Nicolas Fragne, Yooliz : "Au départ, le ciblage de Backliz n'était pas le bon"

Il y avait la théorie marketing. Il y a eu la réalité du terrain. Backliz n'a pas suivi la trajectoire initialement envisagée, pourtant la filiale du groupe Yooliz a réussi son pari. "Nous nous étions trompés sur le ciblage de Backliz", reconnaît Nicolas Fragne, président fondateur de la holding lyonnaise.
Fin 2023, Backliz s'est lancé sur le marché tricolore avec l'ambition de proposer des voitures d'occasion électriques en location longue durée. Sur le papier, la société pensait attirer des clients particuliers plus aisés que la moyenne et des personnes exerçant une profession libérale. Elle a finalement réalisé l'essentiel de son activité avec des grandes entreprises.
"Nous avons rapidement convaincu des gestionnaires de flottes importantes, se dit encore surpris, Nicolas Fragne. Avec nos voitures électriques reconditionnées, ils ont vu un moyen d'abaisser encore l'impact du CO2 dans leur bilan environnemental. Ce que leurs collaborateurs les plus jeunes, particulièrement sensibles à ces enjeux, apprécient de surcroît".
Potentiel pour tripler les ventes en 2025
Des entreprises pharmaceutiques, le Bureau Veritas ou encore EDF et certaines de ses filiales ont compté parmi les premiers clients de Backliz. Elles vont jusqu'à intégrer à leur car policy les voitures reconditionnées de Backliz. De fait, pour crédibiliser sa démarche, Nicolas Fragne a travaillé sur des certificats de bilan carbone validés par l'Ademe.
Selon ses projections, calculées en se fondant sur les engagements pris par les clients, le volume de livraisons de Backliz devrait tripler en 2025. Les contrats porteront toujours sur des périodes de 42 mois et 85 000 km pour la très grande majorité. "Une voiture sur deux est une Tesla. Le reste se compose de Volkswagen, de Skoda, de Peugeot et de Renault", détaille le président du groupe Yooliz.
Une poussée de croissance qui appelle à structurer la filiale. D'une part, un directeur commercial arrivera prochainement dans les effectifs. D'autre part, Backliz a lancé une consultation à l'échelle nationale pour industrialiser de manière uniforme le reconditionnement des voitures électriques. Rien n'est décidé, mais le logisticien CAT tient pour le moment la corde.
Plus globalement, le groupe lyonnais se dit satisfait de son exercice 2024. Au cumul, les cinq filiales ont livré 3 000 voitures neuves ou d'occasion à des clients professionnels et particuliers. Yooliz et ses sociétés sœurs commercialisent ces véhicules sous forme de contrats de location ou en qualité d'intermédiaires pour le compte de leasers.
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