Edito : Pour une simplexification
Quand une année s’ouvre sur un trou noir, autant aller reprendre son souffle et de l’élan du côté des lumières, avec ou sans majuscule. Dans ce registre, Caroline Oudin-Bastide, docteure en histoire et Philippe Steiner, professeur à l’université Paris-Sorbonne et membre de l’Institut Universitaire de France, viennent de publier une pépite, “Calcul et Morale, Coûts de l’esclavage et valeur de l’émancipation, 18e et 19e s.”, aux éditions Albin Michel. Un brillant essai qui vient rappeler avec à-propos que les grands débats de cette nature sont rarement manichéens et qu’ils ne sont guère plus solubles dans les seuls bons sentiments. On y croise notamment le physiocrate Dupont de Nemours cherchant à renforcer l’argument moral contre l’esclavage par des calculs de productivité et de rentabilité favorables aux esclavagistes.
Même s’il faut toujours se garder des anachronismes, cet essai ouvre néanmoins un espace de réflexion par rapport à notre marché du travail contemporain, notamment en France. En clair, loin de tout dogme et alors que l’Unedic nous prédit quelque 100 000 demandeurs d’emploi de plus en 2015, avec une dette de l’assurance-chômage de 26 milliards d’euros en guise d’étrennes (contre 19 milliards fin 2014), peut-être convient-il de songer à réformer véritablement notre marché du travail ? Deux axes semblent prioritaires : simplification et flexibilité accrue, ni au rabais ni à la hache, entendons-nous bien. La filière automobile est naturellement concernée. Histoire de consolider nos effectifs de production et de stimuler ceux de la R&D et des créateurs d’entreprises. Or, l’essor simultané des nouvelles mobilités et du véhicule connecté ouvre de surcroît des perspectives favorables. Face au terrible rets du chômage, cela constituerait une bonne résolution d’intérêt national. Alors, chiche ?
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