Mitsubishi Eclipse Cross PHEV : hybridation salutaire
L'éclipse a failli être totale. En effet, le 27 juillet 2020, Mitsubishi Motors annonçait le gel des lancements en Europe. Heureusement pour l’importateur de la marque en France, Emil Frey, et son réseau, après plusieurs mois de négociations, le soleil s’est à nouveau levé sur les trois diamants. Mitsubishi va finalement rester en Europe et pourra compter sur l’appui de Renault pour renforcer sa gamme. En effet, à partir de 2023, des Clio et Captur, convertis au Ness design du japonais, arriveront dans les showrooms.
En attendant, Mitsubishi compte sur l’Eclipse Cross hybride rechargeable pour se relancer. Après l’arrêt de l’Outlander, fin 2020, la marque tient son nouvel étendard et veut profiter du dynamisme du segment C. "Il s’agit d’un produit clé pour nous, explique Patrick Gourvennec, président de Mitsubishi Motors France. L’Eclipse Cross se positionne sur un marché qui pèse 4 fois plus que celui du D‑SUV sur lequel était présent l’Outlander."
En chiffres, les C‑SUV ont représenté 241 857 immatriculations en France en 2020, sur les 648 232 SUV immatriculés au total. Une part de 37,3 % qui devrait encore progresser, puisque Mitsubishi estime que le segment C‑SUV atteindra 400 000 immatriculations (+ 65 %) en 2023 dans l’Hexagone. De plus, l’électrification de ces modèles va aller bon train et la marque maîtrise cette technologie.
Une base thermique connue et efficace
Dans ce contexte, Mitsubishi Motors France ambitionne de livrer 2 500 Eclipse Cross en 2021, avant de trouver un rythme de 3 800 unités en année pleine. Ce modèle va ainsi remplacer l’Outlander (2 642 véhicules en 2020, - 16,2 %) et permettre à la marque de viser 6 500 immatriculations VP‑VUL en 2021, après une année 2020 à 6 555 unités, avec 5 012 VP (- 30,5 %) et 1 543 VUL (- 12,2 %). En reposant sur la même base technique que son aîné, l’Eclipse Cross peut compter sur un système éprouvé et reconnu.
Le modèle associe ici un bloc essence de 2,4 l de cylindrée, fonctionnant en cycle Atkinson, développant 98 ch et deux moteurs électriques disposant d’une puissance de 82 ch (60 kW) à l’avant et 95 ch (70 kW) à l’arrière. Ces deux derniers sont alimentés par une batterie d’une capacité de 13,8 kWh qui permet de parcourir 45 km en mode électrique selon le cycle mixte et même 55 km exclusivement en ville. Cela fait également de l’Eclipse Cross un véhicule quatre roues motrices.
46 g/km de CO2
La puissance totale du groupe motopropulseur peut ainsi grimper jusqu’à 188 ch, mais l’essentiel est ailleurs et notamment dans l’efficience du système qui permet d’afficher une consommation mixte WLTP de 2 l et des émissions de CO2 de 46 g/km. Naturellement, à condition de jouer le jeu de la recharge, comme pour tous les hybrides rechargeables. L’Eclipse Cross demande 4 h pour faire le plein de watts avec une Wallbox et 25 min pour retrouver 80 % de l’autonomie électrique, avec un branchement en 50 kW. Sans surprise, une fois au volant, l’Eclipse Cross se conduit presque comme un véhicule électrique puisque, dans la majorité des cas, ce sont les deux moteurs électriques qui assurent la propulsion. Le moteur thermique sert souvent de générateur, mais peut aussi entraîner les roues, sur l’autoroute entre autres.
Cette deuxième version de l’Eclipse Cross, arborant toujours un design fort mais moins clivant, notamment à l’arrière, ne manque pas d’atouts. La dotation en équipements a également progressé et va même jusqu'à offrir le V2X, c'est-à-dire que l'énergie de la batterie peut aller dans les deux sens et ainsi, par exemple, alimenter la maison lorsque le véhicule est branché à la borne du domicile. De quoi rallumer la lumière en cas d'éclipse.