Edito : L’autre parabole du laser
La révolution numérique a déjà eu lieu, mais se poursuit et demeure à venir. Le moment de la disruption ne date pas le phénomène dans son entièreté. Comme elle possède un amont, l’innovation a un aval, souvent organisé en une chaîne d’applications organisant et stimulant de nouveaux usages.
Dans le secteur automobile, sous l’effet du numérique, c’est ce que nous rappelle la voiture connectée. Le véhicule, déjà structurellement informatisé et sujet à l’électronisation, perd son statut de bulle pour venir s’ouvrir à une terre de multiples dialogues. Changement de rapport au monde, changement de rapport au temps, rien de moins. Si nous entrevoyons assez bien ce que sera ce véhicule dans dix ou quinze ans, l’intervalle qui nous en sépare est plus flou. C’est pourtant là que la valeur (économique, servicielle, etc.) sera créée, par des acteurs traditionnels comme par des nouveaux entrants. C’est tout l’enjeu de la journée que nous organisons sur le véhicule connecté.
D’une manière plus générale, c’est ce qu’est venu nous rappeler Charles Townes, en fermant les yeux à 99 ans, dans une indifférence assez déstabilisante, soit dit en passant. L’un des plus grands scientifiques du siècle dernier avait eu la révélation de la “Light Amplification by Stimulated Emission of Radiation” sur un banc de Washington, en admirant des azalées en attendant l’ouverture du restaurant où il voulait petit-déjeuner. Suivra l’invention du maser puis celle du laser. Invention couronnée par le Prix Nobel de physique en 1964, partagé avec Alexandre M. Prokhorov et Nikolai G. Basov. On sait quelles ont été les applications de cette invention depuis, notamment dans les domaines de la défense, de la médecine ou de l’industrie, mais aussi pour la distribution (codes-barres !) ou les loisirs (CD, DVD !). Des applications qui mutent encore aujourd’hui. D’ailleurs, récemment, des optiques laser faisaient intrusion dans l’automobile, BMW les réservant à son i8, tandis qu’Audi profitait du CES 2014 (tiens, tiens…) pour en équiper son bolide des 24 Heures du Mans.
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