Acia Automotive by Finipar
..."Bon Dieu ! Mais… c'est bien sûr", la fameuse expression du commissaire Bourrel, vient à propos désigner ce rapprochement d'entreprises tant leur complémentarité saute aux yeux. Et si, en introduction, le mot "idéalement" ressort, c'est aussi pour désigner l'heureux sauvetage d'Acia, et sa sortie d'une situation qui aurait pu faire tomber définitivement la société de Doullens (80), dont les produits donnent satisfaction depuis des années. Mais revenons à Finipar, l'acquéreur, un groupe plus connu chez les constructeurs que chez les distributeurs indépendants et présidé par Renaud Besançon, un homme élevé dans le milieu industriel de l'Est de la France et rompu à l'exercice financier le plus délicat, celui de l'investissement à long terme dans les hommes et les outils industriels. L'histoire de la société prend ses racines en 1971, lorsqu'est fondée la Sodel, une entreprise spécialisée dans les lessives et détergents qu'elle commercialise, principalement, auprès des comités d'entreprises comme celui de Clip, une filiale de Renault. Clip (fondée par la Sodicam) est connue pour sa fabrication de liquides de frein, de lave-glaces, de liquides de refroidissement et aussi de produits d'entretien intérieur de l'automobile jusqu'aux solutions odorantes. Les deux activités se fréquentent, se complètent, se fondent en une seule, rassemblée sous le nom de Finipar, une holding créée, en 1996, à cette intention. Le premier chapitre de l'histoire est écrit.
Puzzle industriel en formation
Les deux secteurs de l'hygiène et de l'automobile roulent bien ensemble, les clients sont souvent communs, les démarches identiques, la recherche de la qualité du produit par ses sociétés du nord de la France, une évidence. En 2000, la société AMD, née en 88, croise leur chemin. AMD est progressivement devenue le chef de file en France des surodorants et des parfums d'ambiance qu'on retrouve dans les produits d'hygiène, d'automobile, de l'industrie en général. L'union se fait rapidement, AMD intègre Finipar, et les volumes de produits à conditionner commencent à… prendre du volume. Qu'à cela ne tienne, la société Ciel, appartenant à Reckitt Benckiser, dont la spécialité est de produire sur commande et de conditionner les produits (jusqu'à 9 000 tonnes !) est absorbée en 2003 par la Finipar, complétant ainsi le dispositif. Trois ans après, Renaud Besançon décide d'étoffer le portefeuille produits en faisant l'acquisition, en 2006, d'Alkapharm qui conçoit et fabrique des produits d'hygiène et de désinfection de haute technologie pour le secteur hospitalier et médical. Les familles se dessinent, des pôles voient le jour, trois grands secteurs émergent, l'hygiène (avec Sodel et AMD), l'hygiène et la désinfection (Alkapharm) et l'automobile (Clip et Ciel). Le deuxième chapitre se ferme et l'on voit bien que l'auto a besoin d'être renforcée…
Acia pour 60 millions !
Lorsque Acia traverse les tourments qu'on lui connaît et s'engage vers la liquidation, Finipar est naturellement mise au courant, la synergie potentielle saute aux yeux et Renaud Besançon, en interne, bénéficie d'un solide défenseur de la cause en la personne de Guillaume Brasseur. Responsable commercial de Clip qu'il a rejoint en 2001 et directeur commercial de l'entité automobile, Guillaume Brasseur a fait ses premières armes chez… Acia, dont il commercialisait les produits sur les 17 départements du nord de la France, le nord, toujours le nord ! Les produits d'Acia peuvent cohabiter avec ceux de Clip et les 6 000 m2 de laboratoires et de tests seraient les bienvenus. Renaud Besançon se porte donc candidat, s'engage à garder 70 % du personnel et surtout à replacer l'entreprise dans le sens de la pérennité comme le précise Guillaume Brasseur : "Nous apportons à la fois une fiabilité financière que n'avait pas jusque-là Acia et aussi une maîtrise des coûts de matières premières qui assure une plus grande assise à l'entreprise." Acia Automotive est alors créée, filiale de Clip et Finipar dont elle complète l'offre globale. Un des grands artisans de la réussite de ce rapprochement s'appelle, précisons-le pour ceux qui l'ignoreraient encore, Robert Perrin Objois, Conseil en stratégie de groupes dont on connaît l'expérience notamment en rechange indépendante. Aujourd'hui, le groupe comprend, dans sa totalité, 170 collaborateurs pour un chiffre d'affaires de 60 millions d'euros. Les sites de production sont tous proches les uns des autres et répartis dans les départements du nord de la France (27, 28, 14, 80 et le 93). Une proximité qui constitue, aussi, une belle force de frappe.
Acia Automotive revit
Isolée, Acia avait des difficultés. Dans le groupe, Acia Automotive va prendre une autre dimension, et sa place dans une dynamique d'ensemble car son acquisition, comme on l'a vu, n'est pas le résultat d'un coup mais l'expression d'une stratégie. Quand Clip a pour clients principaux Renault, Nissan, Toyota, les constructeurs en général, Acia Automotive est bien placée chez PSA et en distribution indépendante. Lorsque Clip fait référence en liquides de frein, lave-glaces et en capacités de conditionnement (avec Ciel), Acia Automotive se démarque en liquides de refroidissement, lubrifiants et en fabrication intégrée. Quand Clip assure en produits d'embellissement, Acia Automotive revendique ses capacités et compétences en laboratoires de test et de formulation. Au final, Guillaume Brasseur s'en félicite, "l'offre produits automobile réalisée par acquisitions successives par Renaud Besançon est la plus complète en France aujourd'hui puisqu'elle comprend les liquides de refroidissement, de frein, les huiles, les lave-glaces et les produits d'embellissement (toutes catégories confondues)." Cela donne des ailes et tous les acteurs du groupe sont tournés vers la création de nouveaux produits que sous-tendent les nouvelles technologies, la nouvelle chimie ainsi amenées. Pour octobre, donc pour Equip'Auto, près de 20 produits sont en train de voir le jour, quatre majeurs sont déjà opérationnels, pour les autres, le facteur temps s'annonce comme une stimulation supplémentaire. Quoi qu'il arrive, ce sont de bonnes nouvelles qui nous arrivent déjà avant l'été.
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