Le CNPA dresse le portrait de la filière française
"La mobilité automobile n'est pas condamnée, elle est simplement devenue plus efficiente". C'est en ces termes que Francis Bartholomé, le président du CNA a résumé le rapport dévoilé ce 27 octobre, à Paris lors d'une conférence de presse. Un projet inédit qui a consisté à compiler les chiffres factuels du CCFA, de l'Union Routière de France et de la Banque de France pour comprendre au mieux l'évolution des habitudes de consommation, d'une part, et la situation économique de la filière d'autre part.
Ce rapport est né de la rencontre, au printemps dernier avec le ministre de l'Economie de l'époque, Emmanuel Macron, chargé d'évaluer les piste de réindustrialisation de la France. Comme d'autres secteurs, la filière aval de l'automobile a été invitée à faire un état des lieux, dont voici un extrait des nombreux enseignements qui serviront de support de négociation.
Un parc vieillissant
Au 1er janvier dernier, quelque 32 millions de véhicules constituaient le parc automobile français, contre 31,05 millions, en 2010. A 62 %, il roulait au Diesel (ou hybride Diesel), contre 56 %, six ans auparavant. Avec respectivement 32 % et 29 %, les moteurs aux normes Euro 4 et Euro 5 étaient les plus répandus sur les routes.
Entre les années 2000 et 2016, la moyenne d'âge du parc automobile national a évolué à la hausse, passant de 7,6 ans à 8,8. En zoomant, on note qu'entre 2006 et 2016, la part de véhicules âgés de plus de 10 ans a grimpé de 4 points, à 37 %. La part de ceux de 5 à 9 ans étant restée égale (32 %), ceux sont les véhicules récents qui ont accusé le coup de la mutation, à 31 %, contre 35 %, en 2006.
Pour Francis Bartholomé, il convient d'observer la courbe du contrôle technique et des immatriculations de véhicules d'occasion pour comprendre la tendance : "Le parc vieillit mais il augmente en conformité". Et d'enchainer : "grâce à une fiabilité qui s'améliore, il faut de moins en moins de VN pour assurer un besoin de mobilité qui augment".
Un VO solidement ancré
Depuis 2001, le marché du VO particulier se situe autour de 5,4 millions d'unités, rapporte le CNPA, et depuis 2010, sa progression fluctuante conjuguée à un recul du niveau des VN, a fait grimper la courbe du ratio des ventes VO par rapport aux ventes VN de 2,3 à 2,9 unités, voire plus de 3 en 2014.
Le marché à particuliers se veut assez équilibré entre les produits de 1-4 ans (25 % des transactions), de 5-9 ans (24 %) et de 10-14 ans (24 %), selon les chiffres de 2015. A regarder dans le temps, la part des deux premières catégories s'érode au profit de la troisième et même de celle des 15-19 ans (13 %).
Des budgets effrités
Avant la crise boursière de 2008, les ménages français consacraient plus de 9,5 % de leur budget annuel à l'automobile, rapporte le CNPA sur la base des données de l'INSEE. S'il y a eu un soubresaut en 2011, la part n'a eu de cesse de baisser, jusqu'à plonger en dessous de la barre des 9 %. Les cordons de la bourse ne sont pourtant pas resserrés, bien au contraire, puisque les dépenses ont explosé. "Les Français font de nouveaux arbitrages et l'automobile en pâtit", constate le président du CNPA.
Plus précisément, ce sont les postes achat (2,7 % contre en moyenne 3,5 % avant crise) et consommation de carburant et lubrifiant (2,5 % contre près de 3 % avant la crise) qui marquent le pas. Les dépenses d'utilisation stagnent, voire progressent légèrement, autour des 3,4 %.
Investissement continu
En 2015, la filière automobile représentée par le CNPA totalisait 84 948 sociétés (contre 82 407 en 2014 et +27,8 % par rapport à 2010), d'après la Banque de France. Un chiffre en constante progression attestant de l'intérêt pour les entrepreneurs. Et réjouissance, toutes les activités sont concernées par le dynamisme, aussi bien le commerce (31 796 ; + 22,9 % vs 2010) que l'après-vente (36 670 ; + 29,1 %) ou les services (16 482 ; + 35,1 %).
En valeur ajoutée par rapport au chiffre d'affaires, l'industrie des services a stabilisé son taux autour des 53 % (53,2 %, en 2015). A l'inverse de l'après-vente qui retrouve des couleurs (26,4 %), le commerce peine à confirmer son niveau (8,5 % contre 8,6 % en 2014). "Nous enregistrons une hausse des investissements dans les structures immobilières, se félicite Francis Bartholomé, ce qui vient contredire toutes les prévisions de dématérialisation".
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