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Constructeurs

Balade studieuse et shopping déterminé

Publié le 28 octobre 2005

Par Alexandre Guillet
11 min de lecture
Un compte rendu de Salon ne se conçoit que s'il fait état des nouveautés glanées de droite et de gauche. Avant d'entamer les thèmes lourds abordés au Salon, penchez le fauteuil en arrière et retirez vos chaussures, le Journal de l'Automobile vous livre sa sélection de produits innovants, au...
Un compte rendu de Salon ne se conçoit que s'il fait état des nouveautés glanées de droite et de gauche. Avant d'entamer les thèmes lourds abordés au Salon, penchez le fauteuil en arrière et retirez vos chaussures, le Journal de l'Automobile vous livre sa sélection de produits innovants, au...

...rythme d'une promenade à travers les allées du Salon 2005.


La clôture d'Equip'Auto signe également la fin de l'agonie de nos pauvres pieds, pétris d'ampoules. Si vous, exposants, retournez à votre quotidien, emprunt d'objectifs, de marketing, de bilans, de réparation même pour certains, les journalistes que nous sommes mettent à l'épreuve d'autres extrémités de leurs corps ! Après la capitulation de nos jambes, nous mettons à contribution nos doigts, sur les claviers, et cela dans l'unique but de vous livrer nos avis et ressentis sur cette trentième édition d'Equip'Auto. Vous ne culpabilisez pas ? Tant pis, commençons la balade. La rédaction a arpenté les allées en long, en large, et en travers, et débusquée les produits oubliés des grands prix, les exposants peu gâtés par leur emplacement, et même certains asiatiques, présentant de jolis gadgets (tous ne commercialisent pas de honteuses copies, fort heureusement). Tour d'horizon.
Dès l'entrée dans le hall 1 et le premier regard posé sur le Salon en ce matin du 13 octobre, il semblerait que les allées se sont clairsemées depuis l'édition 2003. Du côté des dépanneuses notamment, moins d'acteurs, l'absence de Jige International… A l'arrière du hall 1, on constate également que de grands emplacements restent inoccupés. Pourtant, ce vide relatif n'effraie pas les visiteurs, qui se pressent déjà à l'entrée, malgré l'heure matinale. Les exposants commencent à accueillir leurs premiers clients.
Je tombe sur une petite loge reléguée au fond du hall. 3 mètres sur 3, un stand minuscule, mais largement suffisant pour présenter un seul produit. Surtout si, qui plus est, le produit en question se montre suffisamment "fort". A la manière des camelots dans les foires, un Allemand fait la démonstration d'une colle révolutionnaire. D'accord, cela paraît incroyable. Pourtant, les badauds se laissent séduire. Et il y a de quoi. Le produit ne colle pas aux doigts, et se présente en deux composants. Sur un collage bord à bord, la colle suffira. Néanmoins, s'il existe des aspérités, ou bien que l'on souhaite renforcer l'assemblage, on dépose une poudre de résine sur l'endroit de l'assemblage, avant d'apposer la colle. Le résultat est surprenant. Bien plus rapide qu'une cyanoacrylate standard, la colle de Hosch durcit en 1 seconde. En gros, vous la posez, elle est sèche ! Nous avons fait des tests de résistance sur du verre, du plastique, de la bâche… Impossible de séparer les pièces collées. On arracherait plutôt la matière…

Cherchez l'erreur !

