Au-delà du moteur électrique, comment la France décarbone la production automobile en 2025
Publié le 25 mai 2025
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Face à ce défi, la France adapte ses politiques. Dès 2024, le gouvernement a modifié le bonus écologique destiné aux véhicules électriques. Désormais, ce bonus dépend d’un bilan carbone global, intégrant toute la chaîne de production. Ainsi, le score environnemental du véhicule sera calculé sur des critères précis : émissions des usines d'assemblage, production des batteries et recyclabilité des matériaux.
Cette politique vise particulièrement les véhicules importés d’Asie. Selon une étude menée par Deloitte pour la Plateforme automobile (PFA), la fabrication des voitures électriques chinoises émettrait environ 45 % de CO₂ en plus comparativement aux modèles fabriqués en Europe, en raison notamment d'une énergie souvent issue du charbon. Ainsi, les nouveaux critères favorisent une production locale à faible empreinte carbone.
La dépendance à l'Asie pour les batteries reste significative. Actuellement, la Chine est leader sur le marché des batteries des VE vendus en France. Cependant, cette dépendance est en train de diminuer grâce à l'ouverture de nouvelles gigafactories françaises, comme celle d'ACC (Stellantis, Total, Mercedes) inaugurée en 2023 dans le Nord, ou celle de Verkor à Dunkerque en 2025. Alimentées par une énergie nucléaire et renouvelable à faible émission, ces usines contribueront fortement à réduire le bilan carbone des batteries françaises.
De son côté, l'Union européenne introduira en 2027 un passeport carbone obligatoire pour toutes les batteries de VE vendues en Europe. Cette mesure encourage déjà les constructeurs à adopter des méthodes de production plus vertes.
Au-delà des batteries, l'acier joue un rôle important dans la réduction des émissions. Sa production traditionnelle est fortement émettrice de CO₂. Toutefois, des alternatives émergent, notamment l’acier « vert », produit avec de l’hydrogène décarboné ou à partir de matériaux recyclés. Une étude de Transport & Environment (T&E) souligne qu’intégrer 40 % d’acier vert dans les voitures européennes d’ici 2030 pourrait réduire les émissions annuelles de 6,9 millions de tonnes de CO₂, avec un coût modéré d'environ 57 € supplémentaires par véhicule.
Certains constructeurs anticipent déjà ce changement. Mercedes-Benz a signé un accord pour acheter dès 2025, 50 000 tonnes d’acier vert par an auprès de l’entreprise suédoise H2 Green Steel. Cette quantité suffirait à produire environ 55 000 véhicules par an. L'industrie explore aussi d'autres matériaux durables, tels que l'aluminium recyclé ou des plastiques biosourcés pour l'intérieur des véhicules.
La décarbonation s’étend aux usines elles-mêmes, certaines étant désormais alimentées exclusivement par des énergies renouvelables. Audi ambitionne ainsi la neutralité carbone complète de ses sites dès 2025. De plus, le secteur mise sur une économie circulaire en améliorant le recyclage et en facilitant le réemploi des composants, particulièrement des batteries.
Ce virage stratégique présente un double avantage pour la France : il permet d’atteindre ses objectifs climatiques ambitieux (neutralité carbone en 2050 et réduction de 55 % des émissions d’ici 2030) tout en renforçant son industrie face à la concurrence internationale. Encourager la production locale avec une faible empreinte carbone est ainsi devenu une stratégie économique clairement affirmée.
Toutefois, cette transition ne se fera pas sans défis. Les professionnels soulignent la complexité technique liée à l’évaluation précise de l’empreinte carbone de chaque véhicule. C'est pourquoi l'Ademe développe une plateforme dédiée pour faciliter ces calculs. L'industrie automobile aura besoin d’investissements substantiels et d’un soutien public fort, via des subventions ou encore des normes facilitant le recyclage.
Selon piecesauto24.com, l’impact du catalyseur sur l’environnement demeure un aspect souvent négligé dans la chaîne globale des émissions, malgré son rôle essentiel dans la réduction des gaz polluants à l’échappement. Or, la fabrication de ces dispositifs implique l’extraction de métaux rares comme le platine, le palladium ou le rhodium, dont l’empreinte écologique est significative en raison de procédés énergivores et polluants. Dans une optique de décarbonation complète, de plus en plus d’acteurs de la filière prennent conscience de la nécessité d’évaluer l’ensemble du cycle de vie de chaque composant, y compris les systèmes de dépollution. Des initiatives voient le jour pour développer des catalyseurs plus durables, intégrant davantage de matériaux recyclés ou produits localement, et dont la conception facilite le désassemblage en fin de vie. Cette attention nouvelle portée aux éléments autrefois considérés comme périphériques illustre l’évolution globale du secteur vers une approche plus holistique et rigoureuse de la performance environnementale.
Ainsi, 2025 marque un tournant décisif où la production automobile française passera du simple véhicule électrique à une industrie pleinement engagée vers une véritable neutralité carbone.