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Constructeurs

Edito : Aimez-vous Clara Wieck ?

Publié le 5 octobre 2012

Par Alexandre Guillet
2 min de lecture
1853. C’était aussi en septembre. Un moment de petite histoire, Johannes Brahms frappe à la porte de Robert Schumann et de son épouse Clara Wieck.

Autour des partitions et du piano, l’alchimie opère aussitôt. Un vertigineux trio pétri de maîtrise technique (qualité), de talent et d’audace (créativité). Clara Wieck, interprète hors pair, est déjà très sollicitée, de tournées en concerts (commerce). La scène idyllique va pourtant rapidement tourner court. Quelques mois après, Robert Schumann, aussi incompris que le fut auparavant Schubert, est interné à l’hôpital psychiatrique d’Endenich. Momentanément croit-on, définitivement en fait…

A l’heure où s’ouvre le Mondial de Paris, sur fond de crise européenne, une fois n’est pas coutume…, on peut oser une parabole entre ce trio et certains constructeurs. Clara Wieck incarne les constructeurs allemands (admettons qu’Opel soit américain), virtuose et rigoureuse, volant de succès en triomphes aux quatre coins du globe. Johannes Brahms, riche d’un grand savoir, respectueux de ses aînés, mais porté par une audace certaine, nous fait penser aux constructeurs coréens. Malheureusement, le pauvre Robert Schumann serait la représentation des marques françaises (considérons la marque Renault et non l’Alliance). Déchu du CAC, PSA va voir son Mondial parasité par la CGT et les supputations sur l’avenir de Philippe Varin. Pour Renault, comment est-il possible que presque plus personne n’ait envie de saluer Zoé, une formidable nouveauté ? Las, il est vrai que la marque a tellement vidé de sa sève ses derniers produits… Incompréhensible. Sensation de gâchis.

Mais comment sortir les marques françaises d’Endenich ? Les qualités et les compétences sont là. Il faut sortir de la schizophrénie, retrouver de l’entrain, autour d’une ligne directrice enfin fixe. Et peut-être se départir de l’arrogance française, magistralement pointée du doigt par Pierre-Antoine Delhommais dans sa chronique du Point du 13 septembre. Admettre que le benchmark des généralistes, c’est Volkswagen. La “french touch” vient après, c’est un supplément d’âme.

Sans doute trop secrètement, nous sommes encore nombreux à y croire et à aimer les marques françaises…
 

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