Enedis en pole position de la mobilité électrique
Enedis est en route vers l’électrification. Et ce n’est pas un concours de circonstances. L’entreprise de service public gère en effet aujourd’hui le plus grand réseau de distribution d’électricité d’Europe, soit 1,4 million de kilomètres, et ce, au bénéfice de près de 39 millions de clients. Enedis se doit donc d’être exemplaire en matière de transition énergétique. D’autant que la société française s’est fixé comme objectif d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.
Son parc automobile représente, par ailleurs, une part importante de ses émissions de CO2. Dès lors, le verdissement de sa flotte apparaît comme une étape incontournable dans l’atteinte de ce cap ambitieux. La mobilité électrique n’est cependant pas une réflexion récente chez Enedis. Cette démarche remonte déjà à plusieurs décennies.
"Nous avons des véhicules électriques depuis très longtemps. J’ai même le souvenir d’une voiture dans les années 1990 qui était une Volta, de la Société européenne des électromobiles rochelaises (SEER). Mais autrement, dès les années 2008‑2009, nous nous sommes lancés dans le test d’achat de véhicules électriques", avance Guillaume Bray, directeur de projet mobilité électrique interne et flotte d’Enedis.
Qui ajoute : "Nous avions également des véhicules électriques du type fourgonnettes qui datent des années 2014, 2015 et 2016. Mais notre trajectoire d’électrification remonte à près de quatre ans, lorsque nous avons réellement intensifié l’achat de voitures électriques."
La deuxième plus grande flotte de VE de France
En août 2024, la flotte d’Enedis comprenait un total de 19 124 véhicules, dont 6 546 électriques, représentant ainsi un taux d’électrification de 34,2 %. Le gestionnaire du réseau public de distribution d’électricité a pour ambition d’électrifier 100 % de ses véhicules légers et utilitaires légers d’ici à 2030.
"Ces 100 % ne prennent en revanche pas en compte les véhicules d’intervention liés aux crises climatiques, donc cela représentera au final 75 % de la flotte totale d’Enedis, explique Guillaume Bray. Dans le cadre de nos missions de service public, nous avons besoin d’amener un grand nombre de collaborateurs et donc de nombreux véhicules pour réaliser des interventions sur les zones touchées par des événements climatiques majeurs. Dans ces cas‑là, nous sommes sur des secteurs qui n’ont plus d’électricité et où nous allons devoir la rétablir. Et c’est donc pour cela que nous allons garder un échantillon de véhicules non électrifiés dans notre parc."
Enedis dispose de la deuxième plus grande flotte de véhicules électriques en France. L’entreprise espère atteindre 37 % de véhicules à batterie au sein de son parc avant fin 2024, soit environ 6 900 exemplaires, tandis que ce chiffre devrait passer à 50 % en 2026, soit les deux tiers de sa flotte totale. Dans le cadre de sa politique d’achat, Enedis ne sélectionne, par ailleurs, que des modèles fabriqués ou assemblés en Europe.
"Au quotidien, nous avons des véhicules du type Renault Zoe, Peugeot e‑208 ou Renault Megane E‑Tech, que nous utilisons dans le cadre des raccordements d’entreprises de nos clients, de visites de chantier ou de la prévention sécurité. Nous avons aussi des fourgonnettes électriques telles que des Peugeot e‑Partner pour tout ce qui concerne les interventions chez les clients, notamment sur les tableaux de comptage, par exemple. Et après, nous avons aussi de plus gros fourgons comme l’e‑Expert, pour toutes nos interventions de dépannage ou de maintenance sur le réseau. Les fourgons du type 9 m3 sont encore aujourd’hui essentiellement thermiques, pour des raisons d’autonomie. Mais nous testons dès cette année les Renault Master E‑Tech pour voir si nous pouvons également les intégrer dans notre flotte", détaille le directeur de projet mobilité électrique interne et flotte d’Enedis.
