Jean-Marc Prince, groupe Volkswagen : "Nous avons terminé 2022 avec 107 000 commandes en BtoB"

Journal des Flottes : Jean-Marc-Prince, quelle analyse faites-vous de l’année 2022 pour les ventes BtoB du groupe Volkswagen ?

Jean-Marc Prince : Le moins que l’on puisse dire est que l’année 2022 a été contrastée. Malgré tout, nous avons constaté que le marché des entreprises a mieux résisté que le marché global. Il y a eu des phénomènes auxquels nous n’avons pas échappé. Je pense évidemment aux problématiques liées aux semi-conducteurs et aux délais de livraisons. En dépit de ce contexte, nous avons terminé l'année 2022 avec 107 000 commandes en BtoB. Certes ce volume est en régression d’environ 12 % par rapport à 2021, mais cela s’explique facilement.

Fin 2021, il y a eu beaucoup d'anticipations de commandes, les clients craignaient de subir de nouvelles évolutions de conditions commerciales. A cela s’ajoutaient des délais de livraisons qui s’allongeaient. Tout cela fait qu’il y avait eu une très grosse anticipation. C’est pourquoi nous pouvons être satisfaits du niveau de commande de 2022. Et puis nous avons gagné 1,3 point de part de marché, cette fois-ci sur les immatriculations, ce qui est aussi très positif. Sans compter que nous avons pu nous appuyer sur une gamme électrifiée qui a été à l’origine de belles conquêtes.

Les modèles 100 % électriques représentent, sur les derniers mois, 10 % de nos ventes en entreprises

JDF : Les modèles électriques constituent vraiment des armes de conquête ?

JMP : En 2022, nous avons vu beaucoup d'entreprises électrifier leur parc. Il y a beaucoup de réflexions sur l'évolution des car policies, c'est quelque chose qui s’intensifie. Clairement, le full électrique prend désormais le pas sur l’hybride rechargeable par exemple. Et l'avantage que nous avons au sein du groupe Volkswagen, c'est que nous disposons d’une gamme très large, que ce soit chez Volkswagen, avec la gamme ID, Skoda, Audi, Seat ou Cupra. Nous avons un panel de produits électriques qui plaît. Il nous a notamment permis de faire une conquête de 30 % sur les grands comptes. Les modèles 100 % électriques représentent, sur les derniers mois, 10 % de nos ventes en entreprises.

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JDF : Vous avez malgré tout rencontré quelques soucis avec des modèles comme l’ID.3 et l’Enyaq…

JMP : Effectivement. Deux phénomènes perturbent actuellement la vie de l’ID.3. Nous devons tout d’abord faire face à une augmentation de la demande et surtout nous allons prochainement procéder à une modification du produit. En conséquence de quoi, nous avons fermé les commandes de l’ID.3 actuelle en attendant la nouvelle version. Tout cela fait que nous sommes confrontés à des délais plus importants. Ensuite, concernant le Skoda Enyaq, force est de constater que le véhicule plaît, notamment dans sa nouvelle déclinaison coupé. Ceci explique pourquoi les délais s’allongent.

On retrouve d’ailleurs le même phénomène avec l’Audi Q4 e-tron. Il revient donc maintenant à mes collègues des marques de récupérer de la production pour satisfaire la demande. Je tiens néanmoins à souligner que la situation s'améliore sur le front des délais de livraison. Sachez également que nous avons terminé l’année 2022 avec pratiquement 75 000 véhicules à livrer en portefeuille. C’est un volume conséquent que nous allons essayer de livrer au plus vite.

JDF : Jean-Marc Prince, quelles sont vos prévisions pour 2023 ?

JMP : Nous voyons le marché global atteindre 1,8 million de voitures particulières, avec une part de marché des flottes qui sera d’environ 29 %. Les portefeuilles, qui sont globalement bien remplis, font que le marché va rester soutenu. Le début d’année confirme nos prévisions puisque nous avons terminé le mois de janvier à +20 % en termes de commandes BtoB par rapport à janvier 2022. C’est un bon signal, mais il ne faut pas non plus s’emballer après un mois seulement d’activité. Nous avons envoyé nos conditions commerciales auprès de nos grands clients assez rapidement, l’accueil est manifestement positif.

Des offres d’abonnement et de crédit mobilité sont en cours de préparation

JDF : Quels seront les temps fort de l’année pour le groupe ?

JMP : Nous sommes actuellement en plein lancement de l’ID.Buzz, les retours sont très positifs, de très grands comptes nationaux s’y intéressent de près. Toujours chez Volkswagen, nous allons lancer au cours de l’année l’évolution de l’ID.3, la grande berline ID.7 et le pick-up Amarok qui ne sera pas soumis au malus. Je vous annonce également, mais plutôt pour 2024, une Passat PHEV avec plus de 100 km d’autonomie en tout électrique. Une nouvelle déclinaison technique dont bénéficiera aussi la future Superb. Skoda proposera également dans les prochains mois un nouveau Kodiaq et des évolutions sur le Kamiq et la Scala. Audi va pour sa part assurer le lancement du Q8 e-tron, tandis que Cupra dévoilera le Tavascan. Pour Seat, l’actualité tournera autour des scooters électriques.

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JDF : Jean-Marc Prince, justement, le groupe VW a créé récemment une direction des mobilités, dont dépend d’ailleurs VW Fleet Solutions. Dans quel but ?

JMP : Nous travaillons sur des offres de mobilité, dont font partie les scooters électriques de Seat que je viens d’évoquer. Le récent rachat d’Europcar ouvre également des possibilités. Des offres d’abonnement et de crédit mobilité se trouvent par ailleurs en cours de préparation. L’objectif étant d’élargir notre palette de produits, au-delà des véhicules. Sur le crédit mobilité par exemple, nous devrions être en mesure de proposer une offre à nos clients d’ici à la fin de l’année. Le principe serait la mise à disposition des salariés d’une enveloppe pour financer leurs déplacements, avec ou sans voiture associée. Nous constatons que des entreprises sont aujourd’hui dans une démarche de réduction de leur flotte, nous souhaitons les accompagner dans cette démarche avec des produits adaptés. Notre objectif premier reste évidemment de vendre des voitures mais les besoins de nos clients évoluent et nous devons suivre les tendances.