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La France, bonne élève de l’électrification des flottes d’entreprises

Publié le 19 septembre 2024

Par Robin Schmidt
4 min de lecture
Selon une étude réalisée auprès de plus de 500 gestionnaires de flottes d’entreprises dans le monde, la France ferait déjà partie des meilleurs élèves en termes de transition vers l’électrique. Une flotte française sur cinq devrait ainsi être composée à 100 % de véhicules électriques d’ici à 2030.
vehicule electrique recharge
D'après l'étude, 42 % des opérateurs interrogés ayant déjà entamé leur transition prévoient que leur flotte sera composée d’au moins 50 % de véhicules électriques d’ici à 2030. ©AdobeStock

L’entreprise Wex, spécialisée dans les solutions de paiement pour les entreprises, a réalisé une étude sur la transition des flottes d’entreprises vers l’hybride et l’électrique. Menée par le cabinet de conseils Frost & Sullivan, elle a ainsi interrogé plus de 500 gestionnaires de flottes dans huit pays dans le monde, dont 65 d’entre eux établis en France.

 

Bien que la transition d’un parc automobile vers l’électrique implique des défis financiers, logistiques et de formation des collaborateurs, 80 % des gestionnaires interrogés estiment qu’au moins 25 % de leurs flottes seront composées de véhicules électriques d'ici à 2030. Cette part monte même à 42 % pour les opérateurs ayant déjà entamé la transition de leur flotte.

 

"Pour moi, il a été extrêmement encourageant de constater que 80 % des exploitants de flottes interrogés prévoient qu’au moins 25 % de leurs flottes soient composées de véhicules électriques d’ici à 2030. Cela nous indique que la transition est désormais en cours et souligne que, même si les délais varient, de nombreux acteurs de notre secteur suivent le même chemin – ce qui constitue un puissant catalyseur pour la collaboration à l’échelle du secteur", souligne Carlos Carriedo, directeur des opérations de Wex, en charge de l’étude.

 

Des disparités entre les pays

 

Si l’étude montre une accélération globale de l’adoption des véhicules électriques au sein des flottes d’entreprises, elle met également en avant de grandes disparités entre les différents pays. Ces dernières peuvent, dans un premier temps, s’expliquer par les aides à l’achat d’un véhicule électrique pour les professionnels, qui peuvent grandement varier d’un pays à l’autre.

 

Parmi les meilleurs élèves, on retrouve la France, dont près d’une flotte sur cinq devrait être composée à 100 % de véhicules électriques d’ici à 2030. En revanche, aux États-Unis et en Allemagne, qui ont actuellement la plus faible pénétration de véhicules électriques dans leurs flottes, plus de 64 % des entreprises s’attendent à avoir seulement 25 % de véhicules électriques avant la fin de la décennie.

 

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Mais l’analyse de Wex révèle également un contraste dans les implications financières de l'électrification des flottes. En effet, si les coûts de détention réduits des véhicules électriques peuvent encourager leur adoption, leur coût d'achat initial élevé représente de son côté un obstacle majeur. Bien que les véhicules électriques permettent de réaliser des économies à long terme (entretien réduit, coût de l'électricité plus stable que les carburants fossiles), l'investissement initial reste donc une barrière pour la plupart des gestionnaires de flotte dans le monde.

 

Malgré les coûts initiaux et les défis d'infrastructure, de nouvelles solutions de financement facilitent cette transition. À titre d’exemple, des cartes de flotte spécialisées et des logiciels sur mesure aident à simplifier l'intégration des véhicules électriques et à optimiser leur gestion. Ainsi, 70 % des opérateurs interrogés déclarent que la décarbonation est un élément "important" ou "fondamental" de leur stratégie d'entreprise et 50 % d’entre eux ont déjà investi dans une infrastructure de recharge.

 

Les entreprises françaises ont une longueur d’avance

 

L’étude menée par Frost & Sullivan souligne aussi l’engagement des gestionnaires de flottes français dans la décarbonation de leur parc automobile. Les opérateurs français sont en effet davantage impliqués, puisque 79 % d’entre eux se sont fixé une échéance précise pour la réduction de leur empreinte carbone, contre à peine 59 % au niveau mondial.

 

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Selon l’étude, cette motivation d’accélérer leur transition vers l’électrique se ferait d’abord pour des raisons pécuniaires. 79 % des gestionnaires français déclarent alors que la réduction des coûts est le principal moteur pour l’achat d’un véhicule électrique. Suivent ensuite le souci de l’image de marque pour 77 % d’entre eux et la conformité réglementaire (76 %).

 

Si les opérateurs français interrogés jugent être plutôt satisfaits de l’infrastructure publique de recharge, et ce malgré une utilisation bien moindre (seulement 55 %) que dans d’autres pays européens, ils doivent néanmoins faire face au défi de la planification des trajets pour leur flotte de véhicules électriques et hybrides. Près de 68 % des opérateurs déclarent donc être confrontés à des difficultés, principalement car les pompes à essence et les stations de recharge sont parfois éloignées les unes des autres.

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