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L’électrique reste avantageux en 2024 malgré la fin du bonus pour les entreprises

Publié le 26 septembre 2024

Par Robin Schmidt
5 min de lecture
L’Arval Mobility Observatory a publié la 13e édition de son étude annuelle nommée TCO Scope, qui analyse les coûts de détention des véhicules d’entreprise. Si l’électrique conserve des avantages face au thermique, des défis subsistent, en particulier en ce qui concerne son coût à l’achat.
flottes vul
Selon l'étude, les véhicules électriques conservent leurs avantages face aux motorisations thermiques, notamment grâce à des coûts énergétiques et d’entretien plus faibles. ©AdobeStock-Yuri Bizgaimer

L’Arval Mobility Observatory vient de dévoiler les résultats de l’édition 2024 de son TCO Scope, son étude annuelle sur les coûts de détention (TCO) des véhicules d’entreprise. Dans un contexte de mutation du marché automobile européen, notamment impulsé par les nouvelles réglementations écologiques et fiscales sur les flottes d’entreprise, cette 13e édition du TCO Scope introduit plusieurs évolutions méthodologiques.

 

D’abord, une prise en compte distincte des coûts d’usage pour les véhicules thermiques et 100 % électriques, tant pour les voitures particulières (VP) que pour les véhicules utilitaires légers (VUL), est désormais proposée. Cependant, en raison de ces modifications, il n'est donc pas possible de comparer directement les données de coûts d’usage de 2024 avec celles des années précédentes.

 

Dans l’ensemble, les conclusions de l’étude montrent néanmoins que les véhicules électriques conservent leurs avantages face aux motorisations thermiques, notamment grâce à des coûts énergétiques et d’entretien plus faibles. Cependant, des défis subsistent, en raison de l'absence de bonus à l'achat et des prix catalogues élevés, mais aussi du côté des VUL, où l’électrique peine à s’imposer.

 

Zoom sur les véhicules particuliers

 

Selon l’étude de l’Arval Mobility Observatory, le prix de revient kilométrique (PRK) moyen des voitures particulières thermiques, après impôt sur les sociétés (IS), est de 0,371 euros TTC/km en 2024. Ce constat a été calculé à partir d'un échantillon de plus de 215 000 véhicules avec un kilométrage annuel de 25 000 km, soit 48 mois et 100 000 km. Le coût total moyen après IS s’élève quant à lui à 37 094 euros.

 

Le financement reste la principale composante du coût d’usage des VP thermiques, représentant 43,3 % du coût total, soit environ 20 242 euros. Ce poste inclut la dépréciation et les frais financiers, déterminés par la différence entre le prix d’achat et la valeur résiduelle du véhicule après 48 mois.

 

Le coût de l’énergie, principalement influencé par la hausse des prix des carburants, correspond à 21 % du coût total, avec un budget d’environ 10 000 euros. Les charges fiscales et sociales occupent de leur côté la troisième place du podium avec 18 % du total, suivies par l'entretien, les pneus et l'assurance, qui constituent 17 % du TCO.

 

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En ce qui concerne les voitures particulières électriques, le PRK moyen est légèrement supérieur à celui des thermiques en 2024, atteignant 0,377 euros TTC/km, avec un coût total moyen de 37 747 euros pour un échantillon de près de 50 000 véhicules. Ici, le financement représente une part encore plus importante, à 62,4 % du coût total, soit environ 30 899 euros.

 

En revanche, le poste énergie pèse beaucoup moins lourd que pour les motorisations diesel ou essence, avec seulement 11 % (5 500 euros), en raison du coût moindre de l’électricité. L'entretien et les frais d’assurance, qui équivalent à 17 % du coût global (8 477 euros), restent similaires à ceux des thermiques, tandis que les charges fiscales et sociales représentent 10 % (4 635 euros) du TCO.

 

Ainsi, sur les 19 éléments de comparaisons proposé par l’édition 2024 du TCO Scope, les modèles électriques confirment leur pertinence face aux thermiques. Les véhicules électriques remportent en effet neuf des onze confrontations avec les motorisations thermiques, et un match est déclaré "ex-aequo" avec un modèle hybride (Peugeot 208).

 

Zoom sur les véhicules utilitaires

 

Pour les véhicules utilitaires légers (VUL) thermiques, le prix de revient kilométrique moyen après IS, calculé à partir d'un échantillon de 20 VUL, est affiché à 0,288 euros TTC/km en 2024. Le coût total moyen, pondéré de l’échantillon de 179 247 unités sur un total de 261 706 unités immatriculées en entreprise, s'élève alors à 28 773 euros, avec un financement qui représente 47 % du coût global, soit 18 017 euros.

 

Le coût de l’énergie constitue quant à lui le second poste de dépenses, avec 34 % du total (13 277 euros), tandis que l'entretien représente 19 % (7 120 euros). Contrairement aux VP, les VUL ne sont que très peu affectés par les charges sociales et fiscales, car seule la taxe sur la carte grise s'applique.

 

Du côté des VUL électriques, le PRK moyen est légèrement plus élevé que celui des thermiques, à 0,313 euros TTC/km. Le coût total moyen ressort à 31 322 euros en 2024, pour un échantillon de 24 113 unités sur un total de 25 990 VUL électriques immatriculées en entreprise.

 

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Le financement reste sans grande surprise le poste le plus important, à 65,9 % du total, soit 31 000 euros. Un constat qui s’explique notamment par un prix catalogue pondéré nettement plus élevé en électrique, affiché à 41 189 euros contre 30 427 euros pour les VUL diesel ou essence. L'entretien représente 15 % du coût total (7 277 euros), et l’énergie, grâce au faible coût de l’électricité, ne représente que 13 % (6 107 euros).

 

À noter également que les véhicules utilitaires légers électriques bénéficient encore d’un bonus fiscal de 3 000 euros, même si celui-ci a été réduit de 1 000 euros par rapport à 2023, alors qu’ils ont disparu pour tous les VP depuis le 14 février 2024. Toutefois, dans la catégorie des VUL, les modèles électriques ont plus de mal à s'imposer, ne gagnant qu'une seule des trois comparaisons pour des kilométrages supérieurs à 60 000 km.

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