Edito : Chantier, interdit aux nostalgiques
Comme nous avons déjà eu l’occasion de l’écrire, il est temps d’arrêter de regarder Renault avec des yeux franco-français. Cela nous égare… Tant le poids de la marque est lourd dans l’imaginaire collectif et tant le lien affectif qui nous y relie est encore prégnant. Si chère Régie…
Or, la Régie delenda fuit ! Désormais, Renault est une brique dans le gigantesque chantier industriel mis en œuvre par Carlos Ghosn. Un chantier dont l’acte fondateur fut l’Alliance Renault-Nissan. Dire aujourd’hui un peu narquois que la contribution de Nissan sauve Renault, c’est pour beaucoup oublier que Renault sauva jadis Nissan. Et cela revient aussi à nier le principe et la vertu d’une alliance.
Une alliance qui est sortie de l’enfance et qui a déjà porté ses premiers fruits. Songeons aux achats, aux modes d’organisation, aux plates-formes communes par exemple. Une alliance qui a aussi permis à Renault d’atteindre une certaine taille critique et qui a surtout permis au groupe d’ouvrir la deuxième phase de son Meccano industriel, à savoir Dacia, Samsung, Avtovaz (sans oublier Infiniti et bientôt Datsun). Une troisième phase s’est récemment ouverte avec les accords conclus avec Daimler. De nombreux observateurs ont alors fantasmé Renault en Premium, oubliant bien vite et mal à propos que le duo Renault-Dacia constitue avant tout la brique Entry dans le schéma de Carlos Ghosn. Certes, il est aisé de critiquer, surtout que le chantier est encore ouvert et qu’il est parfois offert au risque du "château branlant".
Pourtant, il faut y voir une opportunité, voire même une chance. Ne serait-ce que par rapport à la concurrence, GM, Volkswagen, Toyota, ou encore Hyundai-Kia tout de même. D’ailleurs, après des années de régime sec, Renault retrouve des couleurs et de l’audace. Par exemple, avec Laurens Van Den Acker, l’imagination reprend le pouvoir et la marque raconte à nouveau des histoires. Par exemple avec l’accord de compétitivité qui redonne à la marque un rôle de laboratoire social. Par exemple avec les derniers produits ou le revival d’Alpine qui montrent que Renault s’autorise à nouveau le droit de séduire.
A défaut de rester 100 % français, Renault peut bien rester une référence automobile. Profitons-en.
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