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Constructeurs

Cleanova : un hybride qui favorise l’électrique

Publié le 13 octobre 2006

Par Alexandre Guillet
3 min de lecture
A la différence des constructeurs automobiles qui partent d'un moteur thermique pour créer un hybride, SVE, la filiale de Dassault et Heuliez, donne la priorité au moteur électrique. "Les constructeurs automobiles sont frileux, moi je n'ai rien à perdre à révolutionner...

...le marché automobile", un brin provocateur, Serge Dassault présentait au côté de Gérard Queveau le fruit de leur union, Cleanova II, un véhicule hybride à prédominance électrique. En réalité, il ne s'agit pas d'un véhicule mais d'un système de propulsion que Heuliez peut installer sur tous les véhicules ou presque. A la différence des offres hybrides classiques, le moteur thermique passe ici au second plan derrière le moteur électrique. L'allemand Weber, spécialiste des moteurs de bateaux, fournit ce 2 cylindres essence de 750 cm3 d'une puissance de 40 KW, "conforme aux normes euro 5, capable de rouler à 100 % à l'éthanol". Le moteur électrique, développé par le québécois TM4 (détenu à 25 % par Dassault), affiche pour sa part 60 KW de puissance. Grâce à l'embrayage électromagnétique, les moteurs peuvent être solidarisés pour une puissance totale de 100 KW permettant de rouler à 130 km/h et de disposer d'une capacité de dépassement suffisante.
La batterie lithium ion, placée sous le coffre du véhicule, a une autonomie de 200 km en mode "zéro pollution", soit 8 heures de conduite en ville. Elle n'a pas l'inconvénient de "l'effet mémoire" des batteries nickel cadmium : "Au bout de 3 000 cycles de charge et de décharge, équivalent à 8 ans




FOCUS

Saft accroît sa production

Dans le cadre du projet Cleanova, ici appliqué au Kangoo et afin de répondre aux commandes de La Poste, Saft et Johnson Controls ont étendu leur site industriel situé près d'Angoulême.
d'utilisation, elle conserve 80 % de sa capacité de chargement". Elle se recharge sur le secteur électrique : pour un "plein" complet, il faut compter 3 heures, avec une prise de 32 ampères, et 6 heures avec une prise standard de 16 ampères. Le "biberonnage", c'est-à-dire le chargement partiel, comme sur un portable, est possible. Elle se recharge également lors des décélérations et à volonté, en mode "recharge", grâce au générateur relié au moteur thermique, dans les situations où le véhicule doit réaliser plus de 200 km sans possibilité de se brancher.

Un surcoût de 7 000 euros amorti au bout de 10 000 km

Le prix ? "Nous achetons au constructeur une base, par exemple un Scénic sans son moteur ni sa boîte de vitesse. En produisant en série, à partir de 10 000 par an, nous devons arriver au prix public d'un Scénic, auquel s'ajoute le coût de la batterie, 7 000 euros, un surcoût qui est amorti au bout de 8 000 à 10 000 km, en fonction de l'utilisation". En dessous de 50 km/h, en effet, le véhicule ne fonctionne qu'en électrique et ne consomme qu'un euro aux 100 km. Une offre idéale pour un client comme La Poste qui vient de commander quelques milliers de Cleanova, sur base Kangoo, mais compte équiper, si l'expérience est concluante, l'ensemble de son parc de 50 000 véhicules. De quoi envisager la production en série et la commercialisation auprès des flottes et des collectivités locales d'ici 2008.


Xavier Champagne

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