"Le WLTP pourrait changer la structure du marché", Lionel French Keogh (Hyundai)
JA. Quels sont les résultats de Hyundai en 2018 ?
LFK. Tout comme 2017, le premier quadrimestre 2018 a été synonyme de nouveaux records pour Hyundai en France. Nous avons écoulé 35 000 unités en 2017 et 12 000 sur les quatre premiers mois de l’année, ce qui constitue un record. Le canal des professionels a participé à ces bonnes performances avec 4 200 unités écoulées en 2017 et 1 500 sur le premier quadrimestre, soit des niveaux historiques. Ces chiffres vont en réalité bien au-delà de nos attentes.
JA. Sur quels produits ont pu compter les concessionnaires ?
LFK. Tous canaux confondus, le Top 3 des ventes a été composé du Tucson avec 26 % de nos ventes globales, de l’i20 (24,5 %) et enfin du nouveau Kona (19 %). La structure est un peu différente sur le canal des professionnels avec un Tucson qui a représenté la moitié de nos ventes, le Kona et la Ioniq avec environ 12,1 %, et enfin l’i20 à 11,9 %.
JA. Quelle est la part des motorisations alternatives dans vos ventes ?
LFK. Environ 10 % sur le segment des particuliers, légèrement davantage sur celui des professionnels. Nous superformons le marché grâce à notre Ioniq, disponible en électrique, hybride et hybride rechargeable, sans concurrent à l’heure actuelle chez les généralistes et qui été un excellent cheval de Troie chez les flottes. Cette part des motorisations alternatives devrait logiquement croître à mesure que nous allons électrifier notre gamme pour nous conformer à notre objectif 2020 de grammage de CO2 moyen.
JA. Quel est le plan produits en matière de motorisations alternatives ?
LFK. En termes de tout électrique, le Kona sera bientôt disponible sur le marché avec une autonomie homologuée record pour une marque généraliste. Nous prévoyons d’en vendre 2 000 unités en année pleine. Mais, à court terme, l’avenir sera hybride et hybride rechargeable, tout simplement parce que l’électrique, avec un peu plus d’un pourcent de part de marché, ne correspond encore pas au besoin, notamment des entreprises, à cause du temps de charge. Il faut arrêter de penser qu’on va forcer les gens à adopter des technologies qui ne correspondent pas à leurs besoins. Ainsi, nous prévoyons d’hybrider notre best-seller le Tucson, mais également d’intensifier sur l’hydrogène que nous considérons comme le diesel de demain. Après l’ix35, arrivera le Nexo, un modèle au positionnement plus statutaire qui permettra de toucher une autre typologie de clients.
JA. Quel impact du cycle WLTP sur vos ventes ?
LFK. En France, il a été recommandé que ce nouveau cycle n’ait pas d’impact financier sur les clients. Or, aujourd’hui, la grande question est de savoir si les grilles de bonus/malus et de TVS, basées sur le grammage en CO2 des véhicules, vont évoluer avec le passage en cycle WLTP. Nous sommes donc dans l’expectative des pouvoirs publics. Si ces grilles ne bougent pas, ce nouveau cycle pourrait changer la structure du marché de façon importante aussi bien pour les particuliers que pour les professionnels. La logique budgétaire de ces deux types de clients poussera au déclin des SUV, au profit des berlines avec un meilleur poids et un CX plus avantageux. Nous devrons donc adapter notre stratégie produit en conséquence pour la France. Notre Top 3 des meilleures ventes en serait évidemment bouleversé, avec une i20 en best-seller, suivie de la i30 puis de Ioniq.
JA. Comment les vendeurs de votre réseau gèrent-ils cette transition ?
LFK. Tant que le Gouvernement ne s’exprime pas sur l’évolution des grilles bonus/malus et TVS, il est trop tôt pour fournir des explications précises aux clients. C’est pour cela que nous attendons de l’Etat qu’il communique le plus tôt possible sur ces évolutions. Si, comme d’ordinaire, les nouvelles moutures sont annoncées dans la nouvelle loi de finance en fin d’année, nous attendons que l’application du cycle WLTP soit éventuellement décalée au 1er avril 2019, le temps que la loi soit publiée.
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