Un impact déjà mesuré
En 2023, les véhicules électriques d’Enedis ont ainsi d’ores et déjà parcouru 59 millions de kilomètres. Si ces véhicules avaient été des modèles thermiques, leurs émissions auraient dépassé les 7 000 t de CO2, ce qui correspond à l’empreinte carbone annuelle de 700 Français.
"Nous réalisons également chaque année des bilans annuels qui nous permettent de mesurer les émissions de CO2 évitées. Depuis le début du projet, ce ne sont donc pas moins de 16 000 t de carbone qui n’ont pas été rejetées dans l’atmosphère grâce à l’électrification de la flotte d’Enedis. De plus, à l’heure actuelle, les transports sont la source numéro un de gaz à effet de serre en France, du fait de la combustion de l’essence et du gazole. Électrifier notre flotte, c’est donc un enjeu fort vers cette décarbonation et cette société décarbonée", souligne Guillaume Bray.
En ce qui concerne le coût d’usage d’un véhicule électrique, l’entreprise a estimé qu’il était environ trois fois moins élevé que celui d’un équivalent thermique. Sur le TCO global, elle constate de la même manière que dès 30 000 à 40 000 km, selon le type du véhicule, chaque kilomètre réalisé en électrique est "un plus pour l’environnement". Pour accompagner cette transition vers la mobilité électrique, la société française a également mis en place un important dispositif d’infrastructures de recharge. Ce programme ambitieux consiste, en effet, à avoir un point de ravitaillement par véhicule.
"Nous avons, à date, plus de 7 000 points de charge qui ont déjà été installés sur l’ensemble de nos sites. Sur nos 700 sites, à peu près 75 % d’entre eux sont équipés de bornes de 7 à 22 kW et, dans 90 % des cas, la recharge se fait sur place. Nous avons établi une stratégie où nous priorisons la recharge sur site car aujourd’hui, plus de 90 % de nos journées ne nécessitent pas de recharge en itinérance. Mais ceci dit, chacun de nos véhicules est tout de même muni d’une carte qui permet de le recharger sur plus de 120 000 points de recharge en France", déclare Guillaume Bray.
Le rôle fort des collaborateurs
Les effectifs d’Enedis, qui se composent de près de 40 000 collaborateurs, sont également mobilisés dans cette transition vers la mobilité électrique. Le verdissement de la flotte est donc un véritable projet commun, avec un accompagnement assuré par l’ensemble des équipes opérationnelles. "L’électrification de notre flotte est un enjeu très fort pour tous nos salariés, puisque son avancement fait partie intégrante des critères d’intéressement des employés de l’entreprise", atteste Guillaume Bray.
Ainsi, Enedis a déployé de nombreux dispositifs auprès de ses collaborateurs, afin de les accompagner et de les rassurer dans l’adoption de véhicules électriques. "Nous mettons en place, par exemple, des étiquettes que nous installons dans nos véhicules, sur lesquelles on va retrouver l’autonomie réelle ou encore les temps de recharge. Nos directions opérationnelles proposent également des formations à l’écoconduite, mais aussi des kits de prise en main du véhicule électrique. L’ensemble de ces mesures est animé localement par un réseau de responsables de mobilité électrique qui sont présents sur nos 25 directions régionales d’Enedis", ajoute‑t‑il.
D’autre part, une étude de juillet 2024, menée par Enedis auprès de 301 entreprises ayant entamé l’électrification de leur parc, a mis en évidence 84 % de retours positifs. "Cela montre vraiment l’engagement des sociétés pour électrifier leur flotte et nous n’hésitons pas à partager notre expérience avec d’autres entreprises, comme Socotec, la RATP ou encore la SNCF", glisse le directeur de projet mobilité électrique interne et flotte d’Enedis.
Cependant, le plus gros de cette transition reste encore à venir… Au premier semestre 2024, seulement 11 % des voitures d’entreprise neuves étaient électriques en France, contre 25 % chez les particuliers. "Il y a donc encore un long chemin à parcourir. Chez Enedis, nous mettons tout en œuvre pour que cette électrification se fasse, car c’est un enjeu pour la décarbonation de nos industries et de notre planète", conclut Guillaume Bray.
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