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Industrie

L'offre de véhicules électriques explosera dans les 3 prochaines années

Publié le 28 mars 2012

Par Alexandre Guillet
4 min de lecture
C'est ce que révèle une récente étude d'IHS Automotive qui prévoit une offre de 75 modèles dès 2015. Le frémissement était d'ailleurs palpable sur le Salon de Genève qui s'est tenu début mars.
C'est ce que révèle une récente étude d'IHS Automotive qui prévoit une offre de 75 modèles dès 2015. Le frémissement était d'ailleurs palpable sur le Salon de Genève qui s'est tenu début mars.

Selon Jim Dorsey et Stewart Pedder, analystes chez IHS, la concurrence va très rapidement se durcir sur le marché encore embryonnaire du véhicule électrique. Ainsi, selon une récente étude d'IHS Automotive Supplier Business, les prévisions font état de "45 constructeurs impliqués sur ce marché à l'horizon 2015, pour un total de 75 modèles en commercialisation". Même si de nombreux paramètres sont encore incertains et rendent complexes le jeu des prévisions de ventes, le marché du véhicule électrique "pourrait atteindre à cette date un total allant de 700 000 unités à 1 million d'unités".

Un rôle moteur pour la Chine

Selon l'étude, le marché du VE suivra les nouveaux paradigmes qui s'imposent dans l'industrie automobile : une concurrence sur le véhicule en tant que tel, mais aussi dans le domaine des infrastructures et des nouveaux services associés. En outre, cette concurrence sera exacerbée entre les constructeurs traditionnels et les nouveaux entrants, principalement les constructeurs chinois. Le marché chinois est d'ailleurs pressenti comme un important levier de croissance pour le VE et quelque 35 lancements de véhicules, prioritairement ciblés sur cette région, sont attendus d'ici 2015.

Convergence des constructeurs vers le VE

D'une manière générale, l'étude révèle que tous les constructeurs, même ceux qui considéraient le VE comme une simple niche il y a quelques années, préparent désormais une offre "électrique". Certains ont d'ailleurs déjà des produits disponibles quand d'autres sont en phase d'expérience-pilote. Jim Dorsey et Stewart Pedder citent l'exemple de Honda. Après avoir privilégié l'hybridation et les recherches sur la pile à combustible, le groupe japonais a décidé mi-2010 de lancer aussi une offre de produits électriques. Les produits arriveront sur le marché dès cette année, dans un premier temps au Japon et aux Etats-Unis.

Renault Zoé, une avancée décisive ?

En clair, tout le monde s'y met. "Après des années où il pouvait encore y avoir des hésitations, le véhicule électrique et les autres énergies alternatives ont bel et bien fait leur retour sur l'agenda de tous les constructeurs. L'enjeu global du contrôle des émissions de CO2 et de la basse consommation prend toujours plus d'importance pour les Etats et le consommateur. Et le phénomène est encore accentué par la forte volatilité du prix des carburants à la pompe, même s'il y a de grandes différences selon les régions du globe", soulignent Jim Dorsey et Stewart Pedder. Cette tendance a d'ailleurs été vérifiée sur le Salon de Genève, qui s'est tenu début mars. D'une part, à l'ouverture du Salon, les Chevrolet Volt et Opel Ampera ont reçu le titre convoité de "Voiture de l'Année", succédant à la…Nissan Leaf. D'autre part, les nouveaux modèles électriques, et surtout les concept-cars électriques, étaient légion (Mercedes, BMW, Honda, Infiniti, Pininfarina, Tesla, Mia…). Enfin, Renault a frappé les esprits en dévoilant la version définitive de la Zoé, son modèle "de masse" 100 % électrique. Un véhicule au design séduisant et proposé à un prix d'accès relativement accessible une fois le bonus déduit (15 700 euros).

Encore des freins récurrents au développement du VE

Cependant, l'étude d'IHS pointe aussi des freins récurrents à un développement plus significatif du véhicule électrique. Tout d'abord, le développement des infrastructures s'opère de façon trop éparpillée et à un rythme peu soutenu. "Il faut non seulement une coopération des acteurs sur toute la chaine de valeur, mais aussi de la standardisation", indiquent Jim Dorsey et Stewart Pedder. De surcroît, "la batterie demeure le maillon faible de l'écosystème et devrait le rester dans les années à venir", à cause de l'autonomie et du coût. Enfin, la crise européenne n'arrange rien, car de nombreux états ne peuvent budgétairement pas débloquer des enveloppes massives pour nourrir les aides au décollage de la filière.

Article écrit pour la Newsletter du véhicule électrique - Collaboration Avere-France - Journal de l’Automobile

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