La location courte durée : une option en faveur de l’environnement
Entre le covoiturage, l’autopartage, ou encore les transports en commun, la location courte durée (LCD) a aussi son mot à dire. Le métier de la mobilité partagée de Mobilians, en collaboration avec l’Ademe et les cabinets d’avocat Vertigo Lab et Indigo, vient de partager les résultats de la première étude sectorielle sur le sujet de la LCD. Une enquête qui présente les loueurs comme une solution dans l’enjeu de la décarbonation des transports et comme un acteur de poids dans l’économie française.
"Actuellement, la part de clients particuliers et celle de clients professionnels sont équivalentes", soulève Jean-Philippe Doyen, président métier mobilité partagée de Mobilians et de Sixt France. L’étude a été réalisée entre 2019 et 2021 auprès de 1 551 clients d’agence de LCD. Elle permet de dégager différentes typologies de clients. Parmi ces derniers, 29 % des particuliers et 23 % des professionnels affirment ne pas avoir de véhicule personnel.
Une filière contribuant à 7,5 milliards d’euros au PIB français
Actuellement, en France, la location courte durée est représentée par 4 700 agences sur l’Hexagone et compte 12 000 emplois directs et plus de 20 000 emplois indirects. Avec près de six millions de locations réalisées et 230 000 véhicules achetés par an, la LCD souhaite montrer qu’il s'agit d'une filière de poids dans le secteur automobile. Elle compte parmi les dix premières "en matière d’effet d'entraînement sur l’activité économique en France".
Dans l’économie française, l’étude révèle que les entreprises ayant participé à cette enquête contribuent à 7,5 milliards d’euros au PIB français. "Il faut préciser qu’il y a un maintien des flux économiques sur le territoire. 82 % des richesses produites par les loueurs restent dans l'Hexagone", souligne fièrement Jean-Philippe Doyen. En 2019, sur la question des recettes fiscales, la LCD atteint 1,04 milliard d’euros pour 4,3 milliards d’euros de chiffre d'affaires.
La LCD, un acteur en faveur de l’environnement
Outre la démonstration de son poids économique en France, les acteurs de la LCD souhaitent prouver les vertus de leur secteur en faveur de l’environnement. Pour justifier cet argument, l’étude révèle que le taux d’occupation par véhicule loué s’élève à 2,19 passagers. Un résultat qui a de quoi convaincre dans une ère où la voiture réservée à l’usage individuel se fait pointer du doigt.
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Autre chiffre dévoilé par l’étude et allant dans le sens des loueurs : le taux d’utilisation des véhicules. En effet, celui-ci se trouve supérieur à celui du parc automobile, avec des voitures parcourant 2 à 3 fois plus de kilomètres que la moyenne des véhicules particuliers français. Pour illustrer factuellement les bienfaits de la LCD en matière de diminution des gaz à effet de serre (GES), l'étude aborde trois cas d’usage différents, "représentatif des répondants à l’enquête" : l’usage "loisir", la location pour des clients professionnels et la flotte de véhicules partagés.
Des réductions dans les émissions de GES dans les trois cas
Dans le cadre d’un usage "loisir", les acteurs de l’enquête prennent pour exemple une famille de quatre personnes, propriétaire d’une citadine électrique, qui louerait un véhicule "thermique plus spacieux" afin de se déplacer pour les vacances. D’après l’étude, cette famille économiserait 83 % de GES par an comparé à une famille propriétaire d’un véhicule hybride ou thermique.
Le deuxième scénario présente deux collègues partant en déplacement deux fois par mois, prenant le train puis une voiture de location pour leurs trajets professionnels. Dans cette situation, la location permettrait d’économiser 82 % des émissions de GES par an par rapport à un trajet similaire réalisé avec un véhicule de fonction. Notons que les loueurs sont présents dans 160 gares de l’Hexagone et que 21 % des locations sont effectuées en intermodalité avec le train.
Pour le dernier cas pratique, l’enquête imagine plusieurs entreprises qui se partagent, via la LCD, une flotte de VU afin d’adapter la taille de leur flotte de voiture en fonction des besoins saisonniers. Par la réduction du nombre de véhicules neuf dans leur parc via la mutualisation, l’enquête démontre que les émissions permettent d'économiser 43 % des émissions de gaz à effet de serre en comparaison avec des entreprises qui seraient chacune propriétaire d’une flotte de véhicules.
Des demandes de soutien au gouvernement
Dans le cadre du projet de loi des Finances qui sera présenté en automne, la branche mobilité partagée espère se faire entendre par les pouvoirs publics. Ils ont ainsi mis en place une série de mesures dans l’objectif de soutenir la filière de la location courte durée.
Les loueurs demandent une mesure à zéro euro pour répondre à la demande des entreprises. Ainsi, ils aspirent à ce que la location de VE par les sociétés, possédant une flotte de plus de 100 véhicules, soit intégrée dans leur reporting (dans le cadre de la LOM). D’autre part, les acteurs de la LCD veulent que la prime à la conversion puisse donner lieu à un "crédit mobilité multimodal" utilisable pour l’usage d’un véhicule loué ou autopartagé.
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Faisant partie des principaux fournisseurs de véhicules récents sur le marché de l’occasion, les loueurs réclament au gouvernement de réindexer le barème du bonus automobile accordé aux personnes morales, “au niveau des montants attribués aux personnes physiques” pour les entités participant au recul de "l’autosolisme".
Comme pour de nombreuses entreprises s’occupant d’une flotte de véhicules électriques, les membres du métier mobilité martagée souhaitent une accélération dans le déploiement de bornes de recharge dans les hubs de mobilité. Précisons que pour le moment, le nombre de véhicules électrifiés dans la flotte des agences de location reste faible et s’élève à hauteur de 30 % pour une demande de véhicule électrique de 6 % par les clients.
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