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Constructeurs

Audi A3 : Remise à niveau

Publié le 27 juin 2008

Par Christophe Jaussaud
5 min de lecture
Dans une gamme qui a largement été renouvelée ces derniers mois, Audi devait faire évoluer son A3. Une remise à niveau esthétique mais surtout technologique pour que cette pionnière des compactes premium continue de tenir son...

...rang.

"Cette année nous allons franchir le cap des 2 millions d'A3 vendues depuis son lancement en 1996", lance Rupert Stadler, le président d'Audi AG. Un réel succès pour cette berline compacte qui inaugura à l'époque le premium dans ce segment. A l'image de la marque, les ventes de l'A3 volent de record en record. Ainsi, en 2007, près de 231 000 unités ont été écoulées dans le monde. Cependant, pour consolider les résultats de cette génération, le constructeur a procédé à une remise à niveau. Il est vrai qu'esthétiquement les modifications, inaugurées sur l'A3 cabriolet il y a quelques semaines, sont relativement discrètes mais, néanmoins, la repositionnent dans la gamme qui a largement évolué ces derniers mois. Les blocs optiques avant symbolisent ce changement avec notamment un éclairage tridimensionnel, comme sur le TT, mais surtout l'apparition des feux diurnes à LED. Les boucliers, la calandre single frame (apparue sur l'A3 en 2004 avec l'arrivée de la Sportback) mais aussi la planche de bord ont été retouchés. La palette d'équipements, qu'ils soient de série ou en option, s'élargit également avec, par exemple, la possibilité d'avoir la suspension Magnetic Ride. Première des conséquences, les différentes finitions gagnent de nouveaux équipements avec un différentiel de prix allant de - 210 euros à + 670 euros  par rapport à la précédente génération. Pour une A3 2.0 TDi 140 DPF Ambition, la finition la plus vendue (65 % des ventes en Europe de l'Ouest), malgré une baisse de 30 e du prix facial, à 29 100 euros, la dotation de série gagne le régulateur de vitesse, les détecteurs de pluie et de luminosité, un nouveau volant trois branches et le filtre à particules.

L'A3 EN BREF

  • Date de lancement :
    Juillet 2008
  • Segment de marché : Compactes premium
  • Objectifs : 17 000 en 2008
  • Les principales concurrentes de l'A3 2.0 TDi 140 ch DPF Ambition (28 200 euros) :

    Mercedes Classe A 200 CDi Avantgarde 3p : 25 500 euros

    Volvo C30 2.0 D 136 ch
    Momentum : 26 050 euros

    BMW 118d 143 ch 3p Excellis : 28 150 euros

  • Prix A3 3p (Sportback + 900 euros):
    Essence : De 22 320 à 44 020 euros
    Diesel : De 24 250 à 35 830 euros.
  • Le Stop&Start disponible courant 2009

    Les plus gros changements se cachent en fait sous le capot de l'A3 puisque l'ensemble de la gamme consomme 15 % de moins que la précédente. Logiquement elle émet donc moins de CO2. Le best-seller, le 2.0 TDi 140 DPF, qui adopte ici le common rail, consomme 0,4 litre de moins en moyenne, à 5,1 litres aux 100 km. En Co2, cela se traduit par 134 g/km, soit 14 de moins. Cette A3 demeure en zone neutre mais voit sa TVS réduite. Alors les 119 g/km de la BMW 118d (143 ch) sont encore loin, toutefois Audi annonce d'ores et déjà que l'arrivée courant 2009 du Stop&Start, comme sur la petite munichoise, devrait rééquilibrer les choses. La version 1.9 TDi e (105 ch) est toujours éligible à un bonus de 700 e mais elle se voit maintenant épaulée par la version TDi 105 ch "normale" qui passe de 135 à 124 g/km, soit un bonus de 200 euros. Bien qu'en France l'essence n'ait pas voix au chapitre, il faut souligner que les progrès de ces mécaniques sont également remarquables. Le petit 1.4 TFSi de 125 ch ne demande que 5,9 litres en cycle mixte et rejette 140 g/km. Des valeurs qui peuvent encore être améliorées grâce à la boîte S-Tronic 7 rapports (déjà vu sur la Golf TSi 122 DSG7) avec seulement 5,6 litres et 133 g/km. Le tout en offrant un agrément sans faille. A l'opposé, la S3 et ses 265 ch se montre moins gourmande de 0,6 litre, ce qui permet à cette sportive d'émettre 199 g/km au lieu de 217. 18 grammes de moins faisant passer le malus de 1 600 à 750 e. Mais le plaisir reste intact. C'est même mieux puisqu'en plus d'être disponible en Sportback, la S3 cuvée 2008 est disponible avec la boîte S-Tronic.

