Edito : Money time
Non, la situation du groupe PSA ne s’améliore pas. Ainsi, la signature du pacte de compétitivité intervient tardivement et dans un climat plombé par la contrainte et la menace. De même, la vigoureuse croissance en Chine est en trompe-l’œil si on considère les parts de marché. Par ailleurs, face à l’antienne que nous proposent les dirigeants, à savoir que PSA n’est pas dans l’urgence financière, on peut avoir envie d’opposer plusieurs éléments, sans même prétendre à l’exhaustivité : d’une part, rappeler que l’Etat a prêté de l’argent, d’autre part, que la branche automobile perd encore de l’argent malgré la cession récente d’actifs et l’apport non moins récent de GM, enfin, que le cours de l’action a été divisé par plus de quatre depuis 2007.
En somme, la situation ne s’améliore pas du tout et le temps ne joue pas plus en la faveur du groupe. Or il s’est déjà passé plus d’un an depuis le rapport Sartorius. Pour le “dialogue social exemplaire et transparent”, on a donc un pacte de compétitivité après césarienne, qui a le masque de la résignation en plus de ne pas lever tous les doutes sur Rennes. D’autres cadres travaillant à l’ingénierie et au design confient d’ailleurs que c’est difficile de voir partir les collègues - souvent des bons, bien sûr - et que la charge de travail devient limite. Pour la situation financière, les pertes demeurent. Pour la stratégie, au-delà du redressement, la montée en gamme et l’internationalisation demandent des investissements et du temps, on ne devient pas Audi, Volkswagen (ou même Dacia pour l’Entry) par décret.
Enfin, “l’absence de partenariats industriels structurants” du rapport Sartorius nous renvoie aujourd’hui à la valse des prétendants, le chinois Dongfeng en tête. Face au flou et au sablier qui s’affole, il est temps de prendre des décisions arrêtées et l’Etat a son rôle à jouer.
Le péril est au coin de la rue et nous rappelle ce que relève le philosophe italien Maurizio Ferraris dans ses travaux : il existe en France une institution étrange, créée en France au lendemain de la guerre 14-18 pour les jeunes filles dont les fiancés étaient morts sur le front, le mariage posthume. S’il y avait une trace de leur intention de s’unir, on pouvait marier un vivant et un mort…
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