Citroën assure mais ne décolle pas
...trompeurs, tant les volumes demeurent confidentiels.
"Considérant l'environnement mouvementé dans lequel nous évoluons, la stabilité de nos ventes est plutôt positive", lance en préambule Gilles Michel, directeur général de Citroën, avant de poursuivre : "Surtout que nous avons subi une nette inflexion au second trimestre, certes prévue car liée à notre cycle produits. Si les lancements se sont bien déroulés, on parle de commandes en portefeuille et pas de ventes. En outre, nous avons rencontré des problèmes sur le site d'Aulnay en début d'année et même si les choses sont revenues en ordre, cela s'est révélé pénalisant sur le segment B". Dans l'Hexagone, Citroën bénéficie à plein de l'effet "éco-pastille" et affiche une croissance VP-VUL de 7,9 %, sur un marché à + 4,6 %. Portée par les petites C1 (+ 29,8 %) et C3 (+ 3,4 %) et la famille Picasso, la marque voit sa part de marché progresser de 0,4 point pour atteindre 14,4 %. En Allemagne, la marque suit la reprise du marché, notamment grâce aux combis et aux VUL. Au Royaume-Uni, dans un contexte de change défavorable, Citroën est en retrait de 9,1 % sur un marché à - 1,2 %. Enfin, en Espagne, en Italie et au Portugal, trois marchés fortement perturbés, la marque ne peut éviter le recul de ses ventes, mais défend bon an mal an sa pénétration.
Forte croissance au Mercosur, surtout au Brésil
Au-delà de l'Europe de l'Ouest, les satisfactions viennent du Mercosur et de la zone PECO. En Amérique du Sud, Citroën progresse de 72 % sur un marché dynamique (+ 26,6 %). Ainsi, au Brésil, où la marque vient d'inaugurer son 100e point de vente, les ventes augmentent de 80,3 % (34 300 unités), grâce à la C3 flex fuel (qui pèse plus de 50 % du volume), au Xsara Picasso et à la C4 Pallas (10 000 ventes en 6 mois en attendant la version flex fuel au 2nd semestre). En Argentine, Citroën accroît sa part de marché (4,3 % contre 3,8 % l'année précédente) en profitant des succès de C4 Sedan, Berlingo et Xsara Picasso. Par ailleurs, dans les PECO, la marque avance à un rythme légèrement plus soutenu que celui du marché : + 11,6 % contre + 10,2 %, avec la Pologne (5,4 % de PDM), la République Tchèque (5,6 % de PDM) et la Croatie comme marchés phares.
Le retard s'accumule en Chine et en Russie
En revanche, sur les autres marchés porteurs, Citroën reste en retard. Absente en Inde, la marque a une nouvelle fois enregistré une mauvaise performance en Chine. Alors que le marché continue d'avoir une croissance à deux chiffres (13,7 %), les ventes de Citroën sont en baisse de 5,3 %. Gilles Michel se veut pourtant rassurant : "Nous étions à contre-courant depuis plusieurs années sur ce marché, avec une offre inadaptée et des grosses lacunes de distribution. Mais le plan de restructuration que nous avons mis en œuvre, nouvelle organisation commerciale, nouveaux produits, formation etc., va porter ses fruits. Je pense que notre potentiel est intact. Et le point culminant de notre redressement est programmé avec le lancement de la C5 dans quelques mois". Arguments certes recevables, mais qui ne font pas pour autant ralentir la concurrence… Enfin, en Russie, sur un marché pourtant très porteur (+ 34,1 %), la marque rend une carte maigrelette de 5 000 ventes. Là encore, Gilles Michel se veut pourtant rassurant : "Depuis juin, nous sommes désormais importateurs, ce qui est capital. Et avec les récents lancements de C-Crosser et C5 et le travail effectué sur le réseau, nous avons enfin les armes pour accélérer la cadence".
Le C3 Picasso devra générer 110 000 ventes dès 2010
Pour le second semestre, Gilles Michel reste prudent, dans la mesure où le groupe table sur un ralentissement de 4 % des marchés européens. Certains analystes estiment que le recul devrait être plus prononcé et l'action du groupe a donc atteint son niveau le plus bas depuis 9 ans dans la foulée de cette annonce. "Nous confirmons nos objectifs en volume, mais assurément dans le bas de la fourchette, c'est-à-dire plus proches de 1,525 million d'unités que de 1,575 million", souligne Gilles Michel, qui se réjouit toutefois des nombreux lancements réussis par le groupe. Au chapitre des produits, il a d'ailleurs profité de l'occasion pour présenter le discret restylage des C4 qui accueilleront par ailleurs de nouveaux blocs essence issus de la coopération avec BMW et la version Euro V du 2.0 HDi (pour des émissions de CO2 entre 117 et 119 g/km). Enfin, la marque a levé le voile sur un nouveau venu attendu dans sa gamme : le C3 Picasso (L/l/h : 4,08/1,73/1,62 m) qui sera produit à Travna. Il sera commercialisé à la fin du 1er trimestre 2009 et devra générer 110 000 ventes en année pleine. Même si ce n'est pas le dérivé de série annoncé du C-Cactus, il en reprend certains traits d'esprit et se positionnera en conquête sur le micro-segment du Meriva et de Modus : "Il présentera des versions à partir de 125 g de CO2/km et devra séduire soit des clients acceptant de descendre légèrement en gamme par souci de maîtrise des émissions, sans perdre en habitabilité et en praticité, soit une clientèle de jeunes couples urbains avec un ou deux enfants et deux salaires". Et Gilles Michel de conclure sur la figure désormais imposée du CO2 : "Nous faisons partie des leaders sur le front de l'environnement. Ainsi, 30 % de nos ventes se situent au-dessous du seuil de 120 g de CO2 et 50 % en dessous du seuil de 140 g".
Photo : "Avec l'arrivée de C3 Picasso dans notre gamme, nous nous ouvrons de nouvelles perspectives et irons directement croiser le fer avec l'Opel Meriva", annonce Gilles Michel.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.