nom (Train à Grande Vitesse) et fut en son temps une fierté nationale parce qu’il réduisait la durée des transports. Le timbre cocardier en moins, on peut encore évoquer le GPS, "sécurisateur", mais aussi accélérateur de trajets. L’autre digression nous renvoie au "made in France", le vrai. En effet, dans un pays qui aime se dénigrer et qui prend le très contestable classement de Shanghai pour argent comptant, comment ne pas applaudir les ingénieurs de Peugeot ! Qu’il ait fallu l’argent de Red Bull pour que la mise en scène et la médiatisation soient au niveau n’enlève rien à leur mérite. Un mérite partagé par les motoristes de Renault, certes avec une incompréhensible discrétion, tout au long de la saison de F1. Dans cette vitesse, puisque tel est bel et bien son nom, il y a aussi une excellence des écoles d’ingénieurs français.
 

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