Les loueurs courte durée tirent la sonnette d’alarme

Les loueurs courte durée sont privés de véhicules neufs. Ce canal est en chute libre de 38 % au premier semestre 2022, à 72 833 immatriculations de voitures particulières. Le déficit s’élève même à 51,3 % en juin 2022 par rapport à juin 2019.

La chute est certes moins prononcée pour les utilitaires légers, mais elle demeure problématique. Depuis janvier, le repli est de 18 %, à 13 768 mises à la route, avec une pointe à -31,9 % en juin.

Commandes annulées

Dans ce contexte de pénuries, les constructeurs privilégient les canaux plus rentables, à savoir les particuliers et, dans une moindre mesure, les flottes (loueurs longue durée, entreprises et administrations). La courte durée est donc servie en dernier, à condition que les commandes passées ne soient pas purement et simplement annulées.

A lire aussi : Les loueurs courte durée se préparent à un été 2022 difficile

Pour les acteurs du secteur, cette situation n’est plus tenable. Ils n’ont d’autre choix que de prolonger. "Pour faire face à ces difficultés d’approvisionnement, de nombreux loueurs, qui sortaient pourtant d’une période de très faible visibilité et d’effondrement de la demande en raison de la crise sanitaire, ont pris l’initiative de conserver des véhicules qui auraient normalement dû être revendus fin 2021, en anticipant la pénurie de 2022", explique Mobilians dans un communiqué.

Ces pénuries et les décisions qui en découlent ne sont pas sans conséquences pour les clients, qui voient les tarifs des locations grimper en flèche pour cet été.

Appel aux constructeurs

Le syndicat en appelle donc aux constructeurs pour envisager une sortie de crise. Mobilians invite ces derniers "à engager sans délais un nouveau cycle de discussions afin de trouver des solutions pour rétablir les approvisionnements en véhicules sur le canal location courte durée à un niveau suffisant pour répondre à la demande."

L’appel est lancé. La balle est à présent dans le camp des constructeurs. Reste à savoir si ces derniers y répondront favorablement. Les pénuries de composants vont continuer à affecter leur capacité de production pour plusieurs mois, ce qui ne devrait pas les détourner de leur politique actuelle qui consiste à privilégier les canaux les plus rémunérateurs.