Des C5 au diapason des ambitions de Citroën
...Par conséquent, les objectifs commerciaux pour l'Europe et la Chine sont ambitieux.
Dans un show à l'américaine peu habituel chez Citroën, Gilles Michel a présenté à quelque 5 000 distributeurs la nouvelle C5 et ses deux versions qui seront commercialisées quasi simultanément. L'ancien modèle, au style erratique et désincarné, est d'ores et déjà oublié, ce qui n'est pas pour déplaire aux équipes de la marque aux chevrons. Mais un distributeur prévient tout de même qu'il ne faut "pas trop dénigrer l'ancienne, car il va falloir en reprendre de nombreuses et essayer de les revendre convenablement sur les circuits VO". Sous l'influence de Jean-Pierre Ploué, qui définit le designer comme "un capteur hypersensible qui saisit très tôt l'air du temps et le mêle à l'histoire de la marque pour concevoir un modèle", et de ses équipes, notamment le talentueux Alexandre Malval, la C5 s'affirme à la fois comme une Citroën de référence et comme une petite reine du benchmark. Les emprunts sont en effet nombreux (fluidité de la Mondeo, volumes de l'A4, nervures à la BMW…), mais parfaitement intégrés dans une alchimie magnifiant les codes identitaires de Citroën. L'habitacle étant aussi très soigné, la C5 se positionne sur le haut de gamme généraliste en tirant aussi profit des vertus de la qualité perçue, dans la veine d'un Toyota.
La C5 sera aussi produite en Chine pour un lancement courant 2009
La C5, qui sera disponible en mars, s'inscrit dans le périmètre du segment M2 qui représente 2 millions de ventes dans l'Europe des 17. En l'espace d'une décennie, ce segment a changé de champ magnétique voyant les ventes de berlines s'éroder fortement et celles des breaks progresser. "La berline à papa, c'est assurément révolu. Mais ce segment demeure encore plein de vitalité ! Nous devons partir en reconquête pour retrouver un réel poids sur ce marché, poids que nous avons perdu ces derniers temps", souligne Vincent Besson. Concrètement, Citroën mise sur un volume de 150 000 ventes en année pleine, "soit un peu mieux que la meilleure année de l'ancien modèle". "Nous avons un réel potentiel de conquête et nous devons notamment reprendre pied sur le marché des flottes qui pèse 60 % des ventes sur ce segment. 60 % de ventes flottes et sociétés, c'est précisément notre objectif", précise Gilles Michel. Les principaux marchés cibles sont la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, le Royaume-Uni et bien entendu, les pays dits émergents. Au premier rang desquels se trouve la Chine. Si le berceau de production de la C5 restera l'usine de Rennes, elle sera aussi produite en Chine sur le nouveau site de Wuhan, actuellement en construction. Pour un lancement courant 2009. Par ailleurs, Jean-Pierre Ploué a aussi annoncé l'ouverture d'un studio de style en Chine dès 2008. Il sera dirigé par son fidèle bras droit Oleg Son.
Révolution culturelle : Gilles Michel sonne la fin des remises systématiques
Pour atteindre ces objectifs, la C5 fait valoir plusieurs atouts. Exit le hayon, rédhibitoire aux yeux de nombreux clients, la C5 berline adopte une vraie architecture tri-corps. Si la suspension hydraulique, en l'occurrence la nouvelle génération Hydractive 3 Plus, a ses adeptes, Citroën, via Thierry Perron, maître-ès liaisons au sol, élargit le spectre de sa clientèle avec une offre de suspension métallique plus classique. Dès son lancement, la C5 disposera de 7 motorisations, 3 essence et 4 Diesel toutes dotées du FAP. Enfin, une version coupé devrait voir le jour, voire un coupé-cabriolet, mais dans un registre classique, c'est-à-dire sans toit rétractable. "Nous devons fidéliser les clients du précédent modèle, souvent des personnes relativement âgées, et nous devons séduire de nouveaux clients, plus jeunes et n'ayant pas le même profil socioprofessionnel. Sans oublier le dossier des flottes", résume Gilles Michel. Bien armée, la C5 devra cependant faire face à une concurrence affûtée : Mondeo, Passat, A4, Série 3, 407 ou encore Laguna 3… Par rapport au dernier opus de Renault, qui joue la carte du consensus, de la fiabilité et de la garantie, la C5 pourra mettre en avant son audace stylistique et technologique. Et Gilles Michel de conclure : "La C5 n'est pas un aboutissement, mais s'inscrit dans un plan de 19 lancements dans les 4 années à venir. Dans trois ans, nous couvrirons 90 % des segments du marché, contre 75 % aujourd'hui. Nous pouvons donc envisager une croissance de l'ordre de 30 % sur la base de cette offensive produits et d'une offensive commerciale qui doit notamment endiguer le recours systématique aux remises". "Un vrai choc culturel pour le réseau", confie un distributeur…
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