Dans ce hall 1, habituellement dévolu aux aires de service d'une part, et à l'informatique d'autre part, on trouve un petit stand, apparemment égaré. Confusion de genres de la part de l'organisation ? Medion propose ici des nouveaux systèmes de navigation nomades. Rien à voir avec les Thales, EBP ou Gedas qui l'entourent. Pour une première venue, les responsables du stand sont dépités. D'autant que leur produit phare, le PNA220T, conçu autour d'un processeur de 400 MHz, représente une véritable alternative aux systèmes des grands équipementiers. La cartographie Navteq, fournie, intègre la France et l'Europe de l'Ouest. Le plus ennuyeux encore, c'est que "la navigation nomade embarquée représente un potentiel sur le Salon, et tous les grands noms du secteur présentent leurs nouveautés… Mais à l'autre bout du Salon, dans le hall 6 !", déclare Arnaud Faubert, pour Medion. Il y aurait bien comme un bug…
Un peu plus loin, dans le hall 3, on déclenche les hostilités. Au rayon du petit outillage qui change la vie, Forch présente un outil de coupe spécialement conçu pour couper et séparer les cordons de soudure ou de brasure au laser. Il s'agit d'un kit livré dans une mallette, renfermant la machine à air, la roue de coupe, l'huile de coupe… Un produit qui, pour 500 euros environ, devrait rapidement devenir indispensable aux carrossiers, tant les soudures au laser, plus résistantes que les soudures standards, se développent dans l'industrie automobile. Allez savoir pourquoi, mes pas me mènent maintenant vers Getrac, spécialiste du consommable d'atelier, où la charmante Julie me guide à travers son stand. Fière de présenter ses nouveautés, elle met l'accent sur la Clean Box, une boîte de lingettes spécialement développée pour le nettoyage des mains. Sylvain Scal, le chef de produit, la rejoint bientôt et me fait l'article. "Ce produit se montre particulièrement adapté à un chef d'atelier ou un réceptionnaire, qui vaque dans le garage, sans grosses salissures et sans forcément avoir le temps de se laver les mains entre deux clients. De plus, les lingettes Clean Box ne contiennent pas de Terpène d'Orange, une base nocive souvent utilisée dans les savons d'atelier, et qui explique leur fréquente odeur d'orange." L'heure tourne. Je poursuis ma route. Me voilà au beau milieu d'une guerre fratricide. Dans l'allée E, deux acteurs majeurs de l'outillage rivalisent d'astuces pour attirer le chaland. Chez Facom, le stand est immense, à la mesure du marasme qui secoue le groupe actuellement. Nous interrogeons Thierry Paternot directeur de Facom, assisté de Hervé Gomas responsable du marketing, sur le rachat du petit outillage par Stanley, de la partie diagnostic par Actia… "Tant que rien n'est finalisé, nous ne pouvons nous engager sur telle ou telle répercussion pour les deux groupes, martèle Hervé Gomas. Et il ajoute : La notoriété de Facom en France va aider la marque Stanley sur le territoire, mais l'inverse est également avéré aux Etats-Unis." Quant à Thierry Paternot, son intervention se limite à : "Il ne faut pas chercher midi à quatorze heures. Notre rachat est assimilable à l'association entre Volkswagen et Audi. Nous, nous prenons la position d'Audi !" Côté produits, nous aurons rencontré sur place de jolis crics, innovants à plus d'un titre. Bâti sur un corps fonte et un carter en aluminium, le DL 18, tarifé à 365 euros HT, se révèle particulièrement léger et donc adapté aux dépannages. Autre astuce, ce cric permet une montée ultra rapide. Il suffit d'actionner deux fois le manche pour se retrouver à la position maximum de débattement.

La guerre de l'outillage…

L'ennemi juré de Facom m'accueille maintenant, sur un stand toujours aussi magnifique, comme à son habitude, mais moins grand que celui du célèbre Français. Beta, si vous ne l'aviez pas reconnu, a choisi d'attirer les foules avec une Formule 1 Ferrari et des hôtesses à la robe toute aussi somptueuse que la belle italienne. Mais Beta, ce n'est pas que ça ! Thibaut Maurin, charismatique patron de la société en France, continue d'affirmer sa compétitivité, tout en reconnaissant enfoncer parfois des portes ouvertes, tant Facom bénéficie d'une image forte. Pourtant loin d'être désespéré et fort de son partenariat avec la Scuderia Ferrari, il multiplie les produits sous licence. Des servantes d'atelier magnifiques notamment, pour une centaine d'euros en plus de la déjà très belle version Beta orange. Les chaussures de sécurités évoluent également, avec une semelle en composite insole (pour ne pas dire Kevlar) à la place du traditionnel acier, ce qui évite le refroidissement l'hiver, tout en restant bien évidemment anti-perforation. Toujours dans le hall 3, je ne résiste pas à l'envi de vous présenter le système de réparation des plastiques du Belge Ymax. APR 1 se présente comme un concept de réparation par brasure. Dans le kit, on trouve le Fleximax, matière d'apport en polypropylène renforcé de fibres de verres, une toile de renfort en Inox, un fer à souder, et diverses bricoles de nettoyage et de finition. Mais le cœur du système n'est pas là. Prenez votre grille Inox. Coupez-la de manière à ce qu'elle recouvre le trou ou la fêlure de l'élément plastique. Fondez là dans la masse au moyen du fer à souder. Comblez ensuite la grille apparente avec le polypropylène d'apport, toujours avec la panne du fer à souder. Deux à trois finitions et le tour est joué. Magique. Soulignons qu'Imax a l'honnêteté de reconnaître les limites de son produit sur certains alliages de plastiques douteux, ou encore sur l'ABS. Sa solution ? Un autre produit, baptisé UV Patch, qui s'utilise comme une bande d'adhésif. L'opérateur applique le film en fibre de verre sur le trou, et c'est tout ! Le patch durcit à la lumière du jour, entre 5 et 30 minutes selon la luminosité !
Notre promenade studieuse se poursuit chez les poids lourds de l'équipement de garage, où s'est jouée, mine de rien, une guerre des nerfs pendant la durée du Salon. La promiscuité entre concurrents n'est pas toujours facile à gérer dans les Salons, mais quand en plus elle doit s'accompagner de nouveaux arrivants, agressifs, venus de l'Orient, les réflexions fusent ! Jean-Luc Vallet, dirigeant d'EGI Europe, avait mis les petits plats dans les grands pour recevoir ses clients. Un stand gigantesque, au beau milieu du hall 4, et une offre hyper large, s'offrait à la vue des réparateurs et distributeurs. Pourtant, toutes proportions gardées, c'est un petit stand au fond, qui suscitait la curiosité. Le fameux Launch, Chinois dont l'arrivée irrite, présentait enfin ses produits en situation. Nous avons pu en appréhender la qualité. C'est du costaud, cela ne fait aucun doute ! C'est également du rustique. Peu de fioritures et pas de gadgets. Que de l'utile… Et ça marche ! Le stand n'a pas désempli. Jean-Yves Lacouche, directeur général de la filiale française, se gargarise : "C'est au-delà de toute espérance. Le président chinois, présent pendant le Salon, est ravi. Beaucoup de distributeurs veulent travailler avec nous désormais. Et
certains réparateurs commencent même à demander du Launch."

