Les flottes sous perfusion électrique

L’électrique en bouée de sauvetage du marché des flottes. Voilà un scénario que peu auraient imaginé en début d’année. Et pourtant, c’est désormais une réalité. Sans l’électrique, le bilan du BtoB à fin novembre 2025 serait encore plus morose qu’il ne l’est déjà.
À un mois de la fin de l’année, AAA Data recense 647 576 immatriculations de voitures particulières (VP) et d’utilitaires légers (VUL) sur les canaux flottes, que sont les sociétés, les administrations et les loueurs longue durée. Un volume en baisse de 8,9 % par rapport à l’an passé. Dans le détail, ce sont 400 160 VP (-10,4 %) et 247 416 VUL (-6,3 %) qui ont été livrés.
119 534 VP et VUL électriques
Les modèles hybrides apportent la plus grosse contribution avec 34,1 % des mises à la route, mais ils ne progressent que de 1,3 % à fin novembre (220 591 unités) et ont fini dans le rouge les trois derniers mois : -5,3 % en septembre, -9,5 % en octobre et -18,6 % en novembre.
Viennent ensuite les véhicules diesel, à 32,9 % de part de marché grâce aux utilitaires légers, mais ils déclinent de 15,3 %, à 213 154 unités. Ainsi, les deux vecteurs de croissance du marché des flottes sont mal-en-point. Sans parler des modèles essence qui chutent de 40,6 %.
La seule éclaircie vient donc des modèles électriques. Ceux-ci cumulent 119 534 immatriculations depuis janvier. Soit une progression de 45,8 % et une part de marché qui, en l’espace d’un an, est passée de 11,5 % à 18,5 %. Voici donc le topo global d’un marché BtoB en crise.
Le mois de novembre qui vient de s’écouler n’est que le reflet de la situation. On constate même une accentuation des principaux phénomènes observés depuis janvier. Toujours selon AAA Data, 60 349 VP et VUL ont été livrés sur l’avant-dernier mois de 2025, soit 5,4 % de moins qu’en novembre 2024.
Les hybrides en net repli
La catégorie des voitures particulières est la plus chahutée. Elle s’effrite de 9,4 % avec 37 688 immatriculations enregistrées. Le fait majeur est l’envol de 77,9 % des électriques, à 11 965 unités. Soit 100 de plus qu’en octobre, et donc un nouveau record. Leur part de marché s'élève à 31,7 %. Soit près du double qu’en novembre 2024 (16,2 %).
Toutes les autres énergies sont en chute libre. Rien de surprenant pour l’essence et le diesel, qui déclinent depuis de nombreux mois. Plus inquiétant en revanche est le décrochage de 21,1 % des modèles hybrides (17 924 unités).
Cela traduit bien l’impasse dans laquelle se trouvent bon nombre d’entreprises. Elles retardent leurs investissements car elles ne savent plus quoi acheter ou tout simplement parce qu’elles ne sont pas prêtes à passer à l’électrique.
Du côté des VUL, le léger mieux constaté depuis septembre s’est confirmé. Les immatriculations ont progressé de 2,2 %, à 22 661 unités. Le diesel demeure ultramajoritaire avec 71,3 % de part de marché.
Les entreprises ne sont pas ici contraintes par la réforme des avantages en nature. Ce qui ne les empêche pas d’acheter (ou louer) davantage de modèles électriques. Ces derniers progressent de 60,1 % en novembre, mais les volumes restent modestes (2 830 unités).
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