90 000 embauches à l’Est =110 000 licenciements à l’Ouest
...depuis 2000 et tentent aujourd'hui de se stabiliser autour des 80 % (en Europe à 17 pays). Après avoir encaissé un ralentissement de leur activité au cours des années 2002-2003, ils ont repris le dessus grâce à leur développement à l'international et affichent ces deux dernières années une croissance de leur chiffre d'affaires de plus de 4 % par an, "rythme qu'il devrait maintenir en 2007", estiment les analystes d'Euler Hermes. On est loin des taux de croissance à deux chiffres des constructeurs japonais (+ 12 % par an en 2006 et en 2007) mais c'est toujours mieux que les américains (- 0,4 % en 2006 et - 4,4 % en 2007).
En termes de rentabilité, la dégradation des résultats des marques françaises est compensée par le redressement de Volkswagen, DaimlerChrysler et Fiat. Ainsi, en 2007, la marge opérationnelle des constructeurs européens devrait dépasser les 4 % de leur chiffre d'affaires, prévoit Euler Hermes. Les japonais atteindront pour leur part 8,5 % tandis que les américains, après être tombés dans le rouge en 2006 (- 2,2 %), devraient être positifs en 2007 (0,6 % de leur CA) grâce au redressement entamé par GM.
Un lourd tribut humain
Ces redressements se font au prix de vastes plans de restructuration : aux Etats-Unis, 300 000 emplois ont été supprimés dans l'industrie automobile depuis 2000, sachant que 60 000 ont été pourtant créés par les transplants japonais et coréens. Une perte du même ordre est attendue d'ici 2009 : 100 000 emplois chez les constructeurs avec une centaine de sites à fermer pour les Big Three et 185 000 chez les équipementiers avec l'assainissement nécessaire d'une trentaine d'entre eux placés sous le chapitre 11* ou en mauvaise posture, comme Visteon ou Johnson Controls.
En Europe, l'automobile affiche un solde négatif de 117 000 emplois depuis 2000, dont la moitié ont été perdus en Grande-Bretagne. Sur la période, la Belgique, les Pays-Bas et le Portugal ont également beaucoup souffert, réduisant de près d'un quart leur effectif. Ce sont les nouveaux membres de l'Union qui bénéficient de la délocalisation : 90 000 emplois y ont été créés depuis 2000. Dans les trois prochaines années, Euler Hermès table sur une perte de 100 000 emplois supplémentaires (soit 5,4 % de la filière automobile), dont 60 000 à 80 000 chez les seuls équipementiers.
En France, l'effectif n'a été réduit que de 6 % depuis 2000, "mais le tiers des 28 000 emplois perdus l'ont été en 2006, dont la moitié chez les constructeurs". La Fiev table sur une baisse des effectifs des équipementiers de 20 % d'ici 2010, soit 5 000 postes par an. Quant aux constructeurs français, si la fermeture d'un site comme Ryton est une exception, le recours aux plans de préretraites et aux outils de flexibilité est en revanche à son apogée : "Chômage partiel, utilisation d'un volet important d'intérimaires et de CDD et prise par anticipation en 2007 des RTT de 2008-2009", constate Euler Hermes, qui table sur 20 000 à 30 000 pertes d'emplois dans l'industrie automobile dans les trois ans.
Xavier Champagne
(*) dont Delphi, Federal Mogul, Oxford Automotive, Collins & Aikman, Dana, Tower, Dura
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