Cartes grises : le casse-tête des pros
Et dire que la dématérialisation est censée faciliter le quotidien et simplifier les tâches administratives. Malheureusement, cela ne semble pas être le cas pour les professionnels de l'automobile désireux d'immatriculer en France les lots de voiture achetés à l'étranger.
En effet, dans le cadre de la "dématérialisation des démarches administratives", les services des préfectures ne sont plus en mesure d'instruire les demandes d'immatriculation depuis le 2 novembre 2017. Ainsi, les professionnels désireux d'immatriculer en France les véhicules achetés à l'étranger doivent désormais réaliser les démarches en ligne sur le site de l'ANTS. Pour l'heure et le 2 novembre, aucune carte grise n'a été immatriculée en France, semble-t-il…
"Une vraie galère, s'insurgent les professionnels de la place de Nantes (44), le système informatique est prévu pour les particuliers, mais pour nous les pros, cela relève du défi". Outre la difficulté de la tâche, nombre de professionnels se plaignent aussi du manque d'informations auquel ils ont fait face.
Des clients refusent de prendre les voitures en l'état…
En outre, beaucoup font remarquer que "le nombre de pièces à fournir est trop important et alourdit une tâche déjà bien compliquée… Il faut compter au moins une heure pour répondre aux critères demandés et encore, tous les justificatifs ne conviennent pas forcément", expliquent-ils en déplorant le "temps perdu à remplir cette mission". Mais ce n'est pas tout : tous les professionnels ne peuvent pas procéder au paiement en ligne sur la plateforme : "C'est impossible de régler un lot dans son ensemble sachant que la majorité des cartes bleues sont plafonnées dans beaucoup d'entreprise !"
S'ils craignent d'ores et déjà des répercussions pour leurs propres business, les professionnels ont déjà eu des retours de certains clients qui "refusent de prendre les voitures non immatriculées de peur d'être en infraction, d'autant que nous sommes incapables de dire quand la situation sera débloquée", expliquent-ils, redoutant aussi que la situation s'éternise.
Certains d'entre eux ont fait remonter l'étendue du problème au CNPA qui s'est étonné de la situation, mais a aussi reconnu que le syndicat "n'en savait pas plus…" Sans parler des préfectures où aucun médiateur n'aurait été missionné…. "Le progrès est comme une hache que l'on aurait mise aux mains d'un psychopathe", disait Albert Einstein…
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