    ZOOM

    La verte Audi A2

    Si l'environnement est aujourd'hui omniprésent, Audi, comme de nombreux autres constructeurs, ne l'ont jamais perdu de vue. Rapide coup d'œil dans le rétro "vert" d'Audi. Les ingénieurs d'Ingolstadt ont présenté leur premier véhicule hybride, sur la base d'une Audi 100, en 1989. En 1994, la première A8, entièrement en aluminium, était commercialisée. En 1997, 60 exemplaires d'une A4 hybride Diesel ont été produits. A l'époque, cette A4 Avant Duo (TDi 90 ch + moteur électrique de 29 ch) coûtait 30 % de plus et la petite série s'arrêta là. Puis est apparue l'A2 en 2000. "Nous avons eu raison trop tôt", entend-on chez Audi. Légère, avec un petit moteur, mais un peu chère, un cocktail qui a eu raison de ce véhicule qui, à l'époque, ne rejetait que 116 g/km de CO2. Audi a même produit 10 000 exemplaires de l'A2 3,0 litres en 2001 (non importée en France) qui se limitait à 81 g/km. La marque devrait à nouveau passer sous la barre des 100 g avec une A1 TDi que l'on annonce à 92 g.

    Entretien avec Rupert Stadler, Président d'Audi AG

    Journal de l'Automobile. Votre objectif est d'atteindre 1,5 million d'unités en 2015. Respectez-vous votre feuille de route ?
    Rupert Stadler. Nous sommes effectivement en phase avec nos objectifs. En 2007, nous avons établi un 12e record consécutif de ventes et cette année nous allons dépasser le million de ventes. Pour poursuivre cette cadence de croissance, nous avons besoin d'un portefeuille produits toujours plus attractif. Et ce sera le cas.

    JA. Justement le Q5 vient d'être présenté, quelles sont vos ambitions avec ce nouveau SUV ?
    rs. Il s'agit d'un jalon important dans notre stratégie de croissance. Avec le Q5, nous comblons une de nos lacunes et nous en attendons des volumes importants. Nous poursuivons ainsi notre développement dans ce segment des SUV, du haut vers le bas, après le Q7 voici le Q5, et vous verrez ensuite…

    JA. Sûrement un Q3 ? Vous n'allez pas laisser BMW seul avec son X1 ?
    rs. En aucun cas.

    JA. Dans un futur plus proche, vous allez lancer l'A1. Peut-on imaginer un succès de l'ampleur de l'A3 ?
    rs. J'en suis persuadé. Même si souvent les prévisions ne restent que des prévisions. L'A3, que nous avons lancé en 1996, a dépassé toutes nos attentes. Avec l'A1, nous allons démontrer que nous sommes capables de répondre à un besoin grandissant de mobilité. (NDLR : fin 2009, Audi devrait lancer une A1 TDi n'émettant que 92 g de CO2).

    JA. Dans votre plan de croissance, quels sont les marchés prioritaires ?
    rs. Audi a encore un potentiel important en Europe avec notamment les nouveaux produits qui arrivent. Ensuite, il y a l'Asie et les Etats-Unis. En Chine, où nous avons vendu 103 000 unités en 2007, nous sommes le leader des marques premium. Notez que nous sommes présents sur ce marché depuis 20 ans. Nous y voyons un avenir très dynamique qui devrait nous permettre de réaliser 200 000 ventes annuelles d'ici 2015. Un volume que nous souhaitons également atteindre aux Etats-Unis. L'environnement y est toutefois différent, plus difficile notamment du fait de la parité Euro-Dollar. Mais notre objectif s'analyse à long terme.

    JA. Qu'en est-il de l'implantation d'une usine en Amérique du Nord ? Une décision a-t-elle été prise ?
    rs. Pour l'heure non. Nous trancherons en 2009. Nous devons, par exemple, voir quels modèles pourraient y être produits. Quoi qu'il en soit au final, ce sera une décision concertée avec le groupe Volkswagen, mais prise par Audi et pour Audi.

    JA. Quelle est la place du marché indien dans votre stratégie de croissance ?
    rs. Le potentiel premium en Inde est pour l'heure nettement moins important qu'en Chine. Mais ce marché se développera et nous nous devons d'être prêts. Il y a 20 ans, lors de notre implantation en Chine, les perspectives n'étaient pas aussi bonnes qu'aujourd'hui.

    JA. Le contexte économique global ne va-t-il pas grever votre rentabilité ?
    rs. Les conditions sont effectivement plus difficiles depuis quelques mois. Mais nous faisons face sans perdre de vue notre but : une croissance qualitative qui nous permet de consolider et même d'augmenter notre rentabilité. Nous sommes bien armés pour cela.

    JA. Un petit commentaire sur la future prise de contrôle du groupe par Porsche ? Cela pourrait-il avoir des conséquences pour Audi ?
    rs. Nous y sommes très favorables. L'arrivée de Porsche va permettre de stabiliser l'actionnariat et de travailler sur du long terme. Quant aux conséquences éventuelles pour Audi, Porsche a tout intérêt à ce que la marque soit en bonne santé comme c'est le cas.

    JA. Pour conclure, un mot sur le développement de votre réseau exclusif.
    rs. Il y a aujourd'hui 1 800 projets en cours de réalisation. Nos distributeurs vont investir 6 milliards d'euros dans les années à venir. Nous leur avons montré combien nous investissions dans nos produits, en leur dévoilant notamment notre portefeuille produits à venir, et ils ont bien compris le défi qu'ils avaient à relever. Certes, nous voulons davantage de clients mais surtout nous visons toujours plus de satisfaction pour ces derniers.

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