Edito : Postmoderne
Au sortir d’une exposition, un notable, amateur d’arts, croisa Jean-Auguste-Dominique Ingres dont il venait de voir quelques toiles. Il l’interpella sur un ton peu amène : “vous êtes un révolutionnaire !”. Interloqué, Ingres répondit : “mais non, vous vous méprenez, avec les autres peintres que vous avez vus, nous sommes même les garants de la tradition”.
Actuellement, l’industrie automobile est souvent stigmatisée comme une vieille industrie, un monde d’avant. On lui oppose volontiers les sociétés nées de l’avènement numérique, supposées plus flexibles, plus créatives, plus “leader d’opinion”. D’une part, c’est oublier que lesdites sociétés dépendent aussi de structures lourdes, des câbles sous-marins à défaut d’usines par exemple. D’autre part, à l’heure où les routes se rejoignent, cette opposition n’est guère féconde. Enfin, il est bon de rappeler que l’innovation demeure omniprésente dans le secteur automobile, par le biais des constructeurs et surtout des équipementiers, ces derniers représentant largement plus de la moitié des investissements en R&D de la filière. Des innovations qu’on aurait tort de sous-estimer. Par ailleurs, trêve d’anachronisme, l’aspiration à l’automobile n’a jamais été aussi forte dans le monde ! Ce qui induit nécessairement une réflexion environnementale d’envergure, mais celle-ci a déjà débuté avec… l’innovation comme fer de lance ! Bref, si un monde sans giga-serveurs et satellites est illusoire, un monde sans usines et sans voitures l’est tout autant. Plus connectée, plus “verte”, l’automobile est l’une des garantes de la tradition de la mobilité individuelle et se retrouve partie prenante de la révolution numérique. Et l’automobile restera encore longtemps l’une des plus nobles conquêtes techniques de l’homme.
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