…Et celle de l'équipement !

Chez Provac, Jean-Louis Daoud préfère relativiser : "Je ne suis pas allé voir leurs produits, mais même si la qualité est au rendez-vous, ce sont les grosses sociétés comme Provac qui font la R&D et en cela, nous espérons garder une longueur d'avance." Et il le prouve, en me présentant, presque sous le manteau, la nouvelle génération de sa célèbre géométrie Hunter. A première vue, peu de nouveauté, pourtant, lorsqu'il ouvre le capot de la bête, le PC de contrôle a disparu. Provac a décidé de s'affranchir des fragilités d'un PC de bureau dans l'environnement hostile de l'atelier. Ainsi, le fabricant a réussi à intégrer tout le hardware de son système dans le socle de l'écran !
Tant que nous parlons d'astuce, impossible de passer à côté de la société Sphertech, qui exposait sans bruit, pour la première fois au monde, son système EasyDiag, un analyseur de gaz un peu particulier… Dès le début de l'année 2006, un réparateur équipé de l'EasyDiag pourra utiliser l'appareil comme un outil de diagnostic moteur. Je m'explique. A la manière d'une prise de sang, le logiciel développé par Sphertech analyse les gaz d'échappement, et après avoir renseigné quelques champs concernant le type de véhicule, livre un diagnostic de panne. Ultra pratique pour les pannes moteur dont les symptômes ne remontant pas jusqu'au calculateur, donc indétectables avec un outil de diagnostic série. On peut ainsi détecter une ligne d'échappement colmatée, une fuite d'injecteur, un mauvais calage de la pompe… On chuchote d'ailleurs que certains grands équipementiers ne sont pas passés à côté de cette vraie nouveauté. A suivre.
Nous changeons maintenant de sphère, et nous approchons du stand Michelin, où les nouveautés se situent non pas du côté pneu mais de l'entretien. La gamme se compose de 3 produits, disponibles au premier semestre 2006 en France. Ces produits sont biodégradables, et adaptés au nettoyage des jantes, des pneus… Michelin annonce par ailleurs un accord avec Valeo pour distribuer des essuie-glaces sous label Michelin. Toujours dans le secteur entretien des véhicules, GS 27 propose un nouveau lustreur, appelé Diam's. En sa qualité de concept complet et outre un packaging particulièrement réussi et attirant, Diam's se présente comme le fleuron de la marque. Il s'agit, là encore, d'un kit comprenant le produit de lustrage, mais également une micro fibre, un efface rayures, et des gants de protection pour les mains. Quant à la formulation du produit actif, elle fait appel à la nanotechnologie, qui permet de produire des micros capsules pénétrant plus profondément dans la peinture.
Avant de vous laisser repartir à vos occupations, terminons la visite sur une note parfumée. Le stand d'Aurilis (ex-Flauraud) nous a accueilli et a commenté les nouveautés de la marque Funel. Tout d'abord FunSpeaker, un désodorisant sur grille d'aération qui reprend la forme et l'image d'un haut parleur. Mais aussi FunStick, un petit stick rempli de granulés parfumés, à emmener partout, de l'habitacle au sac à mains.
Mention spéciale du jury du Journal de l'Automobile à cet exposant chinois, qui commercialise une tente qui se fixe sur le toit de la voiture au moyen d'une ventouse (voir photo). Il suffit de tirer, comme sur un store par exemple, pour disposer d'un abri confortable, idéal pour pique niquer. Il y a fort à parier que l'on retrouvera ce produit dans les linéaires de centres-autos pour cet été…
Mention, légale, cette fois : "Cette petite présentation de produits n'avait d'autre but que de montrer aux visiteurs ce qu'ils ont raté et aux absents les raisons pour lesquelles ils auraient dû venir sur le Salon !" Décidément, les journalistes sont facétieux !


Frédéric Richard

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