La mobilité est aussi un terreau d'inégalités hommes-femmes

En matière d’égalité entre les hommes et les femmes, il y a encore du travail. Y compris en ce qui concerne la mobilité. Le think tank Forum Vies Mobiles dévoile les chiffres de son étude sur le rapport des femmes à leurs déplacements. Visiblement, les inégalités subsistent puisque d’après l’enquête, les pratiques de mobilité féminines sont davantage liées à la vie quotidienne.

Ainsi, les sondées réalisent 25 % de distance de moins que les hommes. "Les pratiques de la mobilité féminine sont plus restreintes et traduisent un plus grand centrage sur le foyer que pour les hommes", précise l’étude. Par conséquent, un homme parcourt 118 km de plus qu’une femme, en moyenne par semaine.

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Les trajets sont ainsi plus utilitaires pour une femme que pour un homme, avec des parcours en rapport avec les déplacements domicile-travail, les courses, l’accompagnement des enfants à l’école ou encore sur les tâches administratives, souligne l'enquête. Elles sont aussi plus nombreuses que les hommes dans l’utilisation des transports en communs ou de la marche.

L'insécurité dans les transports en commun

Si davantage de femmes utilisent les transports collectifs, selon les données du Haut Conseil à l’Égalité entre les Femmes et les Hommes, 100 % des femmes interrogées affirment y avoir subi du harcèlement sexuel au moins une fois dans leur vie. Selon l’étude, les déplacements féminins dans l'espace public sont corrélés avec un sentiment d’insécurité, particulièrement le soir.

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Elles sont donc deux fois plus nombreuses à avoir peur dans les transports en commun, selon l’enquête. Ainsi, Forum Vies Mobiles explique que "les femmes développent une série de stratégies" évitant certaines stations, en faisant attention à leur style vestimentaire ou en esquivant les interactions. Ce qui représente pour elles "une charge mentale" supplémentaire.

Inégalités aussi sur l’usage de la voiture

Si les femmes sont plus réticentes à lâcher leur voiture, seules 80 % d'entre elles ont le permis B contre 90 % des hommes. D’autre part, l’étude précise que dans les ménages qui ne possèdent qu’une voiture, c’est l’homme qui en fait le plus usage. Selon le ministère de l’Intérieur, "les hommes représentent 84 % des responsables présumés d’accidents mortels et trois moins de femmes que d’hommes sont décédées sur la route en 2019."

L’étude souligne, par ailleurs, que les difficultés sont plus importantes en zone rurale, où le manque de transports en commun et l’accès à la voiture s'avère limité. Selon Forum Vies Mobiles, ces difficultés "entravent l’accessibilité à l’emploi, aux systèmes de garde, aux services publics, aux commerces et aux loisirs".