Edito : Décentrement
Par rapport à son idée de Grand Récit, Michel Serres explique la chose suivante : “L’humanité moderne a connu trois révolutions philosophiques, qui furent également trois décentrements : la révolution copernicienne (la Terre n’est plus le centre de l’Univers), la révolution darwinienne (l’homme n’est plus le centre de la création), la révolution freudienne (la conscience n’est plus le centre de l’âme).” Cette tradition classique du point fixe, central, sera remise en question par Kepler, on a tendance à l’oublier, puis par Pascal dans le texte “Les deux infinis” des Pensées. Une tradition qui a la peau dure.
Dans l’automobile, on a longtemps pensé que la concession était le centre monolithique de la relation avec les clients. Mais récemment, la révolution numérique a incité certains observateurs du secteur à vouloir faire table rase du passé. Aux Barbaresques la concession, cette vieille dame aussi désuète que dispendieuse ! Une erreur d’appréciation en partie motivée par la volonté de remplacer un centre unique par un autre. Erreur manifeste car l’étude GPMA TNS Sofres 2014 démontre que la concession reste un lieu clé pour créer de l’attachement aux marques et de l’expérience clients. Cependant, elle n’est plus seule et cohabite avec une multitude de points de contacts, notamment numériques. La notion de flux et d’approche holistique vient primer sur celle du centre-roi. Pour l’attachement aux marques, le palmarès 2014 du GPMA fait encore la part belle aux constructeurs Premium (BMW premier devant Audi) ou aux généralistes connotés Premium (Honda et Volkswagen, troisièmes ex aequo). Des marques qui ont l’aptitude de créer leur univers et de l’alimenter. A propos, pas besoin d’être au centre pour être une galaxie.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.