Après Renault, Stellantis stoppe à son tour son programme hydrogène
Nouveau coup dur pour la filière hydrogène française. Stellantis annonce mettre un terme à son "programme de développement de la technologie de pile à combustible à hydrogène". Une décision qui fait écho à celle de Renault dont la filiale Hyvia a fermé ses portes début 2025.
Le groupe désormais dirigé par Antonio Filosa était engagé depuis 2021 dans l’hydrogène avec ses fourgons Peugeot e-Expert Hydrogen, Citroën ë-Jumpy Hydrogen et Opel Vivaro-e Hydrogen. Un trio initialement assemblé de manière artisanale à Rüsselsheim, en Allemagne, avant une relocalisation à Hordain début 2024. Une deuxième génération devait par ailleurs entrer en production cet été.
Débouchés commerciaux limités
Stellantis avait également pour ambition de doter ses grands fourgons d’une pile à combustible. Des versions sur lesquelles le groupe travaillait depuis plusieurs années. Elles ne verront finalement jamais le jour. L’usine de Gliwice, en Pologne, avait été choisie pour les produire.
"Le marché de l’hydrogène demeure un segment de niche, sans perspectives de rentabilité économique à moyen terme, justifie Jean-Philippe Imparato, directeur pour l’Europe élargie. Nous devons faire des choix clairs et responsables pour garantir notre compétitivité et répondre aux attentes de nos clients grâce à notre offre électrique et hybride tant pour les véhicules particuliers que pour les utilitaires légers."
Les débouchés commerciaux n’ont jamais été au rendez-vous pour les premiers véhicules hydrogène du groupe, proposés à des tarifs prohibitifs. De nombreuses subventions venaient alléger la note, mais l’équation économique était complexe. Stellantis met également en avant le nombre limité d’infrastructures de ravitaillement en hydrogène.
Pas d'impact sur les usines Stellantis
Le groupe, qui "n’anticipe pas l’adoption des véhicules utilitaires légers à hydrogène avant la fin de la décennie", préfère donc arrêter les frais sans plus tarder. Une décision, assure le constructeur, qui n’aura pas d’impact sur les effectifs dans ses usines. Quant aux activités de R&D sur le sujet, elles seront réorientées vers d’autres projets.
Reste enfin à savoir quel sera l’avenir de Symbio. Le fournisseur des piles à combustible, dont Stellantis est actionnaire depuis mai 2023 à hauteur de 33,3 % du capital, pourra-t-il se relever de cette décision ?
Des discussions ont été engagées avec les autres actionnaires (Michelin et Forvia) afin "d’évaluer les impacts de la conjoncture actuelle et de préserver au mieux les intérêts de Symbio, dans le respect des engagements de chaque partie", annonce Stellantis.
Symbio en grand danger
La direction de Michelin a condamné une "décision inattendue, brutale et non concertée", "d'autant plus surprenante que Stellantis a toujours affiché l'ambition d'être le pionnier de ce nouveau marché".
"Stellantis représente près de 80 % du volume d'activité de Symbio", a indiqué de son côté Forvia. "De fait, l'intention exprimée par Stellantis entraîne des répercussions opérationnelles et financières, graves et immédiates, pour l'avenir de Symbio".
Un communiqué commun de Forvia et Michelin évoque des "conséquences opérationnelles et financières irréversibles pour Symbio", mais aussi des conséquences sur l'emploi. Symbio emploie 590 salariés en France et 50 à l'étranger.
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