Ecotaxe PL : retour à la case départ ?

Son changement de nom et de mode de fonctionnement n’aura pas suffi à calmer la colère des routiers. Ces derniers ont décidé de se mobiliser à compter du 13 octobre pour protester contre le système dit de "péage de transit PL", la nouvelle mouture de l’écotaxe PL*. Le mouvement revendicatif prendra la forme de manifestations et d’opérations escargots dans tous le pays, devant débuter dans les régions Auvergne, Bourgogne, Limousin et Poitou-Charentes, avant de s’étendre en Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées, Aquitaine, Languedoc Roussillon, Normandie et Ile-de-France. "Les entreprises de transport ne sont pas en capacité de supporter une fiscalité supplémentaire, quelle qu’elle soit", expliquent les organisations professionnelles FNTR, TLF, UNOSTRA et CSD.

Des distorsions de concurrence entre territoires

Ces organisations estiment par ailleurs que le péage de transit PL "crée des disparités régionales inacceptables qui engendrent des distorsions de concurrence entre les territoires". La profession estime par ailleurs que le financement des infrastructures pourra désormais être assuré par la surtaxe de deux centimes d’euro par litre de Diesel annoncée récemment par le gouvernement. Celle-ci doit en effet rapporter 800 millions d’euros, soit "seulement" 100 millions d’euros de moins que les recettes attendues avec le péage de transit PL. Reste que si le gouvernement mettait définitivement fin au dispositif, il devrait indemniser dans de fortes proportion la société chargée d’assurer la collecte du péage transit PL, la société Ecomouv’. Le projet initial tablait sur une récolte annuelle de 1,15 milliard d'euros, dont 20% pour Ecomouv'.

*Le nouveau dispositif, censé débuté en 2015, concerne tous les  camions de plus de 3,5 tonnes – à l’exception des véhicules agricoles – et doit s’appliquer sur environ 4000km de routes nationales, soit 11000 de moins que ce qui était prévu avec l’écotaxe PL. Le montant du péage doit être, lui, en moyenne de 13 centimes d’euro par kilomètre.