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Collecte et régénération des huiles usagées : l’automobile, intimement liée au développement responsable de la filière

Publié le 1 décembre 2023

4 min de lecture

Article sponsorisé

CYCLEVIA continue de faire évoluer la filière des huiles et des lubrifiants. André Zaffiro, son directeur général, revient sur les avancées et les actions engagées par l’éco-organisme dans un combat pour l’économie circulaire, où l’automobile occupe une place essentielle.

Pour les lecteurs qui ne vous connaitraient pas encore, pouvez-vous nous dire qui est Cyclevia ?

André Zaffiro : Oui, bien sûr. Cyclevia est l’éco-organisme de la filière des huiles et des lubrifiants. Depuis mars 2022, notre mission est d’endosser pour le compte de nos adhérents (les producteurs) la responsabilité de leur déchet : les huiles usagées. Par nos actions, nous soutenons leur collecte et favorisons leur régénération. En 2022, 209 000 tonnes d’huiles usagées ont été collectées soit 53% du gisement et 79% ont été régénérées. Des résultats très positifs !

 

En quoi votre déchet se distingue-t-il des autres ?

AZ : Les huiles usagées sont des déchets dangereux. Et cette particularité n’est pas anodine. Déversées dans la nature, elles polluent les sols et les nappes, mais aussi l’eau des mers et des rivières. Leur gestion doit donc faire l’objet d’une attention particulière, c’est un enjeu de santé publique. Cyclevia est bien sûr en première ligne, mais les détenteurs ont aussi un rôle important à jouer. Je pense notamment aux professionnels de la réparation automobile et aux particuliers.

 

Oui, quand on parle des huiles de vidange, on pense tout de suite aux garagistes, mais sur quel terrain les attendez-vous ? 

AZ : Avec près de 107 000 tonnes, ces professionnels représentaient en 2022 51% des huiles collectées en France. Comme pour les autres détenteurs, la collecte est devenue gratuite pour eux l’année passée, soutenue financièrement par l’éco-organisme, ce qui explique sans doute en partie les bons résultats. Si leur rôle est primordial pour prélever ces déchets au sein du parc automobile, il l’est tout autant pour assurer leur « qualité ». Proscrire tout mélange avec d’autres déchets d’atelier, et donc bien trier, c’est permettre ensuite une meilleure régénération, en termes de process comme de produit fini.

 

Et les particuliers ?

AZ : Leur rôle est dans un sens tout aussi important, même si les volumes sont moindres, car certains réalisent eux-mêmes leurs vidanges. Il est donc essentiel de promouvoir les bonnes pratiques pour les protéger et éviter tout rejet dans la nature. Notre rôle en tant qu’éco-organisme est de les inciter à s’en débarrasser en déchèterie. Des premiers outils de communication ont d’ailleurs été mis en place, mais je pense surtout à une expérimentation de collecte que nous menons en ce moment en Guadeloupe.

 

Les Outre-mer, justement, parlons-en.

AZ : C’est en effet une préoccupation majeure pour nous car les situations rencontrées sont souvent préoccupantes, avec des défaillances en matière de collecte et une absence totale de solution de traitement. En Guadeloupe, et c’est une première nationale, nous avons monté un partenariat avec le groupe Barbotteau et créé 6 nouveaux points de collecte au sein des enseignes Midas et Norauto. Le maillage des déchèteries s’en trouve considérablement renforcé. Par ce biais, nous cherchons aussi à offrir une solution concrète et gratuite aux « garages informels », ces structures sans existence légale qui se développent fortement en Outre-mer. C’est également le moyen de faire passer nos messages. Notre participation au 71e Run Trophy, en novembre, va dans ce sens. Il nous aura permis de toucher 5000 passionnés de sport mécanique. Les premiers de résultats de cette opération sont encourageants et nous serons certainement amenées à la dupliquer dans d’autres territoires. Autre point essentiel de cette expérience : les bidons. Leur accumulation et le coût que représente leur gestion est une préoccupation majeure pour les collectivités. Nous avons décidé de les collecter, au même titre que les huiles usagées, et de financer intégralement leur traitement.

 

Ce qui n’est pas neutre, compte tenu de vos projets pour l’avenir…

AZ : Oui, vous avez raison. Notre constat est, qu’aujourd’hui, aucun éco-organisme ne prend en charge ces bidons souillés. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, Cyclevia n’en a pas la responsabilité alors même que les producteurs (nos adhérents) sont à l’origine de la mise en marché à la fois de l’huile et de leur emballage. Nous militons actuellement pour leur regroupement au sein de notre REP. Nous en avons d’ailleurs informé les pouvoirs publics récemment. Outre la prise en charge des coûts pour leurs détenteurs, ces déchets seraient mis sur la voie de l’économie circulaire, comme le sont aujourd’hui les huiles usagées. Le recyclage et la régénération sont clairement des questions stratégiques pour la filière, et les besoins iront croissant. Nous sommes très impliqués sur le sujet.

 

André Zaffiro, Directeur général de Cyclevia

 

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